Skaï : "J’ai toujours été attiré par l’aspect coaching et mental"
Il va accompagner Imad dans son coaching. Julien Cardetas, dit Skaï, rejoint officiellement les rangs de l’AS Monaco Esports cette saison pour apporter ses conseils en termes d’analyse tactique et mentale. Déjà habitué à travailler avec AdRXx par le passé, cet ancien joueur au PSG Esports, aujourd’hui âgé de 25 ans, sera un atout de poids pour le club de la Principauté afin de briller en eLigue1 cette saison. D’autant que très peu d’équipes en France ne disposent de cette nouvelle expertise. Interview. 🎙
Bonjour Julien. Tout d’abord, raconte-nous tes expériences sur la scène EA.
J’ai d’abord eu une carrière de joueur où j’ai pu représenter le PSG en eLigue1 lors de la session d’hiver 2019. Ensuite, je me suis orienté comme coach. C’était quelque chose qui m’intéressait. J’ai toujours été attiré par l’aspect coaching, mental et de vivre à travers mes joueurs. Ma première vraie expérience a été avec AdRXx lorsqu’il est arrivé de La Réunion. Je lui ai proposé de l’héberger durant toute la durée du tournoi.
Il est venu chez moi, j’ai eu tout l’accompagnement d’un coach, à savoir les séances d’entraînement, l’aspect mental. J’ai ensuite entraîné d’autres joueurs sans que cela soit officiel. Par la suite, j’ai connu ma première expérience dans une structure à Helios, près de Metz. Ils m’avaient donné la main mise sur leur pôle FIFA. La saison dernière, j’ai de nouveau travaillé avec Adrien et RayZiaaH avec l’aval d’Imad, sans être rattaché à l’AS Monaco. Cela s’est bien passé et je rejoins officiellement le club de la Principauté cette année.
Je remercie @ID7Kun de m'avoir donné l'opportunité d'accompagner le Roster FIFA sur l'ensemble de cette saison eLigue 1 !
Maintenant retour au training pour les mecs avec comme seul but finir la saison sur une bonne note individuelle, car autant l'un que l'autre le mérite 💪🫡 https://t.co/Nt9shTyEjp
— Skai (@Skai_XVII) May 4, 2023
Qu’est-ce que représente l’AS Monaco pour toi ?
C’est un accomplissement d’avoir cette première opportunité de représenter un club, et surtout l’AS Monaco qui possède une grande histoire. Malheureusement, sur la scène Esports, les succès proviennent plus de PES que de FIFA ces dernières années. Je suis là pour essayer de changer cela. Avoir cette chance de rejoindre le Club est quelque chose de grand. En passant de Giuly à Mbappé, il y a en effet tellement de grands joueurs qui ont porté le maillot rouge et blanc.
Quel est le rôle que tu vas avoir au sein du Club ?
Mon rôle sera d’analyser et coacher Adrien, ainsi que Yaskow à certaines reprises pendant les sessions d’eLigue1. Il y aura beaucoup d’analyses sur les datas, les adversaires. EA Sports FC, c’est principalement du scout et du mental. Je tenterai de leur apporter ce second point autant in-game qu’en dehors.
Comment vas-tu procéder pour l’aspect mental ?
Il faut par exemple choisir mes mots afin de positiver chaque chose pour pas que le joueur se mette dans une mauvaise spirale. D’ailleurs au niveau professionnel, je trouve qu’un coach apporte plus mentalement que techniquement. Certes, on voit certaines choses que le joueur ne voit pas car il est focalisé dans son jeu. Par exemple, quand le ballon sort, je vais lui demander d’extérioriser pour que tout cet influx nerveux ressorte.
Très fier et heureux de vous annoncer ma signature à l'AS Monaco aux côtés de deux cracks @AdRXxFIFA & @Yskwww_
Merci encore à @ID7Kun et @ASMonacoEsports de leur confiance.
Hâte de commencer cette nouvelle saison 🇲🇨🔥#DagheMunegu #EAFC24 https://t.co/OiiVKQpmEz
— Skai (@Skai_XVII) November 22, 2023
Parlons à présent de l’analyse. Comment peux-tu analyser et tirer des enseignements sur les joueurs que Yaskow et AdRXx vont affronter ?
C’est simple, il faut regarder leur manière de défendre et d’attaquer, s’ils ont des schémas de prédilection en termes de passes ou de schémas offensifs. Pour donner un exemple : il a la balle en défense, il fait partir son latéral droit et va orienter sur le côté gauche pour avoir directement un décalage sur son latéral qui est monté. Je vais le remarquer, je vois qu’il le fait plusieurs fois.
C’est donc le genre de phases que je peux commencer à prévenir Adrien et Yanis pour qu’ils anticipent et qu’ils puissent contrôler le latéral opposé et intercepter la balle. Il y a beaucoup d’analyses effectuées grâce à Twitch car les joueurs pros streament énormément. Cela nous facilite cet aspect de scout et on peut analyser comme il se doit nos adversaires.
Cela te prend généralement combien de temps pour analyser un adversaire ?
Généralement, un match compétitif FIFA dure huit minutes par mi-temps, donc cela fait plus d’un quart d’heure de match. Tout dépend du nombre de joueurs que j’ai à scout. Il y en a toujours environ 250 par compétition, surtout dans la zone Europe de l’Ouest. Les phases de ladder sont encore plus ouvertes, il y a donc énormément de joueurs. En revanche, on a toujours un cercle commun des joueurs qui se qualifient à la plupart des events, cela facilite cet aspect de scout.
Mais dans l’autre sens, avec ce jeu qui a des mises à jour régulières, on est toujours obligé de regarder les adversaires car cela veut dire que la méta change. Certains jouent uniquement sur ça et ils sont obligés de changer leur manière de jouer. D’une période à une autre, ils vont ainsi allier les bonnes et mauvaises performances entre deux compétitions. Ils peuvent avoir moins de réussite sur une phase de jeu qui est moins méta à présent.
Comment retranscris-tu le travail d’analyse que tu as effectué ?
Avec Imad, on a mis en commun un fichier Google sheets que l’on va mettre à jour régulièrement au fur et à mesure de la saison, autant à propos des adversaires que de nos joueurs. On va donc retranscrire leurs points forts, leurs points faibles, les axes d’amélioration. Avec le temps, ça change forcément.
Sinon, on fait des formats vidéos où on est avec le joueur, ce qui nous permet d’analyser directement avec lui. On regarde l’intégralité de la rencontre et on va analyser chaque action aussi bien défensive qu’offensive. On leur pose alors la question de savoir ce qu’ils feraient d’autre dans cette situation-là. Mais il faut savoir qu’il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises réponses. Je leur répète notamment assez souvent qu’il faut être agressifs défensivement.
C’est donc de l’analyse vraiment poussée…
C’est ça… J’ai connu une époque où il n’y avait quasiment pas d’analyse. On faisait un match, on l’enregistrait, on le regardait et ainsi de suite. Avec le temps, ça évolue, on a plus de technologies pour analyser, scouter et avoir de meilleures traces de coaching. C’est forcément un plus !