Manu Dos Santos : "L'intégration au rythme de l'Academy est importante"
Entraîneur des U17 depuis 2010, Manu Dos Santos n’a rien perdu de sa passion. Avec son nouveau groupe, l’entraîneur monégasque compte faire perdurer l’ADN de l’AS Monaco, qui mise sur l’excellence pour sa formation. Alors entre objectifs, cohésion et performances, l’ancien latéral gauche des Rouge et Blanc évoque la nouvelle saison 2022-2023 qui s’annonce passionnante, avant la reprise du championnat à Bastia. Rencontre.
Bonjour Manu ! Vous avez repris l’entraînement il y a un mois. Comment s’est passée cette préparation ?
Elle s’est bien déroulée. La première semaine a été plus légère avec un seul entraînement par jour. Ensuite, nous sommes montés en puissance sur la deuxième semaine avec une double session quotidienne puis un match amical contre Montpellier. Chaque joueur a eu un temps de jeu conséquent d’environ 45 minutes (les U17 ont depuis disputé un Derby, un match contre la Juve et le tournoi de Quevilly, ndlr). Cela leur permet de connaître un petit peu mieux leurs coéquipiers puisque les 3/4 du groupe n’étaient pas au Club l’année dernière, donc c’est une bonne chose qu’ils puissent jouer assez tôt ensemble !
Justement, parlez-nous de la composition de votre groupe pour la saison à venir. Avec autant de nouveaux joueurs il faut rapidement créer un état d’esprit de groupe…
Oui, c’est la mission numéro 1 pour la première saison. L’intégration au rythme de l’Academy est importante, car il n’est pas le même que celui qu’ils ont pu connaître en centre de formation. Nous avons eu un stage de cohésion la deuxième semaine à Saint-Martin-Vésubie pour justement créer des liens entre les nouveaux arrivants et ceux qui étaient déjà présents la saison dernière. Nous sommes très attentifs à cela. Nous avons mis en place des petits ateliers de coopération durant le stage pour qu’ils apprennent à se découvrir ! Nous faisons passer des messages dans nos discours d’avant entraînement et d’avant match pour créer cette cohésion.
Vous entamez votre 12e saison au Club. C’est toujours un plaisir pour toi de participer à l’éducation et à la formation de ces jeunes ?
Oui parce que l’éducation est la première étape mais aussi la plus importante. Il faut apporter la première touche pour débuter ce cheminement vers le haut niveau. C’est un chemin qui est très, très long et acquérir les bonnes bases tout de suite est primordial pour arriver au sommet. Les valeurs que demandent le football de haut niveau ne sont pas forcément celles qui sont intégrées en football de jeunes puisque la compétition est secondaire. Et puis dans leurs clubs respectifs, ils n’étaient pas encore confrontés à la concurrence. Aujourd’hui, ce sont des notions qu’il faut qu’ils commencent à appréhender, nous les éduquons dans ce sens-là.
Donc évidemment j’ai toujours le même plaisir à entamer une saison, il n’y a pas de lassitude, au contraire. Chaque année de nouveaux joueurs arrivent, il faut suivre l’évolution des jeunes générations, se tenir au courant des nouveaux codes… Tout cela demande une grosse remise en question chaque année donc il n’y a jamais deux saisons qui se ressemblent (sourire) !
Quelle est la chose la plus difficile à gérer chez les jeunes joueurs ?
Un peu tout (sourire) ! Mais surtout les frustrations, c’est nouveau pour eux. Le temps de jeu également puisque jusque-là, ils ont toujours été habitués à être les leaders de leurs équipes. Il faut de la communication, expliquer les choses, et leur faire prendre conscience que cette notion de concurrence existe à tous les niveaux. Il n’y a aucune équipe avec un seul joueur par poste, et c’est une chose sur laquelle il faut travailler le plus rapidement possible. Nous tenons aussi à leur donner le goût de l’effort, du dépassement de soi, et à développer au sein du groupe une attitude de travail positive, malgré cette concurrence. Il faut donc être très attentif, observer et communiquer. C’est la base.
Quand vous observez l’éclosion d’anciens pensionnaires de l’Academy, ressentez-vous de la fierté ?
Chaque joueur a son rythme de croissance. Pour certains comme Kylian (Mbappé), Benoît (Badiashile), Chrislain (Matsima), ça va vite ! Pour d’autres moins. Il y a des joueurs qui ont besoin d’un peu plus de temps pour gravir les échelons et prendre de la maturité. Parfois une saison, d’autres deux, puis ils rattrapent leur retard. C’est un travail d’individualisation, un entraînement invisible puisque cela se passe hors du terrain. Mais bien sûr que je suis fier de voir que des joueurs de l’Academy ont participé à la pré-saison des pros et jouent en matchs officiels. Quand je vois le banc de touche qu’il y avait contre le PSV Eindhoven (à l’aller au Stade Louis-II), c’est une énorme fierté. Déjà pour eux individuellement, mais aussi pour nous : cela veut dire qu’on bosse bien (rires) !
🗣 "𝟝 𝕒𝕟𝕤 𝕢𝕦𝕖 𝕛𝕖 𝕣𝕖̂𝕧𝕖 𝕕𝕖 𝕛𝕠𝕦𝕖𝕣 𝕤𝕦𝕣 𝕔𝕖𝕥𝕥𝕖 𝕡𝕖𝕝𝕠𝕦𝕤𝕖 𝕒𝕧𝕖𝕔 𝕝𝕖𝕤 𝕡𝕣𝕠𝕗𝕖𝕤𝕤𝕚𝕠𝕟𝕟𝕖𝕝𝕤" 𝙎𝙤𝙪𝙣𝙜𝙤𝙪𝙩𝙤𝙪 𝙈𝙖𝙜𝙖𝙨𝙨𝙖
Le premier match d'une longue série ! 💪
🇲🇨 #MadeinLaDiagonale pic.twitter.com/uitphL0cYu
— AS Monaco 🇲🇨 (@AS_Monaco) August 13, 2022
Pour terminer, comment voyez-vous la saison, quels seront vos objectifs ?
Il faut trouver un équilibre. On ne peut pas dire que l’on ne regarde pas le résultat parce que c’est important malgré tout de former des joueurs pour le haut niveau, et qu’ils deviennent des compétiteurs. Donc quand on rentre sur le terrain c’est avec l’envie de gagner ! Mais il y a un équilibre à trouver avec le contenu que l’on met dans ces matchs. On ne peut pas être uniquement focus sur le résultat, sans prêter attention au contenu. À l’inverse, il ne faut pas trop axer notre jugement sur le contenu sans résultat. Nous avons eu un début difficile la saison dernière et ça permet de s’enrichir. Pour les objectifs, nous sommes l’AS Monaco et nous nous devons de figurer dans le haut de tableau, ça c’est clair. Et pourquoi pas une surprise en fin de saison ?
Crédits photos : Club de Quevilly-Rouen Métropole