Radamel Falcao, quand "El Tigre" rugissait au pied du Rocher
Il laissera une trace indélébile au pied du Rocher. La trace d’un des plus grands attaquants de l’histoire de l’AS Monaco. Celle d’un pur avant-centre, félin, racé, qui a sévi sur les pelouses de Ligue 1 pendant six ans. Six années, ou plutôt quatre avec sa grave blessure et ses deux prêts en Premier League, pendant lesquelles il aura martyrisé les défenses françaises. Où il aura éclaboussé chacun de ses 140 matchs de sa classe naturelle. Car Radamel Falcao est de la trempe des Delio Onnis, Lucien Cossou, Christian Dalger ou encore Yvon Douis.
𝟭𝟬 𝗮𝗻𝘀 de Présidence : 𝟭𝟬 𝗱𝗮𝘁𝗲𝘀 clés 🔑
3️⃣ La signature d’El Tigre @FALCAO 🐯#10yearsAnniversary pic.twitter.com/tCKtYLeYBG
— AS Monaco 🇲🇨 (@AS_Monaco) December 29, 2021
Le digne successeur de David Trezeguet
Ces buteurs qui ont marqué chacun leur tour le parcours du club de la Principauté. Et qui ont écrit son palmarès aussi. Comme George Weah, Sonny Anderson, Victor Ikpeba ou encore David Trezeguet plus récemment. Arrivé à l’été 2013 lors de la remontée des Rouge et Blanc dans l’élite, l’attaquant colombien est la recrue phare du mercato XXL réalisé par l’AS Monaco pour marquer son retour en Ligue 1.
« El Tigre » comme on le surnomme, arrive notamment en compagnie de James Rodriguez et João Moutinho, venus apporter leur expérience du très haut niveau. Quelques semaines auparavant, alors que le club fête le titre de champion de Ligue 1 acquis quelques jours plus tôt, Dmitry Rybolovlev annonce l’arrivée du Colombien. Le Chapiteau de Fontvieille, où se passe la soirée avec les abonnés, explose de joie.
Une arrivée digne d’une rock star
Le jour de sa présentation à la presse, le futur numéro 9 des Rouge et Blanc débarque telle une rock star à l’hôtel Hermitage, sa veste de costume rose pâle sur le dos. Des centaines de journalistes du monde entier sont présents pour immortaliser le moment où la nouvelle figure de proue de l’AS Monaco 2013-2014, va poser avec ses nouvelles couleurs. Sous les ordres de Claudio Ranieri, il confirmera très vite les attentes placées en lui, en faisant trembler les filets dès son premier match face à Bordeaux, au stade Chaban-Delmas.
𝐑𝐚𝐝𝐚𝐦𝐞𝐥 𝐅𝐀𝐋𝐂𝐀𝐎 réussit d'entrée 🔴⚪@FALCAO ne manque pas sa première en Ligue 1 🐯
⚽ 𝗙𝗜𝗥𝗦𝗧 𝗚𝗢𝗔𝗟 – 10/18 ✨ pic.twitter.com/m4UY8wyJqM
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Malheureusement, El Tigre sera rapidement stoppé dans son élan par la pire blessure qu’un footballeur puisse connaître. Il maudira longtemps d’ailleurs ce 22 janvier 2014, date de sa rupture des ligaments croisés du genou, lors d’un 16e de finale de Coupe de France face aux amateurs de Chasselay. Il aura tout de même frappé à 11 reprises en 19 matchs avant cette tragédie. S’en suivront deux années de galère. Deux années pendant lesquelles le tigre ne rugira plus, sera habité par le doute. Jusqu’à ce retour en grâce en Principauté à l’été 2016, où Leonardo Jardim va relancer sa carrière, sans le savoir.
Une renaissance à l’été 2016
Le technicien portuguais confie alors le brassard de capitaine au numéro 9 monégasque, pour lui faire comprendre qu’il est le cœur de son projet. Radamel se laisse alors convaincre, pourtant persuadé que le destin s’acharne sur lui au bord de la Côte d’Azur. Grand bien lui en fera.
À la tête d’une équipe très jeune mais surtout très talentueuse, avec les Mendy, Fabinho, Bakayoko, Bernardo Silva et autre Mbappé, il va probablement vivre la meilleure saison de sa carrière. En 3e tour préliminaire de Ligue des Champions, il malgré tout très loin de se douter que l’AS Monaco va atteindre la demi-finale de cette compétition prestigieuse.
Et ravir au passage l’énième titre promis au rouleau compresseur Paris Saint-Germain. Le 8e sacre de l’AS Monaco dans le championnat de France. Seulement tout sourit aux partenaires d’El Tigre, qui retrouve une seconde jeunesse. Redevenu clinique devant le but, fort d’une confiance retrouvée, il inscrit 31 buts en 47 matchs, dont sept lors de l’épopée européenne. On se souvient au passage de ce lob somptueux marqué face à Manchester City à l’Etihad Stadium en 8e de finale aller, pour permettre aux Rouge et Blanc de garder espoir.
🔙 C'était il y a 3 ans… quel bijou de @FALCAO contre Manchester City lors de la saison 16/17 😍👊 #WAG pic.twitter.com/1d7IeVEvuV
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Une classe de tous les instants
Mais également de ces deux coups francs directs dans les deux lucarnes face à Dijon au Stade Louis-II (2-1), lorsque Monaco ne trouve pas la solution dans le jeu. À cet instant, on se dit que rien ne peut arrêter la machine monégasque. Et rien ne l’arrêtera, procurant au passage des émotions incroyables à tous les fans du club du Rocher, disséminés un peu partout en France. Des supporters qui seront tout autant redevables de Radamel Falcao lorsqu’il contribuera à maintenir le club dans l’élite à l’issue de la saison 2018-2019, sa dernière en Principauté.
👏 Avec 46% des suffrages, le sublime coup franc de @FALCAO contre Dijon est votre #TopBut d'avril !!! 🔝⚽️ pic.twitter.com/flKvdRdNt1
— AS Monaco 🇲🇨 (@AS_Monaco) May 6, 2017
Comme une ultime mission que l’attaquant colombien s’était fixé, pour partir avec les honneurs. El Tigre laissera donc derrière lui 140 matchs avec la Diagonale sur les épaules, 83 buts et 14 passes décisives, mais surtout une classe infinie. Une gentillesse et une simplicité de tous les instants.
Comme lorsqu’il prendra dans ses bras le petit Camillo, ce jeune supporter colombien venu rencontrer son idole au Stade Louis-II. Et comme lorsqu’il retrouve la sélection en novembre 2016, près d’un an après sa dernière cape, avec l’émotion d’un rookie et le soutien de tout un peuple.
La Colombie et l’AS Monaco dans la peau
Une sélection colombienne qu’il aura aussi marqué de son empreinte (89 sélections, 34 buts), celle d’un tigre toujours aussi rugissant, malgré les épreuves que Dieu lui aura imposé sur son chemin. Pour tout ça, pour son esprit combatif, cette mentalité de gagneur, et pour tout ce qu’il aura fait pour l’AS Monaco, Radamel Falcao restera à vie sur le mur des Légendes. Celle qui aura permis au peuple rouge et blanc de retrouver de l’espoir, et au Club de retrouver son lustre d’antan !