Nenê, la prodigieuse patte gauche brésilienne
Il n’a pas connu une des périodes les plus fastes de l’histoire de l’AS Monaco. Et pourtant, il a laissé un très bon souvenir dans l’inconscient des supporters Rouge et Blanc. Encore aujourd’hui, il fait partie de ces « pattes gauches », qui ont illuminé les soirées de Ligue 1 au Stade Louis-II. Comme Glenn Hoddle et Jérôme Rothen avant lui, ou bien plus récemment James Rodriguez, Bernardo Silva ou encore Thomas Lemar, il était un spécialiste des coups de pied arrêtés et des caviars en tout genre. Nenê, de son vrai nom Anderson Luis de Carvalho, débarque au pied du Rocher à l’été 2007, en provenance du Celta Vigo, qui descend alors en 2e division espagnole.
𝙋𝙧𝙞𝙢𝙚 𝙏𝙞𝙢𝙚 𝙈𝙤𝙢𝙚𝙣𝙩 ! ✨
Ce soir on vous propose de remonter le temps et de mettre en vedette un joueur phare de l'AS Monaco 🇲🇨
Pour ce deuxième épisode c'est @Nene10 qui est mis en lumière !Tenez vous prêts pour l'article à 21h ! 👀 pic.twitter.com/wpS7clZdV0
— AS Monaco 🇲🇨 (@AS_Monaco) November 19, 2020
Recruté par Ricardo qui l’a connu en sélection olympique
C’est son compatriote, le coach brésilien Ricardo, qui le fait venir en Principauté, après l’avoir côtoyé quelques années plus tôt en sélection olympique. A cette époque, l’AS Monaco vient d’enchaîner deux saisons moyennes dans le championnat de France, avec une 10e place à la clé en 2006, et une 9e place en 2007. Surtout, l’enceinte des Rouge et Blanc n’a pas beaucoup vibré depuis la fin de l’ère Didier Deschamps. S’il ne sera pas meilleur en termes de résultats sportifs (l’AS Monaco termine 12e en 2007-2008), ce nouvel exercice a au moins le mérite de révéler l’ailier gauche brésilien.
Très fin, aussi bien au niveau de sa morphologie que dans sa gestuelle, le milieu de terrain offensif auriverde, techniquement au-dessus de la moyenne, fait apprécier sa patte gauche dès ses premières minutes dans l’élite. Apparu face à Lille en fin de match le 29 août 2007, il débloque son compteur au cours de sa deuxième sortie de banc, trois jours plus tard contre Bordeaux. Mené 2-0 par son ancien club, Ricardo sort la carte Nenê dans la dernière demi-heure. Et même si le Brésilien n’empêchera pas la défaite, il inscrit un superbe coup-franc, sa spécialité, légèrement détourné par le portier girondin, impuissant.
Adopté dès son arrivée par les supporters
Des débuts fracassants, qui séduisent tout de suite le public monégasque. Et pour cause, Nenê s’offre un doublé au Stade Louis-II pour son troisième match à domicile seulement, à l’occasion de la réception de Strasbourg. Malgré une douzième place décevante pour les hommes de Ricardo, l’ailier brésilien va boucler sa première saison en Ligue 1 en ayant marqué à cinq reprises, et délivré neuf passes décisives. On se souvient notamment de cette frappe sèche face aux Alsaciens au match retour, au stade de la Meinau. Un missile des 30 mètres, qui finira sa course en pleine lucarne. Malheureusement, l’entente avec son coach n’est plus aussi bonne.
Le gaucher prend ainsi la direction de l’Espanyol Barcelone, pour un prêt d’un an. Entretemps, son compatriote a été remplacé par Guy Lacombe, qui lui donne entière confiance. Et ça se traduit dans les faits, puisque Nenê s’épanouit enfin en Principauté, devenant le joueur majeur des Rouge et Blanc, même si l’équipe, elle, reste dans le ventre mou du championnat de France. Toujours aussi déroutant par ses dribbles, celui qui a été formé au FC Paulista, le club de son quartier de naissance à Sao Paulo, se révèle encore plus décisif dans la zone de vérité.
🔙 5 avril 2008 :
Lors de son dernier déplacement à la Meinau en Ligue 1, Nenê, auteur d'une superbe frappe lointaine, et Fabio Santos ont permis à l'AS Monaco de s'imposer 2-0 face au @RCSA ! #RCSAASM pic.twitter.com/6o9AjGU2sN
— AS Monaco 🇲🇨 (@AS_Monaco) March 9, 2018
Un début de saison 2009-2010 de haut vol
Malgré des résultats en demi-teinte, il ne rechigne pas à prendre ses responsabilités, que ce soit sur coup-franc ou sur penalty. Certainement inspiré par son aîné Juninho, devenu star à l’Olympique Lyonnais grâce notamment à la qualité et la régularité incroyable de ses coups de pied arrêtés, Nenê prend une autre dimension. Il réalise un superbe début d’exercice 2009-2010, avec pas moins de neuf buts et une passe décisive à son actif lors des dix premières journées de Ligue 1. Avec au passage une magnifique réalisation face au Paris Saint-Germain de Grégory Coupet, battu sur une frappe sèche et croisée du Brésilien. Des performances qui lui permettent d’être rapidement ciblé par son adversaire du soir, qui cherche un successeur à un autre gaucher, Jérôme Rothen, sur le départ.
Le milieu offensif brésilien termine finalement la saison avec 14 buts et quatre passes décisives au compteur avec l’AS Monaco. Au total, et en seulement deux saisons pleines au pied du Rocher, il aura été impliqué dans 35 buts en seulement 73 matchs toutes compétitions confondues (22 buts et 13 passes décisives). En dépit de ces statistiques remarquables pour un ailier gauche, Nenê n’aura donc pas connu de grandes joies en termes de résultats sportifs. Malgré une finale de Coupe de France disputée en mai 2010, face à son futur club.
Un héritage laissé à Monaco comme au PSG
Ce qui n’empêche pas les supporters Rouge et Blanc les plus passionnés de se souvenir avec plaisir de son aisance technique et de sa complicité avec Jérémy Menez (lors de sa première saison, ndlr), Juan Pablo Pino ou encore Park Chu-young. Par ailleurs, son passage au Paris Saint-Germain confirmera bien ses aptitudes d’impact player, non pas au niveau physique, mais des résultats de son équipe. Avec 48 buts et 46 assists en 112 matchs, il aura donc eu l’occasion de rentrer également dans la mémoire des pensionnaires du Parc des Princes grâce à son sourire légendaire, sous les ordres de Carlo Ancelotti.
Comme Jérôme Rothen, il aura donc servi sous les deux bannières. Et comme Jérôme Rothen, il a laissé une trace de son passage dans ces deux clubs qui restent encore aujourd’hui, chers à son cœur. Obrigado por tudo Nenê !