Vito Mannone : "Le gardien moderne doit savoir jouer au pied"
Il est arrivé en toute fin de mercato pour épauler Benjamin Lecomte et Radoslaw Majecki dans le trio de gardiens de l’AS Monaco. Aligné lors des trois dernières sorties des Rouge et Blanc en Ligue 1 pour pallier la blessure de Benjamin Lecomte, Vito Mannone a participé aux succès face à Nice, Paris et Nîmes. Très content de pouvoir obtenir du temps de jeu dans un championnat qu’il découvre, le portier italien a pris le temps de livrer ses premières impressions dans une interview accordée à Marina Lorenzo dans l’émission « Au coeur des Clubs » sur Téléfoot. Entretien.
Vito, quelles sont vos premières impressions sur la Ligue 1, que vous découvrez ?
Déjà je suis très content d’avoir eu l’opportunité de jouer. Nous marchons bien en ce moment, nous gagnons des matchs et personnellement j’ai bien commencé. Je ne pouvais pas demander mieux que cela, même s’il y a encore beaucoup à faire évidemment. Nous pouvons encore progresser individuellement et collectivement. Il y a des matchs importants qui arrivent comme Lille ce dimanche.
Vous avez fait parler de vous en portant cette casquette face à Nîmes…
Je portais beaucoup la casquette quand j’étais petit. Je jouais tous mes matchs avec une casquette dans les années 90-2000, c’était quelque chose que j’aimais faire. On le voyait de moins en moins et la vérité c’est que dimanche j’en avais vraiment besoin car je ne voyais rien du tout, le soleil était très bas. Je sais que ça a fait rire, j’ai reçu beaucoup de messages et j’ai appris que ça plaisait même en France, donc ça me fait moi-même plaisir. Pour nous en Italie, le dessin-animé s’appelait Benji Price, et ici je sais que c’est Olive et Tom. Ça m’a fait d’autant plus plaisir que j’ai grandi avec ce personnage qui était ma première idole.
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— AS Monaco 🇲🇨 (@AS_Monaco) November 29, 2020
Vos deux premiers matchs étaient très importants, contre Nice et le PSG. Comment les avez-vous vécus ?
Oui sans aucun doute. Dans un sens c’était bien de commencer sur un Derby. Je sais que nous n’avions pas gagné là-bas ces cinq dernières années, donc c’était un résultat important de gagner à Nice. Ensuite le Paris Saint-Germain est la meilleure équipe du championnat, avec des joueurs incroyables. Gagner de cette manière avec une remontée et un effort collectif de l’équipe, c’était vraiment important, ça donne de la confiance. Bien sûr il y a encore deux gros matchs qui arrivent, donc nous allons voir les choses au fur et à mesure. Lille est une grande équipe, l’une de celles qui jouent le mieux en France, donc ce sera un bon test de nouveau.
Comment le staff vous a-t-il annoncé que vous alliez remplacer Benjamin Lecomte après sa blessure ?
Je l’ai su juste avant le match, tout a été très rapide. De toute façon je me suis préparé dès que j’ai signé à Monaco pour être prêt quand on ferait appel à moi. L’entraîneur, Niko Kovac, m’a dit que j’avais mes chances d’être titulaire dans les cages. Donc à partir de là j’essaye de donner le maximum tous les jours à l’entraînement et d’aider l’équipe à obtenir des résultats. C’est mon seul objectif et je remercie le coach qui m’a donné l’opportunité.
L’effectif est-il taillé selon vous pour retrouver l’Europe ?
Honnêtement, nous regardons match après match. Jusqu’à aujourd’hui nous avons travaillé comme ça. Parler d’Europe c’est sans doute très ambitieux, mais je pense que nous devons procéder par étapes, car le championnat est long. D’autant qu’il y a de très bonnes équipes face à nous, donc nous devons essayer de rester en haut et de s’attacher à ces 5-6 équipes qui jouent l’Europe. Ensuite nous verrons ce qu’il se passe au mois d’avril, où on saura déjà qui se destine à aller en Europe ou pas. Si on continue à enchaîner les bons résultats, alors oui cela pourra devenir un objectif. Ça peut nous aider à travailler plus tous les jours à l’entraînement.
