Niko Kovac : "Tout le monde tire dans le même sens"
Le mois de février a commencé comme s’était terminé janvier pour l’AS Monaco, avec un succès de prestige dans le 100e derby de la Côte d’Azur face au rival niçois (2-1). Niko Kovac et ses hommes peuvent même espérer enchaîner une septième victoire de rang dès dimanche. Pour cela, il faudra prendre le meilleur sur la lanterne rouge de Ligue 1, Nîmes, au stade des Costières (15h à huis-clos). Mais avant de penser au résultat, le technicien croate a insisté en conférence de presse d’avant-match sur le fait d’être concentré sur cette échéance. Extraits.
Nîmes vient de remplacer son entraîneur. Peut-il y avoir le fameux choc psychologique ?
Oui, c’est possible, un changement de coach peut changer à court terme la mentalité de l’équipe. J’ai été triste d’apprendre cette nouvelle, tous les entraîneurs sont dans le même bateau. C’est une nouvelle opportunité pour les joueurs. Nous devons être concentrés et focus sur ce match avec une préparation optimale. On doit se donner à 100% dimanche, comme à chaque match. Nîmes est une équipe bien préparée et très forte mentalement.
Pouvez-vous nous faire un point sur les blessés ?
Gelson Martins devrait être le seul joueur indisponible. Nous ne savons pas exactement encore pour Benoît, qui est mal retombé face à Nice. Il a recouru hier, on verra demain à l’entraînement s’il est disponible.
Pourquoi ce changement de stratégie défensive en passant à trois joueurs derrière quand l’équipe a le ballon ?
Quand je suis arrivé là, j’ai dit que j’avais besoin de temps pour mettre en œuvre certaines choses. Il fallait faire changer certaines mentalités et les ambitions. Des automatismes se créent, nous travaillons jour après jour, semaine après semaine, match après match pour ce faire. L’équipe progresse, nous avons besoin de franchir un nouveau palier, on doit aller de l’avant. Quand j’étais à Francfort, on jouait comme ça à trois derrière, ça nous donnait quelque chose en plus. Djibril est capable de jouer dans cette défense à trois, il amène de l’assurance. Ce n’est pas facile de jouer contre nous en ce moment, nous sommes en forme. Nous sommes moins prévisibles, on crée des espaces et des opportunités. C’est bénéfique pour nous.
C’était en partie pour profiter de l’apport offensif de Caio Henrique ?
Il fallait renforcer notre défense et exploiter les qualités offensives de Caio. Cela permet aux joueurs d’avoir une base solide à trois derrière lorsque nous sommes en phase offensive, garder une structure derrière. C’est plus clair dans leur esprit désormais. Quand vous jouez à quatre joueurs derrière, il y a toujours besoin d’être attentif à la couverture. C’est plus clair avec trois défenseurs, Caio peut amener son talent offensif. C’est plus facile pour les joueurs globalement, ils comprennent mieux.
Cela change quoi concrètement pour les deux numéros 6 ?
Ils sont très importants dans notre jeu. Cela dépend des situations. Le milieu est le cœur de notre équipe, ils font la transition entre notre défense et l’attaque. Quand on a le ballon, ils sont responsables de l’organisation. Ils sont très importants dans notre système. Ils doivent encore progresser, notamment dans l’utilisation du ballon. On doit être organisés, c’est important d’avoir ces deux joueurs parmi nous. Leur rôle défensif est primordial.
Cela vous permet de réaliser des transitions rapides notamment…
Notre ambition est d’aller le plus vite vers l’avant pour récupérer le ballon le plus haut possible. Si vous pressez directement après la perte de balle, vous courez moins après le cuir. Vous économisez de l’énergie. Il faut le récupérer le plus rapidement possible pour passer en phase offensive. Ce 4-4-2 est très clair pour tous nos joueurs, ils savent ce qu’ils ont à faire. Il faut s’adapter à l’adversaire, cela dépend de son système. Notre manière de jouer est plus simple à appréhender pour les joueurs. Cela marche très bien en ce moment.
Comparez-vous votre arrivée à Monaco et celle à Francfort, avec une situation délicate au départ ?
