Subašić, le mercato 2013, Arsenal... Les souvenirs de Marc-Aurèle Caillard
Il a vécu de nombreuses choses à l’AS Monaco. Arrivé en 2010 à l’âge de 16 ans à l’Academy, Marc-Aurèle Caillard a connu la remontée en Ligue 1, le mercato estival XXL de 2013 ou encore l’épopée de 2015 en Ligue des Champions. Présent au Club durant cinq ans, le gardien de but rejoint ensuite Clermont et est aujourd’hui au FC Metz. A l’occasion du match des Rouge et Blanc face aux Auvergnats (dimanche, 17h05), il nous raconte ses souvenirs de son passage en Principauté et notamment sa relation avec Danijel Subašić. Interview.
Bonjour Marc-Aurèle. Comment vas-tu depuis ta blessure aux ligaments croisés en août dernier ?
Aujourd’hui, ça va. Je me suis fait opérer le 8 septembre à Lyon. L’opération s’est bien passée. J’ai commencé ma rééducation à Metz et je pars trois semaines à Clairefontaine à partir du 24 afin de la poursuivre.
Comment arrives-tu au centre de formation de l’AS Monaco ?
J’ai effectué trois ans de préformation à Clairefontaine. C’était la dernière année avant que cela ne passe à deux ans, comme dans tous les centres de préformation. Lors de cette dernière année, nous jouions en U16 Nationaux.
Quand j’étais plus jeune, j’étais déjà venu faire des tests à l’AS Monaco. Mais en arrivant là-bas, je me suis cassé le poignet. J’ai donc refait des tests au cours de cette dernière année, ils ont voulu me revoir et j’ai signé ensuite au Club pour un premier contrat de deux ans. Je suis arrivé en 2010 quand j’avais 16 ans.
Tu as donc effectué toute ta formation au Club.
C’est ça. J’ai été sur le banc pour la première fois à 16-17 ans avec les professionnels. C’était à Nantes en novembre 2011 (défaite 3-0) avec comme entraîneurs Marco Simone et Frédéric Barilaro. Après ça, j’ai vite intégré le groupe pro’ aux entraînements, avant de signer mon premier contrat professionnel à 18 ans.
Quelle était ta relation avec André Amitrano, l’entraîneur des gardiens de l’époque ?
Cela se passait super bien. C’est en partie grâce à lui que je suis monté avec le groupe pro. J’avais déjà joué un match avec les CFA lorsque j’avais 16 ans puisqu’il y avait une pénurie de gardien. Martin Sourzac était redescendu avec les U19 pour la finale de Gambardella en 2011 contre Saint-Etienne et Franck L’Hostis était monté avec les pros. C’est ce qui m’a permis de disputer ce match. La rencontre s’était très bien passée.
On a toujours eu une relation très amicale même si le travail, c’est le travail. On s’est très bien entendus et il a tout fait pour me protéger et me garder sous son aile. Quand je suis parti de Monaco et que je suis revenu pour un match ici, il était encore là et cela m’a fait plaisir de le revoir.
Tu ne remportes pas la Gambardella mais tu es champion de France U19 Nationaux en 2013.
C’est ça. Ce n’est pas un regret de ne pas avoir remporté la Gambardella car ce n’était pas ma génération, je n’ai été sur le banc qu’à une seule reprise dans cette compétition. Et comme je l’ai dit, je joue avec la CFA à Albi ce jour-là. J’ai tout de même pu la jouer les années d’après même si on ne l’a pas gagné. Il me semble qu’on avait perdu contre Bordeaux en quart de finale une fois. Mais j’ai participé au titre de champion de France des U19 Nationaux en 2012-2013 (victoire contre Nantes en finale), donc j’ai gagné un trophée moi aussi.
Comment t’entendais-tu avec Danijel Subašić ?
Très bien. Personnellement, j’étais monté avec les pros avant le rachat en décembre 2011. Il y a eu un gros investissement pour faire remonter le Club. Cela s’est tout de suite bien passé avec Suba. C’était quelqu’un de très cool aux entraînements, qui savait rigoler quand il fallait. Mais c’était un très gros bosseur. Tout le monde sait ce qu’il a réalisé avec l’AS Monaco, c’était un top gardien. Ce n’était pas lui qui t’impressionnait le plus aux entraînements mais il savait être décisif pendant les matchs.
Qu’as-tu pu apprendre de lui ?
