Lucien Cossou : "Le Prince Rainier III venait jouer au baby-foot avec nous à La Turbie"
Il a joué dans les années 1960 et pourtant son nom reste encore gravé dans la mémoire de la majorité des supporters monégasques. Invité pour le match du Centenaire avec près de cinquante joueurs et entraîneurs, Lucien Cossou, troisième meilleur buteur de l’histoire du Club avec 115 réalisations a accepté de revenir sur son parcours en Principauté. Entretien avec l’ancien attaquant au sang froid. 🎙️
Bonjour Lucien. Qu’est-ce que cela fait d’être de retour au Centre de Performance ?
Nos époques sont totalement différentes. Quand j’étais joueur, Monsieur Leduc, avec qui nous avons acquis tous ces titres, nous entraînait via des petits jeux visant à renforcer et créer un groupe fort. On avait également le bonheur de pouvoir entraîner chacun notre tour S.A.S. le Prince Albert II, pour l’initier au football.
Avez vous un souvenir marquant lors de votre passage sur le Rocher ?
Je vais dire sans hésiter la naissance de mon fils car il est né à Monaco. Au delà de ça, ce passage fût merveilleux car à l’époque, les jours de matchs importants, le Prince Rainier III venait jouer au baby-foot avec nous à La Turbie. Il nous autorisait même, lors des veilles des finales que l’on a pu disputer, à jouer sur le terrain de golf du Mont Agel.
Ça vous arrive de penser que vous êtes le troisième meilleur buteur du Club ?
Ce qui m’énerve c’est que l’on ne dit pas pourquoi je suis troisième ! C’est parce que j’aimais frapper dans toutes les positions et pourtant je n’ai marqué qu’un seul penalty, on avait le magicien Théo qui les frappait. Les autres buteurs ont dans leur compte final, 10 ou 15 buts dans cet exercice, autrement je serais le meilleur buteur du Club.
Vous êtes tout de même l’attaquant phare des premiers titres monégasques…
J’étais le buteur de l’équipe grâce à mes copains et je les embrasse tous, ils sont au ciel, car sans eux je n’aurais pas pu apporter le bonheur à la Principauté. Je suis heureux de les représenter aujourd’hui et j’aimerais citer toute l’équipe du doublé 1963. Nous avons eu au poste de gardien, Henri Alberto, Yvan Garofalo puis Jean-Claude Hernandez.
Chez les arrières, Georges Thomas et Georges Casolari ainsi qu’au centre Marcel Artélesa. Au milieu de terrain, nous avions Michel Hidalgo, notre capitaine, et Henri Biancheri. Pour finir, devant il y avait Karimou Djibrill, Yvon Douis, Théo et Bart Carlier.
J’imagine que vous devez avoir d’autres anecdotes à raconter.
Selon vous, quelle est la situation footballistique qui a rendu le plus heureux le Prince Rainier III ? C’est d’avoir fait une finale de Coupe de France où notre équipe, symbolisant la Principauté, a empêché le Général de Gaulle de venir au stade car il ne voulait pas féliciter le Prince Rainier III et ce fût donc sa plus grande joie en dehors des premiers titres que l’on a gagnés, comme la Coupe de France, le Championnat ou encore la Coupe Drago bien sûr !
Un mot sur l’équipe actuelle ?
Je les ai vu jouer, mais ils font trop de cadeaux. Je pense que cette équipe a les armes pour aller loin cette saison, il faut corriger quelques petites choses. Grâce à Monsieur Lucien Leduc, nous avions fourni à la Principauté un style de jeu merveilleux lui correspondant, nous étions efficaces dans le raffinement, un football de dentelle.