La situation n’était pas facile à Francfort, c’est sûr. L’équipe se battait pour éviter la relégation. C’est vrai que l’on peut les comparer. Ces deux dernières saisons, l’AS Monaco n’était pas au rang attendu. Maintenant, nous essayons de créer quelque chose de nouveau. C’est un long processus, cela ne se produit pas en claquant des doigts. Il faut aussi un peu de réussite. Ce qui est important, c’est d’aller dans la même direction. Tout le monde tire dans le même sens, tout le club, à commencer par le Président Dmitry Rybolovlev, Oleg (Petrov, Vice-président), Paul (Mitchell, directeur sportif), tout le groupe.
Quelques changements vont être effectués durant les prochains matchs ?
Youssouf Fofana est suspendu pour le match de Coupe. Je vais effectuer des changements, étant donné que nous avons cinq matchs en deux semaines, les rencontres s’enchaînent tous les trois jours. Les joueurs sont en repos aujourd’hui. Nous avons besoin de fraîcheur mentale et physique. Je suis très content de l’équipe, d’Aurélien et de Youssouf. Ce n’est pas facile car le niveau actuel est très bon, je suis satisfait des prestations de de mes joueurs. Nous avons un banc exceptionnel, nous ne perdons pas en qualité lorsque nous procédons à des changements. Je peux offrir des opportunités à d’autres joueurs, j’espère qu’ils pourront faire de même que les titulaires actuels. Je prendrai des décisions.
Eliot Matazo est-il le profil le plus similaire à Aurélien Tchouameni ?
C’est un joueur talentueux, très jeune et professionnel. Il n’a pas beaucoup joué mais il travaille dur à l’entraînement. Il n’a que 18 ans, il a tout de même trois ans de différence avec Aurélien. Il faut lui laisser du temps, je souhaiterais lui donner du temps de jeu mais les dernières rencontres sont très serrées. Il a besoin de temps pour acquérir de l’expérience, mais il fait partie des premiers choix à ce poste. Il est rempli de qualités, je souhaite le lancer dans des conditions optimales.
Que pensez-vous de cet arrangement autour des droits TV ? Ne pensez-vous pas qu’il faille repasser à 18 clubs ?
C’est difficile de répondre sur cette question des droits TV, j’ai toujours eu l’impression d’avoir connu 20 clubs. C’est comme ça depuis très longtemps, ce n’est pas facile de réduire le championnat à 18 équipes. C’est une situation complexe, j’espère que les responsables de l’affaire prendront les bonnes décisions, on doit s’aider. Il faut pense les choses dans leur globalité.
Voyez-vous Cesc Fàbregas comme un numéro 6 ou un numéro 10 ?
Cela dépend des situations, si nous avons besoin de quelqu’un qui connecte la défense et l’attaque ou pas. Il est capable d’évoluer en tant que milieu offensif. On connaît ses qualités, je n’ai pas besoin de revenir dessus, je suis content de l’avoir, c’est important pour nous. L’équipe a bien performé en son absence. C’est un joueur qui peut beaucoup nous apporter mais je ne dis pas qu’il ne peut pas débuter le prochain match. Je ne considère pas les joueurs sur le banc comme des remplaçants mais plutôt comme des joueurs qui peuvent faire la différence. Ils sont capables de finir un match et de faire la différence, comme l’a fait Cesc face à Paris.
Parlez-nous de l’évolution de Youssouf Fofana.
C’est un jeune joueur, il peut donc s’améliorer dans tous les compartiments du jeu. Mais on voit d’énormes améliorations depuis ses premiers matchs. C’est quelqu’un qui a besoin d’apprendre en termes de discipline, en tant que numéro 6 vous devez être le patron du jeu. C’est lui qui fait le lien entre la défense et l’attaque, il doit être rigoureux. Il a beaucoup joué, je lui ai accordé ma confiance. J’essaye de changer sa mentalité pour qu’il continue sa progression. Avec la balle, il peut faire encore un peu mieux, mais il n’a que 22 ans encore une fois. Sans ballon, il a réalisé de beaux progrès.
Vous parlez souvent à Axel Disasi, qui a commencé à différentes reprises sur le banc ?
Je lui parle beaucoup car c’est un garçon très intelligent. Ce n’est pas facile pour lui car l’équipe fonctionne très bien et elle marque beaucoup. C’est le football. Quand sa chance arrivera, il devra être au top. Il a fait quelques erreurs, ça arrive. Il n’a que 23 ans, nous connaissons ses qualités, il a peut-être perdu un peu de confiance. Nous avons besoin de tous les joueurs pour performer. Si Benoît ne peut pas jouer, je vais avoir besoin de lui.