Manu Dos Santos : "Faire progresser nos joueurs individuellement"
Après un début en fanfare avec trois succès en trois matchs, les U17 de l’AS Monaco ont connu une période un peu plus délicate à l’extérieur, en ne prenant qu’un point sur six possibles. Les seules unités perdues au classement, car pour le reste, Manu Dos Santos et ses joueurs réalisent un sans faute qui les place en tête de leur championnat après huit journées disputées. Alors que les compétitions amateurs sont actuellement à l’arrêt, l’entraîneur de la plus jeune équipe de l’Academy revient sur le début de saison et évoque la façon dont son staff et lui-même gèrent ce nouvel arrêt des compétitions.
Manu, ton équipe occupe actuellement la tête du championnat avec 19 points. Parle-nous de ce début de saison.
C’est un bon début de saison même s’il a fallu un temps pour se régler. Nous avons bien commencé avec trois victoires en autant de rencontres puis nous avons ensuite eu des matchs un peu plus difficiles dans le contenu, mais c’est tout à fait normal. Nous avons accueilli 16 nouveaux joueurs donc il faut le temps que ça se mette en place et que les joueurs s’approprient ce qu’on leur demande au quotidien depuis le mois d’août.
Que vous a-t-il manqué pour faire un résultat à Lyon, seul match où vous avez échoué ?
Nous avons fait preuve de naïveté en encaissant deux buts évitables sur des coups-francs joués rapidement. Nous nous sommes fait punir, et lorsque l’on a deux buts de retard, c’est toujours difficile de revenir. Nous avons eu des opportunités de revenir à des moments clés du match, mais nous n’avons pas su les saisir car nous avons pêché dans la finition.
Vous avez ensuite fait match nul à Andrézieux (1-1), en montrant une vraie force de caractère en revenant au score en infériorité numérique.
Ce jour-là, nous avons fait face à une équipe d’Andrézieux très bien organisée et regroupée. Nous n’avons pas été performants, manquant de rapidité et d’inspiration. Malgré tout, même si les ingrédients pour ramener une défaite étaient réunis, avec un match moyen et un carton rouge contre nous, nous avons fait preuve de caractère pour revenir au score et prendre un point. C’était le vrai point positif de ce match.
Est-ce que l’on peut dire que ces deux faux-pas sont importants pour l’avenir et permettent de montrer aux joueurs que tout n’est pas acquis ?
Cela fait partie du cursus de sportif de haut niveau. Il faut savoir en tirer des leçons. C’est important d’analyser les défaites, il faut être conscient qu’on ne peut pas toujours faire les choses bien et essayer de corriger sur les matchs qui viennent après. Cette remise en cause est toujours présente, même dans la victoire afin d’analyser ce qui a été et pouvoir continuer dans ce sens. La remise en question est permanente et c’est grâce à cela qu’on peut ensuite trouver de la régularité. Un cursus de formation n’est pas linéaire, il y a toujours des hauts et des bas. Lorsque ça va, il faut continuer d’appuyer sur cela, et si ça ne va pas, il faut analyser sans être défaitiste puis travailler pour redresser la situation.
Ce bon début de saison est désormais stoppé par la FFF qui a gelé les compétitions jusqu’au 1er décembre, au moins. Comment travaillez-vous désormais ?
Au jour le jour. Nous essayons de trouver des éléments positifs pour continuer de travailler. C’est vrai qu’il n’y a plus de compétition le week-end, alors on se raccroche surtout à leur formation individuelle afin qu’ils continuent de progresser. Nous avons la chance de pouvoir nous entraîner et sommes conscients d’être des privilégiés.
Peux-tu nous parler de ce que tu appelles la « formation individuelle » ?
Comme il n’y a plus de match le week-end, nous avons davantage le temps de faire progresser nos joueurs individuellement, par du travail technique notamment. Néanmoins, ce n’est pas pour autant que nous oublions l’aspect collectif et c’est ainsi que cette période nous permet de prendre le temps d’asseoir nos principes de jeu, offensifs et défensifs. Il faut trouver des objectifs autres que la compétition. C’est certain que ce n’est pas la meilleure période, mais il faut relativiser. Il y a des choses bien plus graves dans la vie. Pour n’importe qui et n’importe quel métier, la société n’est pas simple aujourd’hui.
Les joueurs ont-ils compris cet arrêt du championnat ?
Ils sont forcément déçus, car c’est leur passion et le match du week-end est la récompense de toute une semaine de travail. Il y a de la déception, mais également de la compréhension et c’est notre rôle de veiller là-dessus. C’est nouveau, donc il n’y a pas de démobilisation, mais nous sommes conscients que ça pourrait arriver. Dans ce cas, il faudra que l’on parle et que l’on soit lucide pour que tout le monde reste concentré. Nous travaillons en ce moment de manière classique et chaque semaine, au lieu d’avoir un match de compétition contre un adversaire, nous organisons une opposition interne afin de garder le rythme et se tenir prêt.