C’est en tout cas le souhait de ce grand club qu’est l’AS Monaco…
Bien sûr, l’AS Monaco est un grand club. Un club qui a connu de grandes années en Ligue des Champions, un club qui a sorti de grands joueurs au niveau international et même mondial. Donc c’est une évidence que nous voulons ramener le club au niveau qu’il mérite. Mais nous devons avant tout être humbles et prendre les matchs les uns après les autres. Encore une fois, il y a un autre grand test ce dimanche et les trois points sont fondamentaux.
Vous êtes beaucoup sollicités par vos défenseurs au niveau du jeu au pied. Vous faites partie intégrante du jeu de possession de Monaco.
Oui c’est vrai. Depuis que je suis arrivé, c’est le style que l’on a travaillé et que j’aime pour être honnête. Le coach aime jouer au foot et il aime les gardiens qui sont impliqués pour aider l’équipe. Donc même en passant par le gardien, il est important d’avoir la possession. Et pour cela il faut rester très concentré, travailler tous les jours, et si l’on arrive à garder le ballon, avec l’équipe jeune et talentueuse que nous avons, nous pouvons faire de belles choses contre tout le monde.
Vous devez donc avoir une qualité de passe digne d’un joueur de champ…
Oui, c’est un peu ça. On y travaille tous les jours en tout cas. Le gardien moderne doit faire cela, ça fait partie de notre rôle. Quand j’ai commencé le football il y a quelques années, il y avait moins de possibilités pour le gardien de jouer au pied, mais aujourd’hui cela fait partie des qualités de ceux qui sont les meilleurs gardiens du monde. J’aime m’entraîner sur cet aspect, jouer au pied comme un joueur de champ. J’aime m’améliorer pour aider l’équipe.
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Quels sont vos modèles à ce poste ?
Bien sûr, il y a une distinction entre le passé et le gardien moderne. Mais si on parle du gardien moderne, j’aime beaucoup Marc-André Ter Stegen, justement pour son jeu au pied. C’est un gardien complet, qui sait faire son travail dans le but, qui est très bon pour arrêter les frappes. Mais il est aussi excellent avec les pieds, ce qui fait qu’il fait partie intégrante de l’équipe. Je vois aujourd’hui le rôle de gardien de cette manière en tout cas.
Aujourd’hui les meilleurs gardiens sont Français, pas Italiens…
(Rire). C’est difficile, je dois dire la vérité, il y a de très bons gardiens en France. Mais comme il y en a aussi de très bons en Italie. Même s’il faut avouer qu’il y a une très bonne école de gardiens en France. Hugo Lloris est un grand joueur. Ce sont de toute façon deux nations qui ont historiquement de très bons éléments à ce poste. On se rappelle évidemment de Gianluigi Buffon, Fabien Barthez, Grégory Coupet… Il y en a beaucoup qui ont marqué l’histoire et qui m’ont plu.
Vous êtes arrivé très jeune à Arsenal, à 17 ans. Quand on arrive avec votre expérience dans une équipe jeune qui produit du beau jeu, on apprécie ?
Oui c’est superbe. Ils me font me sentir un petit peu vieux, même si je n’ai que 32 ans et que je me sens jeune. Ça me fait plaisir de faire partie de ce projet avec un tel jeu. C’est un jeu différent du football anglais, dans lequel j’ai passé 13 ou 14 ans, mais je prends énormément de plaisir. Je savoure chaque minute et ça me fait plaisir même de connaître de nouveaux adversaires et un grand niveau de football.
Vous abordez ce nouveau rendez-vous face à Lille avec confiance ?
Oui bien sûr, nous avons beaucoup de confiance en nous actuellement. Nous restons sur quatre victoires consécutives, donc c‘est important de maintenir ce standard et de remporter le plus de victoires possible. Nous allons sur le terrain pour bien jouer et pour gagner. Donc nous sommes une équipe prolifique, on marque beaucoup, c’est vrai. Évidemment il y a des rendez-vous importants qui arrivent, Lille, Marseille notamment avant la trêve de Noël. Lille est une très bonne équipe qui attaque très bien et qui est en même temps très solide derrière. Donc on devra faire notre meilleur match possible et avoir une attaque de feu pour gagner cette rencontre.
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