Niko Kovac : "Le match de Lille est un vrai test"
Il reste sur une série de quatre victoires d’affilée en Ligue 1. Une performance qui n’avait plus été réalisée par l’AS Monaco depuis décembre 2017. Conscient du potentiel de son effectif, mais également du chemin qui reste à parcourir, avec notamment les deux gros tests à Lille et Marseille, Niko Kovac a fait le point sur les performances actuelles de son équipe. A deux jours du déplacement sur la pelouse du LOSC, le coach monégasque a répondu aux questions des journalistes en conférence de presse d’avant-match. Extraits.
Après une belle série de quatre victoires, vous attaquez deux gros test avec Lille et Marseille.
Nous sommes contents, car nous restons effectivement sur une série très positive de quatre victoires d’affilée. Nous avons concédé seulement trois buts et en avons marqué douze, donc nous sommes sur la bonne voie. Alors oui nous allons connaître deux gros matchs, deux tests. Mais je crois que l’on a montré contre Paris que l’on pouvait répondre présent dans ce type de rencontre.
Comment appréhendez-vous ce genre de gros match ?
Après Lyon, nous avons modifié notre schéma tactique pour s’adapter à nos forces, en jouant nos derniers matchs avec deux numéros 6. Je le répète, mais le dernier gros match contre le Paris Saint-Germain a été un très bon match. Lille est une belle équipe, je les ai regardés hier (jeudi) en Ligue Europa, et ça va vraiment être intéressant pour nous de se confronter à cette équipe qui est très homogène.
Parlez-nous de votre milieu à deux, qu’avez vous demandé à Aurélien Tchouameni et Youssouf Fofana ?
Je suis très satisfait de leurs performances. Nous avons essayé de leur expliquer la façon dont nous voulions jouer. Je pense que plus globalement, il fallait modifier la façon de faire les choses, de réfléchir. Je pense qu’ils se plaisent bien désormais dans cette philosophie, ils amènent du liant entre la défense et l’attaque. Il faut qu’ils continuent sur cette lancée.
Comment avez-vous équilibré votre équipe, pour moins l’exposer ?
Je suis très content d’avoir trouvé cet équilibre. Je pense qu’on a trouvé une sorte de balance entre la solidité défensive et la force offensive. Ils comprennent mieux ce que l’on veut voir désormais, la façon dont nous voulons jouer est devenue automatique dans leur esprit. Quand on arrive en tant que coach, avec un nouveau staff, il faut vraiment faire accepter la façon de penser, créer de nouvelles habitudes. C’est la raison pour laquelle on arrive à créer autant d’automatismes, de danger offensif et d’occasions de buts. Ils comprennent bien ce qu’on veut.
Kevin Volland vous a-t-il aidé à trouver cet équilibre dans le système ?
Kevin aujourd’hui évolue en neuf ou en dix, cela dépend, suivant le schéma qui varie entre le 4-2-3-1 ou le 4-4-2. Il nous permet de mettre une forte pression à l’adversaire pour récupérer le ballon avec cette ligne de quatre devant qui travaillent, plus les milieux de terrain qui apportent. En tout cas, je suis très content de la complémentarité entre Wissam Ben Yedder et Kevin Volland.
Pour revenir à votre milieu à deux, quelles différences voyez-vous entre eux ?
Ils ne sont pas très différents au final. Ils sont très costauds, ils récupèrent beaucoup de ballons, et ils sont aussi très jeunes tous les deux, avec beaucoup d’envie. Il faut qu’ils continuent comme ça, pour progresser encore davantage. Je vois qu’ils sont en train de se développer, ils ont envie d’apprendre, car ils ne pensent pas qu’ils sont déjà arrivés. Je leur prédis en tout cas une belle carrière, s’ils continuent à travailler dur au quotidien.
Comment expliquer la force offensive de cette équipe ?
Ils comprennent de mieux en mieux ce que l’on veut faire, ce qu’on leur demande. Pourquoi il faut courir de cette manière, dans telle direction. C’est un processus que nous avons mis en place et qui prend du temps à porter ses fruits. Comme je l’ai déjà dit, notre objectif était de changer la façon de penser des joueurs en arrivant. Tout le monde doit savoir ce qui est nécessaire qu’il fasse quand il joue. Je suis content, les joueurs offensifs marquent, font des passes décisives. Mais c’est un ensemble, chacun sait ce qu’il doit faire, là où on l’attend, et c’est ça qui paye actuellement.
La compétition est-elle du coup figée en attaque ?
Tout le monde a la possibilité à l’entraînement de montrer le meilleur, pour avoir une chance de jouer le week-end. Les quatre joueurs offensifs actuels sont très performants et j’en suis très content, j’espère qu’ils vont continuer à avoir cette réussite. La concurrence est vraiment importante, elle est très élevée à l’entraînement, et c’est ce dont nous avons besoin pour avoir la meilleure équipe sur le terrain en championnat. Cela nous fait grandir en tant que groupe aussi.
N’y a-t-il pas quand même un risque au niveau du temps de jeu pour certains ?
Quand vous jouez tous les trois jours, vous faites forcément davantage tourner que lorsque vous ne jouez qu’une fois par semaine. Cela va changer ce mois-ci car nous allons jouer cinq matchs en 17 jours. Tout le monde travaille dur pour aller chercher la performance et démontrer ses qualités techniques et tactiques. Si vous n’avez pas de pression en provenance du banc, les onze joueurs alignés ne peuvent pas être aussi bons. Si l’équipe tourne aussi bien actuellement, c’est aussi parce que la concurrence fait monter le niveau de l’effectif. En tout cas je suis très heureux en tant que coach d’avoir un groupe aussi fourni, pour entretenir la concurrence.
Pensez-vous réduire l’effectif à nouveau au mercato d’hiver ?
Pour le moment nous ne pensons pas à ça. Nous avons 20 joueurs à coucher sur une feuille de match et comme nous sommes 25, je suis obligé de choisir quatre-cinq joueurs à laisser, et ce n’est pas simple. Mais nous avons besoin de tout le monde, j’insiste. Dieu merci nous n’avons que très peu de blessures pour l’instant, mais le jour où il va y en avoir, on devra pouvoir compter sur tout le monde.
Avez-vous actuellement l’équipe type que vous imaginiez en début de saison ?
La façon de jouer, c’est exactement ce que j’imaginais dans ma tête, effectivement. Nous évoluons de manière agressive, nous créons beaucoup de possibilités offensivement, tout en respectant un certain équilibre défensif, donc oui c’est vraiment ce que je voulais en arrivant. Peut-être que Sofiane (Diop) par exemple, n’était pas dans l’équipe que j’imaginais au départ. Mais il est un très bon exemple du genre de joueur qui s’est imposé grâce à ses performances à l’entraînement et en matchs. C’est la même chose qu’Eliot (Matazo). En travaillant dur encore une fois, on peut arriver à tout.
Quand pensez-vous qu’Aleksandr Golovin reprendra la compétition ?
Aleksandr est dans une bonne voie. J’ai parlé encore récemment avec le staff médical, et ils me conseillent de prendre le temps de le faire revenir, car sa blessure était plus importante que prévu au départ. En tout cas je l’attends, car c’est vraiment un super joueur. Mais pour l’instant nous avons de bons résultats, donc peut-être qu’il est plus juste d’attendre une semaine ou deux de plus, pour ne prendre aucun risque avec lui.