"Ricky" Carvalho, Arsenal, son ami Wissam… Retour sur les confidences d’Aymen Abdennour
Il a gardé le même attachement pour l’AS Monaco et ses supporters, que l’inverse ! Pourtant, Aymen Abdennour n’a passé qu’une saison et demie au pied du Rocher. Mais de sa relation avec Ricardo Carvalho au quart de finale de Ligue des Champions contre la Juve, en passant son but de la tête contre le Zénith, tout a été très fort durant cette saison 2014-2015. C’est ce qu’il nous avait confié avec la sincérité et l’humanité qui le caractérisent, avant le duel entre ses deux clubs de cœur, Toulouse et Monaco. Retour sur cet entretien, à la veille de son retour en Principauté avec Rodez en Coupe de France. Rencontre.
Bonjour Aymen. Pour commencer, peux-tu nous donner de tes nouvelles ?
J’ai bientôt 34 ans (il est né le 6 août, ndlr), et cet été j’ai signé un contrat d’un an avec Rodez en Ligue 2, après une expérience de deux ans au Qatar. Avant cela j’étais en Turquie, dans le club de première division de Kayserispor. Je suis donc ici au RAF pour la saison. Cela s’est bien passé au début, et puis j’ai subi une blessure au quadriceps. Actuellement je suis en rééducation, mais j’espère rejoindre très vite mes coéquipiers.
Aymen Abdennour, comptant 302 matches en professionnel dont 109 en @Ligue1UberEats, s’engage avec le RAF jusqu’en 2023 ✍️💊
Passé par l'@OM_Officiel, l'@AS_Monaco et le @ToulouseFC, Aymen debarque 𝘀𝘂𝗿 𝗹𝗲 𝗽𝗶𝘁𝗼𝗻 ❤️💛
Plus d’infos sur lui 👉 https://t.co/WZXmjGfGXK pic.twitter.com/oF5jClkvwW
— Rodez Aveyron Football (@OfficielRAF) August 30, 2022
Le but est de les faire profiter de ton expérience ?
L’objectif est de continuer à jouer surtout. Je voulais revenir en Europe, car je souhaite finir ma carrière ici. Donc le but est de donner un coup de main, d’aider mes coéquipiers et d’encadrer les jeunes effectivement, car il y en a beaucoup dans le club. La Ligue 2 est un bon championnat où il y a de la concurrence et des ambitions. Je suis aussi là pour apporter de la concurrence dans le groupe, et poursuivre ma passion.
Pour revenir sur ton passage à l’AS Monaco, cela a été court mais intense…
Bien sûr ! Je me souviens très bien d’ailleurs du jour où j’ai signé là-bas. J’ai passé deux années parfaites en Principauté. J’ai joué en Ligue 1, en Ligue des Champions et en Coupe de France également. C’était une expérience pleine, remplie de bonheur pour moi. Je me souviendrai toute ma vie de cette expérience ! Encore aujourd’hui, l’AS Monaco reste dans mon cœur.
Comment tu expliques cet attachement au Club, et celui des supporters envers toi ?
Tout d’abord je dirais que j’étais très discipliné et rigoureux dans le travail, toujours à l’écoute du staff technique. Dans chaque club où j’ai été, j’ai toujours joué avec le cœur, en donnant tout sur le terrain, et c’est ce qui s’est passé à Monaco. Même si au début c’était difficile, je donnais tout à l’entraînement, et j’étais discipliné encore une fois, que ce soit sur le terrain ou en dehors.
C’était une très belle expérience, bien qu’ensuite je sois parti à Valence. Mais je n’oublierai jamais les gros matchs en Ligue des Champions, contre Arsenal, la Juventus Turin, le Bayer Leverkusen ou encore le Zénith Saint-Pétersbourg. Même en Ligue 1, contre Lyon et Marseille, je m’en rappelle encore.
D’autant que l’équipe était très jeune, et malgré tout vous avez surpris tout le monde avec cette épopée jusqu’en quart !
Moi-même à cette époque, je n’avais que 24 ans. J’étais très à l’écoute, très professionnel, et je jouais tous les matchs à fond, même à l’entraînement. Vraiment je n’ai jamais eu de soucis là-bas, et je remercie encore les supporters, mes coéquipiers ainsi que le staff, pour ces très bons moments passés.
Quel est ton meilleur souvenir ?
Chaque jour, chaque instant passé à Monaco a été magnifique pour moi. Il y a forcément des choses qui m’ont marquées, notamment ces grands matchs que nous avons eu la chance de jouer. Celui à l’Emirates Stadium face à Arsenal où on gagne 3-1, la double confrontation face à la Juve, celle contre Leverkusen aussi. Mais je garde également en mémoire mon but contre le Zénith au Stade Louis-II, grâce auquel on se qualifie pour les huitièmes de finale de la Ligue des Champions.
Justement, raconte-nous ce but…
Comme je suis défenseur, c’est plutôt rare de marquer, mais sur le coup j’ai cru en moi. Je me rappelle, c’était sur un coup de pied arrêté tiré par Yannick Carrasco. J’avais la rage tellement j’avais envie d’inscrire ce but, pour qualifier l’équipe. C’est ce que j’ai fait en coupant le centre de Yannick de la tête devant le gardien. Un super souvenir.
