Youssouf Fofana : "Ce sprint final, c'est du bonus pour nous"
Il a terminé en trombe avant la trêve internationale. Meilleur récupérateur du match lors de la victoire face à Saint-Etienne (4-0), avec 13 ballons grattés, Youssouf Fofana est un des hommes en forme à l’AS Monaco. Et un des relais de Niko Kovac sur le terrain, lorsqu’il faut ajuster la tactique des Rouge et Blanc. Privé de son binôme, Aurélien Tchouameni, suspendu face au FC Metz ce samedi (13h à huis clos) pour la reprise de la Ligue 1, le milieu de terrain tricolore a évoqué la dynamique actuelle de l’équipe en conférence de presse. Extraits.
Bonjour Youssouf. Peut-on parler de week-end décisif pour la fin de saison ?
Oui c’est certain. Après la trêve internationale, cela va forcément être un retour important à gérer pour toutes les équipes. Mais honnêtement le match Paris-Lille ne nous concerne pas trop. En revanche, Lens joue la cinquième place, donc on va surveiller le résultat face à Lyon, évidemment. On rentre dans un sprint final, il va falloir être solides.
Es-tu inquiet pour Aurélien Tchouameni, qui est sorti blessé avec les Espoirs hier ?
Je suis inquiet car au vu des images c’est vraiment un vilain coup. Mais je connais Aurélien, il est costaud et je suis certain qu’il va revenir rapidement. Notre entente sur le terrain ? C’est le fruit du travail des premiers mois. Le staff avait vraiment pour objectif de mettre le focus sur la partie physique en début de saison, pour que nous arrivions en forme au moment du sprint final.
L’ouverture du score de Bleuets 🔥Centre de Claude-Maurice pour @MatteoGuendouzi qui la pousse au fond des filets 🇮🇸🇫🇷 #ISLFRA
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— Equipe de France ⭐⭐ (@equipedefrance) March 31, 2021
Personnellement il ne te reste qu’un but pour couronner ta saison…
Vous allez m’attaquer tout le temps avec ça (sourire) ! C’est sûr que j’aimerais bien marquer, ce serait la cerise sur le gâteau. Mais je ne me prends pas trop la tête sur ça. C’est vrai que je tente un peu plus désormais, mais ça viendra je ne me fais pas de souci.
Étais-tu déçu de ne pas être convoqué pour l’Euro Espoirs ?
Personnellement j’étais déçu, mais pas au point de me lamenter. En tout cas j’étais très content pour mes coéquipiers Aurélien et Benoît. D’ailleurs j’ai vu qu’ils se sont qualifiés hier pour les quarts de finale, donc je suis heureux pour eux. Et puis l’Euro est en deux phases cette année, donc je peux peut-être raccrocher le train en route pour le mois de mai (sourire).
Tu risques de jouer avec Eliot Matazo face à Metz. Comment abordes-tu cela ?
J’en avais déjà parlé en conférence de presse, le milieu de terrain de l’AS Monaco ce n’est pas qu’Aurélien et moi. Il y a aussi Eliot Matazo et Florentino Luis, qui bossent très bien et qui sont aussi très performants à l’entraînement. Et pour tout vous dire, on appelle Eliot, Rio entre nous, en raison des similitudes qu’il a avec Rio Mavuba dans son jeu. Il a un centre de gravité assez bas, il court dans tous les sens, et a un abattage énorme au milieu de terrain. Je lui parle souvent à Eliot, c’est comme un petit frère. Donc si je dois jouer avec lui samedi, il n’y aura aucun problème.
Il avait été expulsé en décembre face à Saint-Etienne…
Après le match je lui avais envoyé un message car j’étais absent, et je voulais lui faire part de mon soutien. D’autant que le geste ne valait pas une expulsion. Je pense que parfois la VAR accentue les contacts. Mais il n’était pas abattu, il a d’ailleurs fait des super matchs depuis contre Grenoble et Nice en Coupe de France, où avec peu de temps d’échauffement il a prouvé qu’il pouvait être très réactif.
Quelle position préférez-vous avoir dans la course aux premières places dans ce sprint final ?
Je préfère chasser personnellement. Mais on chassera quand il n’y aura plus de chasseurs derrière nous. C’est la première fois que je me retrouve dans cette position aussi haut, donc je n’ai aucune pression. Nous sommes jeunes et ce n’est que du bonus pour nous, on est 60 à 70% de joueurs à n’avoir jamais connu cette position, donc nous n’avons pas de pression particulière. On prend ce qui vient, et dans les années futures on fera jouer l’expérience. Mais pour l’instant on écoute ce que nous disent Djibril, Wissam, Cesc, et tous les joueurs expérimentés.
Comment ces joueurs plus expérimentés justement acceptent le fait d’être parfois sur le banc, comme Wissam face à Saint-Etienne ?
Les états d’âme dans un groupe, il faut les mettre de côté. Wissam est notre exemple, il montre un super état d’esprit. Sinon il ne serait pas notre capitaine. Il n’ira jamais à l’encontre du coach. On donne toujours tout chacun au quotidien, car on ne sait jamais ce qu’il va se passer au prochain match. Personne n’a sa place assurée dans l’équipe. Si vous saviez ce que j’ai donné pendant la trêve (sourire)…
Parle-nous un peu du rôle de Damien Perrinelle dans le staff.
Son principal rôle, c’est de faire le lien entre le staff et les joueurs. Il fait parfois la traduction lorsqu’il y a un manque de compréhension. En plus c’est lui qui a arrêté le foot le plus récemment dans le staff, donc il comprend parfaitement les exigences, et il est là pour nous parler, pour nous apaiser aussi dans le vestiaire lorsque nous sommes énervés durant un match. Il est très important.
Vous parlez très bien anglais du coup maintenant…
Il y en a qui ne sont pas perdus car ils ont eu des carrières incroyables à l’étranger. Au début c’était un peu plus compliqué, mais maintenant les consignes sont répétitives donc ça va mieux, on comprend très bien. Et puis il y a plusieurs langues entre les joueurs dans le vestiaire : espagnol, anglais, même russse avec Golo’. C’est la vie d’un vestiaire.
Qu’en est-il du rôle de Robert Kovac ?
Je dirais que c’est la poigne du staff, il prend toute sa place même s’il respecte la position du coach. Mais il est vraiment important dans notre fonctionnement. Quand il parle, on l’écoute avec grande attention.
Certains joueurs bénéficient des services d’un chef à domicile. Peux-tu nous en dire davantage ?
On a un nutritionniste pour les joueurs qui le souhaitent effectivement. Ce sont souvent les jeunes surtout, étant donné qu’on prend exemple sur nos aînés. Deux personnes s’organisent avec le nutritionniste pour venir chez nous pour nous aider à mieux connaître les codes de la nutrition et nous conseiller. Je ne pense pas ressentir la différence au niveau de mon corps aujourd’hui car je n’ai que 22 ans, mais je pense que dans 6-7 ans je pourrai les remercier.
Dirais-tu que tu vis la saison la plus aboutie de ta carrière ?
J’ai connu des situations différentes par le passé, comme je le disais, c’est la première fois que je suis aussi haut avec mon équipe. Mais c’est effectivement ma saison la plus aboutie pour le moment je pense. On espère que ça va continuer comme cela jusqu’au bout. Mais je peux dire que c’est satisfaisant personnellement pour le moment. A nous de bien finir.