Quand l’AS Monaco disputait sa première finale européenne
Une finale sans en être une. En ce 6 mai 1992, l’AS Monaco se présente à Lisbonne pour disputer la première finale européenne de son histoire face au Werder Brême. Mais les Rouge et Blanc n’ont pas la tête à ce grand rendez-vous, qui se déroule au lendemain du drame survenu à Furiani, et de l’effondrement d’une tribune en marge de la demi-finale de Coupe de France entre Bastia et l’Olympique de Marseille.
Des joueurs perturbés par la catastrophe
Le club de la Principauté demande alors un report du match, requête qui sera refusée par les instances. En effet, beaucoup de joueurs cherchent à avoir des nouvelles de leurs proches, présents en Corse et n’arrivent pas à en avoir, entraînant anxiété et peur. Un contexte très particulier pour les joueurs d’Arsène Wenger, qui ne sont alors pas du tout prêts à jouer une finale de coupe d’Europe.
Dans un stade rempli à son quart (16.000 spectateurs pour 65.000 de capacité), à cause d’une grève des transports touchant la capitale portugaise, la minute de silence en hommage aux victimes de la catastrophe retentit et le match débute, tant bien que mal.
Une finale fantomatique
Touchés par le drame, les Rouge et Blanc ont donc une raison de plus pour gagner, mais après 15 minutes de domination et quelques corners bien sentis, l’AS Monaco doit céder une première fois avant la mi-temps (1-0, 40e). Pour ne rien arranger, Rui Barros joue la rencontre blessé. Alors au retour des vestiaires, Wynton Rufer scelle donc l’issue de ce match (2-0, 55e).
Malgré le soutien sans faille de ses supporters venus en masse, l’AS Monaco passe à côté de l’évènement et offre aux Allemands le premier titre de leur histoire. Arsène Wenger ne pourra consoler ses joueurs, qui repartent de Lisbonne avec un sentiment d’inachevé, alors même que la formation du Rocher était à ce moment le premier club français à se hisser à ce stade de la compétition.
Une superbe saison malgré tout
Cette finale n’entachera pas la belle saison du Club, qui se bat alors pour le titre jusqu’au bout face à l’Olympique de Marseille. En parallèle d’une épopée en Coupe de France, qui s’arrête symboliquement en demi-finale, puisque l’AS Monaco décide de se retirer de la compétition après les forfaits de Bastia et Marseille qui ne voulaient pas rejouer leur match.
Les Rouge et Blanc seront donc désignés pour représenter une nouvelle fois la France dans cette Coupe des Coupes et vont continuer leur folle décennie avec notamment une demi-finale de Ligue des Champions en 1994.
📋 La feuille de match :
Mercredi 6 mai 1992 – Estadio da Luz
Finale Coupe des Coupes : Werder Brême 2-0 AS Monaco
Mi-temps : 1-0
Buts : Allofs (40e), Rufer (55e) pour le Werder Brême
Cartons jaunes : Votava (27e) pour le Werder Brême ; Dib(38e), Gnako (65e), Weah (85e) pour l’AS Monaco
Werder Brême : Rollmann – Wolter (Schaaf, 34e), Bratseth, Borowka – Bockenfeld, Eitts, Neubarth (Kohn, 75e), Votava ©, Bode – Rufer, Allofs
Remplaçants : Klugmann, Schaaf, Legat, Kohn, Bester
Entraîneur : Otto Rehhagel
AS Monaco : Ettori © – Valéry (Djorkaeff, 63e), Petit, Mendy, Sonor – Gnako, Dib, Barros, Passi – Fofana (Clément, 60e), Weah
Remplaçants : Hugues, Thuram, Blondeau, Clément, Djorkaeff
Entraîneur : Arsène Wenger