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Les matchs de légende 06 avril 2024, 09:42

Quand l’AS Monaco renversait le Real Madrid

Quand l’AS Monaco renversait le Real Madrid
En 2004, l’AS Monaco recevait les "Galactiques" au Stade Louis-II, pour disputer un quart de finale retour de Ligue des Champions. Retour sur la victoire légendaire des hommes de Didier Deschamps.

Depuis les années 90, l’AS Monaco a vécu des parcours européens extraordinaires. Difficile de n’en retenir qu’un seul. Mais assurément, la formidable épopée de 2003-2004 arrive en tête de liste. Arrivé en 2001 pour débuter sa carrière d’entraîneur sur le Rocher, Didier Deschamps dispose cette saison d’une équipe de renom avec un atout de charme notamment. Une paire offensive magique : Ludovic Giuly – Fernando Morientes !

Une première marche un peu haute à Madrid

Premiers du classement en Ligue 1, les Rouge et Blanc connaissent une légère baisse de régime depuis la fin de la trêve hivernale. Celle-ci est néanmoins compensée par une ascension spectaculaire en Ligue des Champions (qualification suite à la phase de poules et élimination du Lokomotiv Moscou en 8es de finale).

Se dresse alors le mythique Santiago Bernabeu. La bande à Fernando Morientes ne démérite pas mais s’incline 4-2 face aux Merengue dans la capitale espagnole. L’attaquant espagnol ne le sait pas encore, mais sa réduction de l’écart en fin de match va peser très lourd dans la balance…

Le coup de froid de Raùl

À l’aube du match retour, le Stade Louis-II affiche pourtant guichets fermés pour cette rencontre de gala. Tout le monde est venu voir jouer le géant d’Europe et sa pléiade de stars : Zidane, Ronaldo, Raul, Figo, Beckham, Roberto Carlos. Il faut dire que le grand Real Madrid compte déjà neufs titres continentaux. Les « Galactiques » restent d’ailleurs sur une série historique en C1 avec 9 matchs consécutifs sans défaite.

Le « petit poucet » monégasque se procure de nombreuses occasions en première période. Pourtant, Raùl, servi à l’entrée de la surface par Ronaldo, douche les espoirs des Rouge et Blanc à la 35e minute de jeu, par une frappe enroulée du pied gauche.

Ludo Giuly, le bourreau du Real

Espoirs douchés ? Que nenni. Quelques minutes plus tard, le capitaine monégasque, Ludovic Giuly, tente une reprise de volée de l’extérieur de la surface de réparation. Légèrement déviée, celle-ci finit sa course dans le petit filet droit d’Iker Casillas (1-1, 45e). Le match prend alors une tout autre tournure. D’une tête magistrale au retour des vestiaires, Fernando Morientes relance l’AS Monaco dans la course à la qualification (2-1, 48e).

Le Stade Louis-II explose et sent poindre la lueur d’un exploit retentissant. L’attaquant prêté par le Real s’offre au passage son 7e but en Ligue des Champions cette saison… tous inscrits de la tête. À la 66e minute de jeu, c’est de nouveau Ludovic Giuly, l’homme providentiel, le patron du vestiaire, qui prend ses responsabilités.

Un feu d’artifice émotionnel 

Suite à un superbe travail du latéral colombien Hugo Ibarra sur son flanc droit, ce dernier repique sur son pied gauche pour adresser un centre à ras de terre à son capitaine. Ce dernier ne se fait pas prier et libère le peuple monégasque d’une « Madjer » aussi subtile que sublime, qui passe entre les jambes d’Iván Helguera. Les Madrilènes ne parviennent pas à s’en relever.

L’AS Monaco élimine alors l’une des plus grandes écuries d’Europe et écrit une des plus belles pages de son histoire. Peu importe le résultat final de la compétition, les Rouge et Blanc ont été grands et ont fait tomber la meilleure équipe du Vieux Continent. Un souvenir impérissable.


La feuille de match :

Ligue des Champions 2003-2004 – Quart de finale retour

AS Monaco 3-1 Real Madrid
Mi-temps : 1-1

Buts : Giuly (45+1 et 66e), et Morientes (48e) pour l’AS Monaco ; Raùl (35e) pour le Real Madrid

Avertissements : Roma (90e) pour l’AS Monaco ; Helguera (30e) et Borja (60e) pour le Real Madrid

AS Monaco : Roma – Ibarra, Rodriguez, Givet, Evra – Giuly (El-Fakiri, 82e), Plãsil, Cissé, Rothen – Morientes (Adebayor, 85e), Pršo (Nonda, 61e)

Entraîneur : Didier Deschamps

Real Madrid : Casillas – Salgado (Raùl Bravo, 85e), Helguera, Mejía, Roberto Carlos – Figo, Borja (Solari, 72e), Guti (Portillo, 88e) – Zidane – Ronaldo, Raùl

Entraîneur : Carlos Queiroz