Yoann : "Adolescent, ma chambre était remplie à l’effigie de l’AS Monaco"
Yoann, 38 ans, est originaire de Clermont-Ferrand. Employé dans la communication digitale, il a deux principales passions qui ont, ironie du sort, pour acronyme ASM, à savoir l’ASM Clermont Auvergne au rugby et l’AS Monaco au football. Supporter du club du Rocher depuis 1993, il en est tombé amoureux grâce à Enzo Scifo et à la majestuosité de la Principauté. A la veille d’affronter les Auvergnats, rencontre avec celui qui a amené une fille au Stade Gabriel-Montpied alors qu’il venait de la rencontrer pour voir jouer les Rouge et Blanc. Interview.
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— AS Monaco 🇲🇨 (@AS_Monaco) January 31, 2023
Bonjour Yoann. Depuis quand et comment es-tu devenu supporter de l’AS Monaco ?
Je suis supporter du Club depuis 1993 et mes 8 ans. J’ai une partie de ma famille originaire du 06, j’ai donc eu des attaches géographiques avec la région. J’ai ensuite eu un gros coup de cœur pour Enzo Scifo. Quand on jouait au football avec les copains, et qu’il fallait choisir un joueur, je disais lui à chaque fois. Cela a donc commencé comme ça.
En vacances, je descendais également souvent à Menton avec mes parents. Un jour, nous sommes partis à Monaco et j’ai découvert la Principauté. J’ai le souvenir d’être arrivé devant le Palais et d’avoir eu un émerveillement. J’avais un billet de 200 francs dans ma poche qui devait me faire toutes les vacances, que j’ai claqué dans une boutique pour acheter une écharpe du Club. Je l’ai d’ailleurs toujours et je l’amène à chaque déplacement.
Et avant tes 10 ans, tu suivais déjà le football ?
Oui j’ai toujours aimé le foot car mon père le pratiquait. De mon côté, j’y ai joué dès la catégorie des débutants. En revanche, c’est vrai qu’avant, je n’avais pas tellement de club favori. Cela a vraiment commencé vers l’âge de 8 ans puis cette passion a grandi au fil des années. Adolescent, ma chambre était remplie à l’effigie de l’AS Monaco, à tel point que l’on ne voyait plus le papier peint.
J’avais par exemple des posters partout. J’avais aussi fabriqué une grande banderole avec la diagonale où était écrit Ultras. Elle prenait toute la chambre. Cela avait vidé les cartouches d’encre de ma mère, je m’étais bien fait engueuler ce jour-là. J’avais aussi les couvertures et les articles du journal L’Equipe pour en faire un petit book. C’était vraiment de la folie, tout en étant le seul supporter monégasque à Clermont.
Justement adolescent, j’imagine que tu as dû faire face au chambrage ?
C’est vrai que tous mes potes étaient pour Marseille mais moi, j’étais fier d’être le seul de mon groupe à sortir du lot. Cela a encore plus renforcé ma passion d’être seul contre tous. En tout cas, je peux dire que je n’ai pas commencé à supporter l’AS Monaco lorsqu’ils ont gagné des titres, j’étais là aussi en Ligue 2.
Je crois d’ailleurs savoir que tu as une petite anecdote à ce sujet…
En effet. Un soir de novembre 2012, je suis allé voir jouer l’AS Monaco à Clermont avec une fille que je venais de rencontrer il y a quelques mois. Je me suis dit, « j’ai trop envie d’aller voir le match, je lui propose ». On est donc partis au stade et on a pu voir le fameux but d’Ibrahima Touré pour un succès 1-0. Je savais qu’après ça, si elle m’appelle le lendemain, c’est la bonne. C’était un bon test pour savoir si cette histoire allait durer. Et aujourd’hui, ça fait 12 ans qu’on est ensemble et on a une fille qui a deux ans.
A présent, est-elle aussi pour l’AS Monaco ?
A l’époque, elle est venue pour Monaco puisqu’elle ne supportait pas un club en particulier, elle n’a donc pas été difficile à convaincre. Depuis, nous sommes allés plusieurs fois à Monaco et à l’occasion de quelques matchs. Ce n’est pas une fan pure et dure mais elle suit la passion. C’est une bonne cliente de la boutique et j’ai le droit à mes cadeaux monégasques chaque année. Elle sait que c’est quelque chose qui me tient à cœur, c’est toujours sympa d’avoir sa compagne qui suit ça.
Tu as donc eu la chance d’assister à un match au Stade Louis-II.
