Manu Dos Santos : "La Gambardella, une récompense pour toute l’Academy"
Une année riche pour La Diagonale ! Alors que les U18 de l’AS Monaco ont remporté avec brio l’édition 2023 de la Coupe Gambardella, les résultats en championnat ont eux aussi été satisfaisants. La preuve avec les U17 de Manu Dos Santos, arrivés deuxièmes de leur poule à l’issue de l’exercice. C’est donc pour revenir sur ces belles réussites, que l’entraîneur des jeunes talents monégasques s’est exprimé. Entretien. 🎙
Bonjour Manu. Pour démarrer, quel bilan tirez-vous de cette saison en championnat terminée à la 2e place ?
Dans l’ensemble c’est une bonne saison par rapport au classement final, mais aussi au vu de l’évolution collective et individuelle de chaque joueur. On a vu pendant l’année des jeunes débuter avec les 17 ans puis passer dans le groupe U19, que ce soit en championnat ou bien durant le parcours en Coupe Gambardella. Il y a même un U16 (Pape Cabral, ndlr) qui en a fait partie ! D’autres qui ne jouaient pas forcément en U17 se sont affirmés pendant la saison. Donc de ce point de vue-là, le bilan est très positif.
Est-ce que la seule petite déception est le fait de ne pas avoir pu disputer les play-offs ?
C’est vrai qu’il y a ce point de règlement qui nous a empêché de les jouer (tous les premiers de groupes sont qualifiés, ainsi que les deux meilleurs deuxièmes au meilleur des confrontations face au Top 5, ndlr). Malgré tout, nous n’avons pas été réguliers sur la saison. Il y a eu cette super série de 9 victoires d’affilée en tout début d’exercice, qui a fait que nous avons compté jusqu’à six points d’avance en tête du championnat.
Puis les différents évènements ont fait que l’équipe a été un peu modifiée, et il a fallu jouer avec des plus jeunes, avec le temps d’adaptation nécessaire pour découvrir les U17 nationaux. Nous avons ensuite repris notre rythme de croisière, mais malheureusement cela n’a pas suffi. Il faut tout de même retenir le positif, c’est un jeune groupe qui a débuté cette année, et qui a fait preuve de caractère, pour lutter jusqu’à la fin.
Une très belle génération qui a contribué au parcours exceptionnel en Coupe Gambardella !
Pape Cabral, Joan Tincres, Nacim Dendani, Aladji Bamba, Ethan Schulz, mais aussi Ilane Touré qui était blessé pour la finale. Il ne faut pas en oublier, sinon ils vont m’en vouloir (sourire). Certains avaient déjà joué avec moi l’année dernière, d’autres un peu moins. Mais ils sont tous revenus au mois d’août dernier avec des intentions de travail, et tout ce qui avait été acquis l’année précédente a payé. Ils ont réussi à s’exprimer et à franchir les étapes, donc c’est effectivement une belle éclosion… mais à confirmer maintenant !
C’est aussi une preuve de caractère, d’avoir persévéré à l’image d’Ethan Schulz qui a eu une évolution sur la durée.
Chaque joueur a un rythme d’apprentissage différent. Dans le cas d’Ethan, il avait besoin d’observer, digérer et mettre en pratique. Il y en a d’autres pour lesquels ça va plus vite. Mais il a su rester appliqué, concentré, attendre son heure. Et puis quand nous avons fait appel à lui, il a été performant sur la durée pour gravir les échelons. Donc c’est une preuve de caractère, et il en faut pour aller haut de toute façon, c’est certain.
Quelques profils se sont dégagés, comme Nacim Dendani, meilleur buteur, Pape Cabral, plus jeune joueur de la Gambardella, Joan Tincres, Aladji Bamba…
C’est vrai qu’ils ont fait preuve de caractère individuellement pour pouvoir performer. Mais ensuite il y a un travail invisible qui est fait de leur part, en s’entraînant au quotidien avec cette même force, ce qui fait qu’ils embarquent les autres avec eux. Ça tire tout le monde vers le haut, car les autres sont obligés de suivre le rythme. C’est bénéfique à tout le groupe !
Racontez-nous ce fameux parcours en Coupe Gambardella…
Nous sommes déjà très fiers du parcours que les gars ont fait, et aussi du boulot accompli pour cela, car c’est un travail de longue haleine. Car déjà l’an dernier les U19 étaient allés en finale du championnat, et Nacim et Joan prenaient déjà de la place en U17, avant de confirmer cette année. Cela montre qu’on va dans le bon sens, qu’on travaille bien.
