Niko Kovac : "Nous donnerons tout de la première à la dernière minute"
A deux jours du match face au Paris Saint-Germain, au programme de la 11e journée de Ligue 1 Uber Eats, Niko Kovac a répondu aux questions des journalistes.
Coach, comment va votre groupe après cette trêve internationale ?
C’est une situation particulière pour tous les clubs car la plupart des équipes nationales ont disputé trois rencontres. De notre côté, nous avons encore trois ou quatre joueurs sur le chemin du retour, et comme nous jouons dès vendredi, c’est un peu court en termes de délai. Ce qui est certain, c’est que ceux déjà revenus vont bien, et que ceux restés au Club pendant la trêve ont très bien travaillé.
Même Pietro Pellegri, revenu plus tôt que prévu ?
Pietro a eu l’occasion de jouer ses 20 premières minutes avec le maillot de l’Italie, c’est une bonne nouvelle pour lui et pour nous. Il a ressenti une petite douleur, mais il a participé aujourd’hui à la séance collective. Nous sommes dans l’attente, mais nous espérons que tout ira bien et qu’il sera disponible face au PSG.
Que pouvez-vous nous dire sur le Paris Saint-Germain ?
Pour eux aussi, des joueurs sont absents et reviennent de leurs sélections, en plus des blessures. Nous avons pu voir hier que Kylian Mbappé a joué contre la Suède et nous nous attendons à affronter la meilleure équipe possible du PSG. Nous savons que les Parisiens ont un match très important contre Leipzig en Ligue des Champions la semaine prochaine, mais cela ne change rien, nous devrons être à 100%. Je crois en mes joueurs, l’atmosphère est bonne et jouer face aux meilleurs joueurs du monde est toujours une satisfaction. Nous donnerons tout de la première à la dernière minute.
L’AS Monaco devra faire sans son capitaine Wissam Ben Yedder vendredi, une absence qui ne tombe pas au bon moment…
Quand vous perdez Wissam, c’est toujours un mauvais moment, car c’est notre capitaine, qu’il est international français et a une grande expérience. Mais comme vous le savez, cela fait partie en ce moment de l’actualité et nous ne pouvons pas changer les choses. C’est certain qu’il va nous manquer, que ce soit en tant que buteur, en tant que personne ou bien leader, mais le joueur qui va le remplacer donnera le meilleur. C’est une bonne opportunité pour le reste de l’équipe de montrer nos qualités sans lui. Cela sera certes face au meilleur adversaire du championnat, mais nous avons confiance.
Son absence va-t-elle changer votre schéma de jeu ?
Lors des deux derniers matchs, nous avons changé des petites choses, avec succès. Les joueurs se sentent bien dans cette formation et commencent à être rodés. Nous devrons remplacer Wissam mais il ne faut pas tout changer car il n’y a pas de raison de le faire. Pendant le match, nous nous adapterons s’il faut. Nous croyons en nous et en nos qualités, nous verrons désormais comment l’on réagira face à la meilleure équipe du championnat et l’une des meilleures en Europe.
Vous avez nommé Axel Disasi comme vice-capitaine. Pourquoi ce choix ?
J’étais certain du choix de Wissam par son expérience et son tempérament, mais je voulais attendre de voir pour mon vice-capitaine. J’ai donc pris cette décision de donner le brassard à Axel deux-trois mois après mon arrivée, car c’est quelqu’un qui travaille dur, fait du très bon travail et est une bonne personne avec beaucoup de caractère. Il veut continuer de progresser, il a des objectifs et de vraies qualités de leader. Nous avons la chance d’avoir deux jeunes défenseurs centraux talentueux. La France a beaucoup de très bons joueurs, spécialement en défense, et je pense qu’il peut prochainement faire partie de la sélection française. Je lui ai dit qu’il représentait le futur de l’AS Monaco et de continuer de travailler comme il le faisait. C’est un grand professionnel qui travaille chaque jour d’arrache-pied, et son tempérament fait que je l’ai choisi.
Peut-on dire de Kevin Volland qu’il sera le leader d’attaque ?
Bien sûr que Kevin sera l’une de nos armes en attaque face au Paris Saint-Germain. Nous savons que c’est un très bon attaquant, il l’a montré en Allemagne et a déjà marqué deux buts et délivré deux passes décisives depuis le début de la saison. Sur les deux derniers matchs, il a joué un peu plus dans l’axe, mais il est très polyvalent car il peut jouer en neuf, dix, ou en électron libre. Nous avons la chance de compter sur lui et ses qualités.