Oui pas mal de fois. J’étais vraiment petit pour certains. Plus grand, j’ai forcément continué à en faire. Le plus marquant, c’est le match retour contre Manchester City en Ligue des Champions. On a vu la ferveur de tous nos supporters au stade, c’était assez fou. A cette rencontre, je suis allé avec plusieurs amis monégasques que j’ai rencontrés sur Twitter. Nous nous sommes retrouvés là-bas et avons passé la nuit en Principauté. C’était un match de folie.
Le lendemain, on s’est entassés dans une voiture pour monter à la Turbie afin d’aller voir les joueurs à la sortie de l’entraînement pour faire des photos et des autographes. Tous étaient disponibles et on a pu bien discuter avec eux. Ce sont des moments marquants dans une vie de supporter, surtout quand tu peux le partager avec d’autres fans.
Je suppose que c’est ton plus beau moment au Stade ?
Oui même si un autre match m’a vraiment marqué, c’était Monaco-Rennes en 2013. A cette rencontre, j’ai eu la chance de voir le coup franc direct de James Rodriguez. J’étais situé en Seconde E et il était juste devant nous quand il a frappé. Franchement, c’était énorme.
J’y suis allé avec mon meilleur ami qui n’est pas du tout supporter du Club, et qui a accepté de me suivre. Je lui avais dit : « Tu vas voir, il va le mettre ». Et il a enroulé une frappe du gauche. Je crois même qu’on nous voyait en arrière-plan sur les ralentis. C’était un joueur que j’avais adoré, d’autant que j’aime le football colombien. Alors, quand on avait Radamel Falcao et lui, c’était une belle époque.
Et as-tu effectué des déplacements autres qu’à Monaco ?
Évidemment, j’ai eu la chance de faire quelques déplacements à l’extérieur. Lorsque l’on a enchaîné deux finales de Coupe de la Ligue, je suis allé à Lyon et Bordeaux avec toute ma bande de potes rencontrés sur Twitter. J’habite pas loin de Saint-Etienne également, donc chaque année, j’amenais mon père qui était un supporter de l’ASSE, afin de partager ces moments avec lui puisqu’il m’avait transmis la passion du foot. Lui avait l’écharpe des Verts et moi, celle de Monaco. C’est aussi ça le football. Cette année, ça me manque. J’espère que l’on pourra revivre ça bientôt.
Possèdes-tu des maillots ?
Je n’en ai pas tant que ça, je dirais une quinzaine. Je n’ai pas trop développé la collection. Je suis davantage attiré par les polos, les joggings ou les vestes, ma femme ne comprend d’ailleurs pas trop cette passion. Je trouve les collections de vestes que le Club sort chaque année de plus en plus belles. Sous cadre, j’ai en revanche la tunique du titre en 2000. Elle est cachée précieusement chez mon père.
Et qui sont tes joueurs préférés de l’histoire du Club ?
Comme j’ai pu dire, Enzo Scifo a été l’un des joueurs qui m’a le plus marqué. David Trezeguet a ensuite été mon idole durant toute mon adolescence, je pense que c’est lui qui représente le plus ma passion pour l’AS Monaco. Il m’a vraiment fait rêver. Sa frappe à Manchester, c’était dingue. Puis, c’est un mec simple. C’était un attaquant qui ne se fait plus aujourd’hui car le football a changé. Il est sorti de l’Academy et a continué à faire briller le Club même s’il n’était plus là.
Quand il est parti, j’ai ensuite eu un gros attachement pour Ludovic Giuly pour ce qu’il représentait. Mais on a eu tellement de grands joueurs que c’est difficile d’en choisir un comme ça. Marcelo Gallardo, également, même s’il n’est pas resté très longtemps, qu’est-ce qu’il nous a fait rêver. 2000 était une belle année avec Marco Simone, David Trezeguet et lui en attaque. Personne ne nous attendait tellement et j’avoue qu’ils m’avaient rendu bien fier.
L’AS Monaco se déplace à Clermont ce dimanche. Seras-tu présent ?
Oui, j’irai tout seul en parcage et je verrai bien là-bas qui je croise. Cela va sans doute s’organiser sur Twitter avant, je sais déjà que certains y seront. On va chanter tous ensemble. Ce sera une grosse partie car Clermont ne sera pas facile à battre chez eux mais j’ai confiance en l’équipe. La saison dernière, cela avait été une déception de ne pas pouvoir y aller en raison d’un déplacement professionnel. Cette fois, j’ai prévenu tout le monde que vous m’oubliez à 13h.
Un pronostic pour terminer ?
J’espère une belle victoire ce dimanche, et si ce n’est qu’1-0, elle sera quand même belle puisqu’il faut prendre des points. Clermont est sur une belle dynamique, ils ont un bon effectif. Mais on est Monaco, cette équipe ne doit pas nous faire peur. J’ai confiance en nos joueurs et même si on n’a pas pris les trois points à Marseille, on a montré de belles choses.