Gardes-tu une certaine amertume par rapport au quart de finale contre la Juve ?
Bien sûr, ça reste une grosse frustration. Quand tu regardes le match le lendemain et que tu vois que la faute sur le penalty sifflé au Juventus Stadium est un mètre en dehors de la surface de réparation… S’il y avait eu la VAR à cette époque, il n’y aurait pas eu de penalty, c’est certain ! C’est d’autant plus frustrant qu’on avait une belle équipe, compétitive, avec une super ambiance dans le vestiaire. On voulait aller très loin. Dommage, mais c’était quand même une belle expérience, on a fait un super parcours. Nous avons fait des gros matchs, notamment là-bas où on était meilleurs que la Juve.
Tu as eu la chance d’évoluer aux côtés d’un très grand joueur dans l’axe : Ricardo Carvalho. Raconte-nous ce que ça faisait de jouer avec lui…
C’était un super gars, une belle personne dans le vestiaire et en dehors du foot, avant d’être un grand joueur ! J’ai eu le privilège de jouer à ses côtés et avec Eric Abidal aussi. Les deux venaient du Real Madrid et du Barça, donc c’était une chance pour moi d’être entouré de tels joueurs. C’était un plaisir, un honneur d’être avec eux, et j’en garde de très bons souvenirs. J’ai gardé contact avec eux, même après.
Tu avais d’autres joueurs exceptionnels autour de toi. Lesquels étaient les plus impressionnants ?
Dimitar Berbatov était un très grand joueur, qui est venu à l’AS Monaco à la fin de sa carrière, après avoir brillé avec Tottenham et Manchester United notamment. Un gars très expérimenté, calme, discret, qui travaillait dur. C’était pour moi un très grand talent du football, très technique, et nous avions de la chance de l’avoir avec nous. En plus de cela il y avait de jeunes talents, avec les Bernardo Silva, Yannick Carrasco, Anthony Martial, qui sont aujourd’hui des grands joueurs !
A Monaco ils étaient encore petits, car ils n’avaient que 20-21 ans, mais maintenant qu’ils ont de l’expérience, ils sont de grands clubs où ils font la différence et gagnent des titres. C’est toujours un plaisir de les voir jouer aujourd’hui au plus haut niveau, et je leur souhaite encore plus de bonheur et de réussite.
Te rappelles-tu d’une anecdote qui t’as marquée ?
Quand nous nous sommes qualifiés pour les quarts de finale de la Ligue des Champions contre la Juve, après avoir éliminé Arsenal, même si on perd 2-0 à domicile, nous avons eu l’honneur de voir venir S.A.S. le Prince Albert II dans le vestiaire pour nous féliciter. C’était vraiment un très bon moment !
Pour parler d’actualité maintenant, ce week-end il y a un match entre Toulouse et l’AS Monaco, tes deux anciens clubs !
Oui c’est vrai que les deux ont beaucoup compté pour moi. Je garde de bons souvenirs à Toulouse, qui est le club qui m’a donné l’espoir et la chance de jouer en Europe. J’ai vécu de belles choses aussi avec le TFC. Nous avions une très belle équipe, et je me souviens que nous avions joué contre Monaco avec Radamel Falcao et James Rodriguez.
J’avais été très performant ce jour-là, et c’était peut-être à ce moment-là que le Club a décidé de me prendre (sourire). En tout cas, je regarderai le match dimanche. Je souhaite bonne chance aux deux équipes, et que la meilleure gagne ! Ce sera un gros match, parce que Monaco comme Toulouse est bien en ce moment. Ce sont des détails qui vont faire la différence.
Tu continues à suivre l’AS Monaco du coup ?
Bien sûr ! Je suis un passionné de foot, et il n’y a pas un jour qui passe, sans que je ne regarde au moins une rencontre à la télé. Je regarde donc beaucoup l’AS Monaco, je connais d’ailleurs très bien l’équipe, comme Toulouse.
D’autant que tu as connu Wissam Ben Yedder là-bas…
Oui je le connais très bien, c’est un ami à moi. C’est un très bon joueur, bien éduqué, qui est très performant. Que ce soit à Toulouse ou à Monaco, il a toujours fait la différence, notamment dans les face-à-face avec le gardien, ce qui est son point fort. C’est vraiment un joueur exceptionnel qui a fait une belle carrière, débutée avec moi à Toulouse, où il était jeune. Aujourd’hui il fait partie des meilleurs attaquants de Ligue 1. Donc je lui souhaite le meilleur pour la suite.
Un dernier mot Aymen pour les supporters du Club ?
Je ne vous oublierai jamais ! Merci pour le soutien que vous m’avez témoigné durant cette belle période. J’espère que tout ira bien pour l’AS Monaco. Je suis d’ailleurs souvent de passage en Principauté, au moins tous les six mois j’essaye de venir, pour me remémorer mon passé ici. Je souhaite bonne chance à l’équipe et aux supporters, et je veux vous dire que je vous aime !