Mark Hateley : "Wenger était un homme en mission"
Depuis son domicile en Angleterre, Mark Hateley s’était entretenu avec asmonaco.com en 2021, avec en arrière-plan certains des maillots les plus mythiques qu’il a portés. À côté du maillot historique de l’AC Milan, revêtu lors de son célèbre coup de tête contre l’Inter Milan à San Siro, ses maillots de l’Angleterre et des Glasgow Rangers sont fièrement accrochés, laissant sous-entendre qu’il suivra le prochain match Angleterre-Écosse à l’Euro avec beaucoup d’attention. Cependant, c’est le maillot rouge et blanc qui retient vraiment notre attention et qui aura fait l’objet de notre discussion, en commençant par les premières impressions de l’attaquant sur le jeune manager français qui l’a fait venir à Monaco, Arsène Wenger. Interview 🎙️
Partir du bon pied avec un nouveau manager
« J’étais encore un jeune homme qui apprenait le jeu et qui voulait gagner des titres. Lui voulait aussi absolument gagner des trophées et prouver sa valeur. » De la manière dont décrit l’ancien international anglais, les deux semblaient être une combinaison parfaite. L’attaquant a signé à l’été 1987 en provenance du Milan AC pour aider l’AS Monaco à décrocher un titre de champion après six ans d’attente.
Décrivant ses premières impressions sur Arsène Wenger, Mark Hateley évoque le dévouement et la détermination du manager à remporter un titre dès sa première saison avec les Monégasques : « C’était un homme avec une mission. J’ai aimé Arsène Wenger dès que je l’ai rencontré, son enthousiasme était débordant. »
Porté par son coach et sa nouvelle recrue, l’AS Monaco termine en tête du championnat avec six points d’avance sur Bordeaux. Une saison qui a beaucoup compté pour le jeune avant-centre : « Gagner son premier championnat est toujours très spécial, surtout compte tenu de la compétitivité du championnat à l’époque. »
« La meilleure équipe gagnera toujours le championnat »
Cette saison qui voit l’AS Monaco remporter le titre de champion, a été marquée par la mentalité de vainqueur qui animait cette équipe. Avec Jean-Luc Ettori (« grand gardien de but ! ») dans les cages, Patrick Battiston et Rémi Vogel qui donnent à l’équipe une structure rigide en défense, l’équipe entraînée par Arsène Wenger était difficile à battre.
Les « trois poumons » de Claude Puel, comme le dit Mark Hateley, complétaient la vision du jeu de Glenn Hoddle au milieu du terrain et permettait à l’équipe d’être rapide en transition, de franchir les lignes et d’aider l’attaquant anglais à marquer 14 reprises. « La meilleure équipe gagnera toujours le championnat », résume l’ancien joueur du Milan AC.
Le partenariat Hoddle et Hateley
Bien qu’il ait déjà une grande expérience, ayant joué en Italie et en sélection (32 convocations avec l’Angleterre pour huit buts), l’opportunité de prendre un nouveau départ dans un nouveau pays était incroyablement excitante pour l’attaquant. Mais ce n’est qu’avec l’arrivée de son compatriote Glenn Hoddle que les choses ont vraiment commencé. Le milieu de terrain créatif s’est rapidement intégré à l’équipe, éblouissant les fans par sa vision du jeu et ses buts magnifiques. « Glenn était la cerise sur le gâteau pour moi, il pouvait tout faire ! »
Pourtant, ce n’est pas seulement sur le terrain que leur binôme a décollé : « Je connaissais Glenn depuis ses années en Angleterre ; c’était idéal pour lui d’avoir une autre famille anglaise autour de lui. » Il n’a pas fallu longtemps pour que le duo anglais initie ses coéquipiers français à l’un de leurs passe-temps favoris : une bière d’après-match suite à une victoire. Hateley admet toutefois qu’ils n’ont pas hésité à leur rendre la pareille en fumant une cigarette après le match, ce qui faisait partie de la coutume à Monaco à l’époque.
Mark Hateley a toutefois donné un aperçu de la façon dont Glenn Hoddle s’est assimilé au football français sur le terrain : « La plupart des équipes européennes s’intéressent à ce genre de joueur et construisent une équipe autour de lui… Michel Platini est venu nous voir et il a fait un article dans le journal disant que si Hoddle était né français, il aurait joué 150 matchs pour la France! »
Les blessures
Après le succès éclatant de la première campagne, la progression de Mark sous le maillot rouge et blanc a été interrompue par une blessure dévastatrice quand il s’est heurté au gardien adverse lors d’un match européen contre Galatasaray en quarts de finale aller 1989. Avec ce qui allait bientôt être révélé comme une double luxation de la cheville, l’attaquant a joué pendant 10 minutes avant de recevoir des soins pendant la pause. Ce n’est que lorsque le personnel médical a retiré sa chaussette que la gravité de la blessure s’est révélée : « Le pied est devenu noir à partir du genou… Wenger est devenu livide quand il l’a vu » !
Malheureusement, ce n’était que le début d’un long combat pour Mark : « C’était opération, rééducation, opération, rééducation. Ça vous rend fou ». Après s’être battu pour retrouver la forme, Mark s’est vu offrir l’opportunité de rejoindre Graham Souness aux Glasgow Rangers après sa troisième saison à Monaco. L’Anglais est retourné au Royaume-Uni et, en témoignage de son professionnalisme et de son dévouement, il est revenu encore plus fort après sa blessure, obtenant un énorme succès au sein du club écossais, remportant 11 trophées majeurs après son transfert pour 1 million de livres sterling du club de Ligue 1.
Hateley a connu le succès tout au long de sa carrière, comme il le raconte dans sa prochaine autobiographie « Hitting the Mark », mais il se souvient surtout de son passage sous le maillot rouge et blanc. « C’était une réussite fantastique. C’est toujours très spécial de gagner son premier championnat ; certains grands joueurs ne gagnent jamais de championnat. »
Retrouve l’intégralité de cet entretien réalisé en Angleterre, en anglais ci-dessous. Ou bien rends-toi sur notre chaîne YouTube