Le PSV Eindhoven pour les nuls, avec Kévin Diaz
Après 2003-2004 et 2004-2005, l’AS Monaco croise de nouveau la route du PSV Eindhoven cette saison. Après leur victoire au match aller (2-1), pour le 200e match européen de leur histoire, les Rouge et Blanc reçoivent les Néerlandais ce jeudi lors de la 4e journée de la phase de poules de la Ligue Europa (18h45). Avant cette rencontre au Louis-II, présentation de l’adversaire des Rouge et Blanc avec Kévin Diaz, consultant pour RMC Sport (diffuseur officiel de la compétition) et spécialiste du championnat néerlandais.
𝗧𝗵𝘂𝗿𝘀𝗱𝗮𝘆 𝗻𝗶𝗴𝗵𝘁 𝗳𝗲𝘃𝗲𝗿.
🎬 Épisode retour ‣ #UEL pic.twitter.com/2eruzwyhbW
— AS Monaco 🇲🇨 (@AS_Monaco) November 4, 2021
Un club d’entreprise et de « laborieux »
Derrière la mythique Ajax Amsterdam, le PSV Eindhoven se pose en deuxième force du football néerlandais. Son palmarès le prouve, avec 24 titres de champion et 9 coupes des Pays-Bas. Mais historiquement, le PSV est également une place forte du football européen, avec un sacre en Coupe de l’UEFA (1978) et un autre en Ligue des champions (1988). Le tout en se basant sur des valeurs bien définies et assumées.
« Déjà, il faut rappeler que PSV ça veut dire Philips Sport Vereniging, car à sa fondation c’est un club d’entreprise et c’est ce qui le caractérise, explique Kévin Diaz, qui a joué presque 200 matchs en 2e division néerlandaise. C’est un club laborieux, qui s’est fait tout seul, dans une ville qui ne ressemble ni à Amsterdam, ni à Rotterdam. Ils s’appellent eux-mêmes les « Boeren », ce qui signifie les « paysans ». Ils ont cette image de laborieux qui réussissent par leur travail. Ils ont une très grosse fan base, mais uniquement à Eindhoven et dans sa banlieue. »
PSV vs Monaco, retro edition 😎
🔥 Who would come out on top? #UEL pic.twitter.com/bnBKA6W6Sw
— UEFA Europa League (@EuropaLeague) October 19, 2021
Le style Roger Schmidt
Champion des Pays-Bas pour la dernière fois en 2018, le PSV Eindhoven a nommé Roger Schmidt en mars 2020 pour mettre fin à la domination de l’Ajax. Le technicien allemand, qui s’était révélé en Autriche à la tête du Red Bull Salzbourg (2012-2014), a notamment dirigé pendant trois saisons le Bayer Leverkusen (2014-2017), avant de tenter l’aventure en Chine, au Beijing Guoan, puis donc à Eindhoven.
« C’était plutôt un coach qui aimait le gegenpressing, le jeu en transition rapide, mais quand tu es le PSV Eindhoven, en championnat des Pays-Bas tu es obligé de maîtriser la possession parce que tu affrontes des blocs bas, détaille le consultant RMC Sport. Mais c’est une équipe qui reste à l’aise en transition rapide, et on l’a vu lors du Trophée des champions qu’ils ont rempoté 4-0 contre l’Ajax, ce qui est incroyable. Ils perdent chaque saison des joueurs importants, comme Donyell Malen ou Steven Bergwijn ces dernières années, mais ils arrivent toujours à se réinventer. »
Une équipe jeune et insouciante
Avec une moyenne d’âge inférieure à 25 ans et seulement deux trentenaires au sein de l’effectif, le PSV représente parfaitement le football néerlandais, basé sur la formation et l’épanouissement des jeunes talents, qui sont ensuite vendus dans de plus grands championnats, à l’image de Donyell Malen (Dortmund), Denzel Dumfries (Inter Milan) ou Pablo Rosario (Nice) cet été. C’est d’ailleurs, selon Kévin Diaz, ce qui constitue à la fois la force et la faiblesse du club d’Eindhoven.
« Les points faibles, comme souvent aux Pays-Bas, c’est que c’est une équipe assez jeune, avec une densité physique qui n’est pas celle que l’on retrouve en Ligue 1 et une défense qui n’est pas la plus solide. En revanche, c’est une formation qui ne va rien lâcher, qui court, qui est très technique offensivement et qui est insouciante et veut enflammer la rencontre, surtout à domicile. »
𝗠𝗶𝘀𝘁𝗲𝗿 'only score beautiful goals' 𝗕𝗢𝗦𝗦𝗰𝗮𝗴𝗹𝗶 😍#PSVPEC pic.twitter.com/8PG8AkEM7Q
— PSV (@PSV) October 18, 2021
Des joueurs majeurs absents
Quand on atteint le Graal dès son plus jeune âge, difficile parfois de rester au sommet. C’est ce qui est arrivé à Mario Götze, unique buteur de la finale de la Coupe du monde 2014 entre l’Allemagne et l’Argentine (1-0 ap) à seulement 22 ans. Une consécration qui l’a propulsé dans une autre dimension médiatique mais qui, paradoxalement, a été le début de son déclin footballistique. Jusqu’à sa renaissance depuis sa signature à Eindhoven en octobre 2020. Auteur d’une saison dernière intéressante (6 buts, 7 passes décisives), celui qui n’a que 29 ans est parti sur des bases encore plus élevées depuis la reprise, avec 5 buts et 6 « assists » en 19 rencontres.
« L’élément surprenant, c’est que depuis un an Mario Götze retrouve des sensations que l’on ne lui connaissait plus, appuie le membre de l’After Foot. Il a le rayonnement et l’expérience, c’est un peu comme Dimitri Payet à Marseille. Oui, il est sur la fin, mais s’il est dans un bon soir c’est lui qui va illuminer le jeu de l’équipe. Mais le meilleur joueur reste quand même Cody Gakpo, car il est en pleine force de l’âge (22 ans) et quand il est en forme, c’est très difficile de l’arrêter. » Bonne nouvelle pour Monaco, Götze n’est pas dans le groupe (malade), Gakpo est forfait pour le match de ce jeudi en raison d’une blessure, tout comme l’autre ailier Nino Madueke. Trois absences qui n’ont toutefois pas empêché le PSV de s’imposer 5-2 contre Twente ce week-end en championnat.
Time flies! 😲
One year ago @MarioGoetze made his official debut with a goal against PEC Zwolle! ⚽️ pic.twitter.com/GTiPjNwK8y
— PSV (@PSV) October 18, 2021