Ce qui m’avait impressionné était qu’il était très fort sur sa ligne. Il avait aussi un calme, une sérénité et une gestion de l’événement qui l’empêchait d’être perturbé. Si l’AS Monaco a remporté le titre de champion de France en 2017 et réalisé les épopées en Ligue des Champions, c’est en grande partie grâce à lui.
Raconte-nous le mercato estival 2013. Ça devait être fou de vivre cela.
C’est sûr. Je me rappelle que nous fêtions le titre de Ligue 2 lorsque l’on apprend la venue de Radamel Falcao. Le Président avait organisé une grosse soirée avec notamment la venue d’Akon pour un concert, et c’est au cours de celui-ci que l’on voit une vidéo de présentation afin d’annoncer son recrutement.
Sur le moment, on était impressionnés car l’on se disait qu’on allait côtoyer des très grands joueurs. C’est vraiment là que l’AS Monaco a franchi un cap sur la notoriété. C’était super au quotidien d’être aux côtés de toutes ces stars.
Parmi tous ces joueurs, lequel t’a le plus marqué ?
Ils m’ont tous marqué mais je vais dire Bernardo Silva. A l’entraînement, il m’a vraiment impressionné par sa technique. Il était vraiment fin techniquement, il faisait ce qu’il voulait avec le ballon. Il y a aussi Dimitar Berbatov. Devant le but, c’était clinique. Un vrai tueur ! Il ne rigolait pas. Que ce soit lui ou Falcao, aux entraînements, ils étaient vraiment là pour t’enfoncer, et c’est ce qui fait la marque des grands joueurs. Quand on voit leur carrière, on ne peut qu’applaudir.
As-tu une anecdote particulière de ton passage à l’AS Monaco ?
J’ai vécu beaucoup de choses extraordinaires avec le Club. Quand j’étais au Centre, je remporte donc le titre de champion de France en U19 Nationaux. Il y a eu la montée en Ligue 1 puis l’année d’après, nous terminons deuxième. On réalise l’épopée de Ligue des Champions où l’on se fait éliminer par la Juventus en quarts après avoir éliminé Arsenal. On gagne à l’Emirates. Le match retour était chaud, c’était des super moments à vivre.
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J’étais troisième gardien à ce moment-là. Être dans les vestiaires et voir comment ils se préparent pour de tels matchs, c’était enrichissant. Pour la petite anecdote également, mon premier match en Ligue 1 de ma carrière se fait à Monaco en 2018. C’était avec Guingamp juste avant Noël. Un joli clin d’œil et un bon moment qui resteront gravés dans ma mémoire.
Comment appréhende-t-on ce rôle de doublure ou de troisième gardien quand on est à l’AS Monaco ?
Lorsque l’on est troisième gardien, on est surtout là pour aider les joueurs aux entraînements quand ils en ont besoin. Pour les matchs, il faut préparer du mieux possible le premier gardien et pallier une éventuelle blessure afin d’être sur le banc. Mais il faut surtout être au service du groupe, être besogneux, travailleur et les encourager.
Est-ce une déception de ne pas avoir pu disputer de matchs ?
Oui c’est sûr. J’aurais au moins aimé participer à un match. Par exemple, comme je n’ai pas disputé de matchs en Ligue 2, je ne suis pas considéré comme champion de France. C’est comme ça, il ne faut pas avoir de regrets dans la vie sinon on n’avance pas. Chacun a sa carrière et ses choix de carrière, c’est comme ça.
𝟭𝟬 𝗮𝗻𝘀 de Présidence : 𝟭𝟬 𝗱𝗮𝘁𝗲𝘀 clés 🔑
2️⃣ La remontée en Ligue 1.#10yearsAnniversary pic.twitter.com/IsLIJfxOWs
— AS Monaco 🇲🇨 (@AS_Monaco) December 28, 2021
Pour terminer, quel serait ton plus beau moment avec l’AS Monaco ?
Je dirais le titre de champion de France avec les U19 Nationaux car j’ai participé pleinement au sacre. Émotionnellement, je pense aux soirées quand l’on gagne à l’Emirates et qu’on se qualifie ensuite au retour. Personne ne nous voyait gagner, on était les outsiders.
Dans le vestiaire, on avait bien fêté ça avec tout le monde. J’avais fait le déplacement à l’Emirates mais l’ambiance qui m’avait le plus marqué est celle au Juventus Stadium. C’était quelque chose d’exceptionnel à vivre.