Kevin Volland sera-t-il accompagné de Willem Geubbels en attaque ?
Willem est très jeune mais très talentueux. Quand je suis arrivé, il avait des petits soucis physiques, mais il progresse jour après jour. Il a passé un cap et bénéficie de plus en plus de temps de jeu. Willem est une possibilité pour vendredi, mais je vais laisser Thomas Tuchel réfléchir à ce que l’on va faire et ne pas lui donner d’indices (sourire). Ce qui est certain, c’est qu’il est très rapide et représente une menace pour les adversaires lorsqu’il est lancé. Je ne pense pas qu’il y ait beaucoup de joueurs plus rapides que Willem en France et je crois en lui pour le futur.
Sofiane Diop est également un joueur qui bénéficie de plus en plus de temps de jeu. Pouvez-vous nous parler de celui qui a marqué le deuxième but de l’AS Monaco face à Nice avant la trêve ?
Sofiane fait du très bon travail depuis le début de saison. Quand je suis arrivé, il faisait partie du deuxième groupe, mais j’ai immédiatement décelé des qualités dans son profil. Il travaille dur, même parfois un peu trop, donc il faut un petit peu le freiner. Après il est jeune, donc il peut connaître des hauts et des bas, c’est normal. Je suis satisfait de son rendement et de son attitude. Il veut apprendre et il progresse. Sofiane peut encore faire plus, mais il va le montrer dans le futur, je peux vous l’assurer.
Vito Mannone sera-t-il reconduit dans les buts ?
Certes, il a peut-être une petite responsabilité sur le but encaissé à Nice, mais il a bien joué et nous avons gagné à la fin. J’étais satisfait de sa prestation, il ne faut pas oublier qu’il n’a pas joué pendant six mois. Comme je l’ai déjà dit, Vito est un gardien d’expérience, il sait commander sa défense et les joueurs devant lui. Je suis au bord du terrain pour diriger mes hommes, mais c’est bien d’avoir un autre relai. S’il est en bonne santé, il jouera vendredi.
Que pensez-vous des critiques sur Thomas Tuchel, l’entraîneur du Paris Saint-Germain ?
C’est une question difficile. L’entraîneur est toujours désigné comme responsable. Comme nous le disons en Allemagne, si vous gagnez, ce n’est pas grâce à l’entraîneur, mais lorsque vous perdez, c’est de sa faute. Vous êtes toujours un loser en tant que coach et c’est facile de le pointer systématiquement du doigt. Je connais Thomas, c’est une très bonne personne et un bon entraîneur. Que voulez-vous faire de plus que gagner quatre titres et jouer une finale de Ligue des Champions ? Peut être en gagner cinq avec le Bayern Munich, effectivement (sourire).
La saison dernière, l’AS Monaco avait fait un de ses meilleurs matchs à Paris (3-3) et Cesc Fabregas était titulaire. Pourrait-on le revoir dans l’équipe vendredi ?
Cesc est un joueur à part entière de l’équipe et possède de nombreuses qualités. Nous avons changé un peu notre système dernièrement et c’est Aurélien (Tchouameni) et Youssouf (Fofana) qui ont assuré le travail. C’est pour cela qu’il a moins joué sur les deux derniers matchs, mais il travaille beaucoup, est très intelligent et a énormément de qualités. Je ne veux pas en dire plus sur le match de vendredi, car Thomas Tuchel pourrait vite être au courant en me lisant (sourire)…
Pour conclure, quel est votre avis sur la Ligue 1 à dix-huit clubs ?
C’est difficile de se prononcer. En Allemagne, il y en a traditionnellement 18 mais les quatre autres grands championnats sont à 20 équipes. Ce que je sais, c’est que pour les joueurs qui jouent en coupe d’Europe et dans leurs équipes nationales, ça peut charger le calendrier. Il faut que les joueurs soient frais et disponibles pour être présents dans les meilleurs matchs. Néanmoins, être à 18 est aussi une situation qui peut impacter au niveau financier. Ce ne sont pas seulement les présidents mais tout l’écosystème du football qui doit s’asseoir à une table pour évaluer la situation et trouver les meilleures solutions.