Ensuite le parcours en lui-même a été difficile, car il a fallu à chaque fois aller chercher nos victoires à l’extérieur dans des contextes difficiles mais formateurs pour le haut niveau. On a parfois joué dans des stades avec 3000-4000 spectateurs pas acquis à notre cause, donc c’est aussi un aspect qui développe l’esprit de compétition, car ce n’est pas commun à cet âge-là de jouer dans un tel contexte.
C’était une bonne préparation finalement pour le « contexte » de la finale ?
C’est clair que c’était une bonne prépa’ pour nous. Quand on joue un match à Nancy contre une très bonne équipe avec du public derrière, c’est plus compliqué. Ensuite les rencontres à Rouen et à Pau devant 3500-4000 personnes qui poussaient derrière leur équipe, c’était un bon exercice de gestion et la maîtrise des émotions. C’est indéniable que cela nous a préparé pour la finale.
Cette Coupe Gambardella est un succès global de l’Academy, puisque les trois équipes y ont été représentées !
Oui c’est vrai, cela montre qu’on continue à former des bons joueurs à La Diagonale. On le voit cette année avec les joueurs qui ont éclos avec les pros’, comme Eliesse (Ben Seghir), Edan (Diop), même Maghnes (Akliouche), bien que plus âgé. Mais comme je l’ai déjà dit, c’est un travail au long cours, et si les résultats sont effectivement très satisfaisants cette saison, ça récompense deux-trois années en amont. Ça valide le travail de fond qui est réalisé à l’Academy.
On imagine que c’est une fierté pour vous de les voir s’épanouir aujourd’hui avec le groupe pro’, après être passés chez vous ?
Encore une fois c’est l’aboutissement de tout ce qui est fait au quotidien, on se lève tous les matins pour ça. On essaie de les accompagner et de leur donner des conseils pour atteindre leur objectif qui est de jouer en pro’ à l’AS Monaco. Quand on voit qu’il y a des gamins qui commencent à y parvenir, ça rend fier, et ça nous renforce aussi dans le travail qui est fait. Ça nous pousse à être encore plus exigeants, à avoir plus de motivation pour en voir d’autres prendre le même chemin derrière.
Quand Monsieur Lilian Thuram donne son avis sur Eliesse Ben Seghir 💎🔝#MadeInLaDiagonale pic.twitter.com/5g92Y2Btvl
— AS Monaco 🇲🇨 (@AS_Monaco) June 1, 2023
Un petit mot sur votre duo avec Frédéric Barilaro en Coupe Gambardella ?
Avec Fred, on se connaît depuis très longtemps, car nous sommes passés par la section amateur de l’AS Monaco. On a reçu la même « éducation footballistique », les mêmes valeurs, que ce soit à l’Association ou au centre de formation. C’est une histoire qui a débuté il a très longtemps donc, et aujourd’hui le fait que nous ayons en charge les U17 et les U19, il y a cette connexion qui facilite le travail au quotidien, parce que nous partageons la même vision du foot. Donc c’est plus facile quand c’est comme ça.
La saison prochaine, il y a une nouvelle génération qui va arriver en U17. Comment arriver à recréer un état d’esprit de groupe année après année ?
C’est la particularité de la catégorie et de notre Academy, étant donné que nous n’avons pas de pré-formation. Tous les ans il y a un travail à remettre en place, mais on se sert des expériences passées pour renouveler ce qui a bien marché et on essaye d’améliorer ce qui a moins bien fonctionné.
Ensuite il y a aussi la possibilité de s’appuyer sur un noyau de joueurs qui était là l’année précédente, pour faire passer les messages et apporter cette culture au quotidien dans les séances d’entraînement. C’est un tout qui fait que l’on essaye de mettre les joueurs qui arrivent dans les meilleures dispositions, pour qu’ils puissent intégrer tout ce que demande la vie d’un centre de formation.
Il y aura également la Coupe Gambardella à défendre. On imagine que c’est une fierté d’avoir été reçus au Palais Princier ?
L’AS Monaco et la formation c’est une histoire qui dure depuis très longtemps, c’est l’ADN du Club. Cela montre que cela va au-delà du sport, car nous avons effectivement été reçus au Palais puis au Conseil National, donc c’est vraiment toute la Principauté qui est derrière.
La Coupe Gambardella c’est quelque chose de très représentatif au niveau de la formation française, donc aujourd’hui le fait d’être la deuxième équipe française à avoir remporté le plus de titres (5), montre la qualité de notre vivier. Et l’importance qu’a cette compétition aux yeux du Club !
