Fermer
Les grands entretiens 20 octobre 2024, 10:43

Le Centenaire, 1978, son record… Entretien inédit avec Jean-Luc Ettori

Le Centenaire, 1978, son record… Entretien inédit avec Jean-Luc Ettori
Présent aux côtés de près de 50 joueurs et entraîneurs de Légende à l’occasion des célébrations du Centenaire, le joueur le plus capé de l’histoire de l’AS Monaco a pris le temps d’évoquer ses souvenirs en Principauté.

Il est l’homme d’un club, la définition-même de la fidélité, LA Légende des Rouge et Blanc ! Auteur de 755 matchs en près de 20 ans de carrière à l’AS Monaco, Jean-Luc Ettori a marqué des générations de joueurs et de supporters du Club. C’est donc pour parler de ses meilleurs moments passés au pied du Rocher, que l’ancien portier monégasque s’est confié en marge des festivités du Centenaire. Rencontre 🎙️

Bonjour Jean-Luc. Pour commencer, qu’est ce que cela vous fait de revoir tous ces visages ?

Déjà j’ai une spécificité, car je dois être un des rares à avoir joué avec les quatre générations représentées aujourd’hui ! Alors je ne sais pas si je suis le trait d’union entre celles-ci. Mais ce qui est sûr c’est que j’ai des souvenirs en commun avec tous, et ça c’est top !

Vous êtes en tout cas le joueur le plus capé de l’histoire du Club avec 755 matchs au compteur. Qu’est-ce que cela représente pour vous ?

C’est une grande fierté, car déjà l’AS Monaco ce n’est pas n’importe quel club, c’est le club de la Principauté ! Donc être un fidèle parmi les fidèles, c’est un honneur. Cela veut dire que tous les entraîneurs qui se sont succédés m’ont fait confiance… et que j’avais peut-être un peu de talent au fond (sourire) !

J’arrive à Monaco tout jeune au centre de formation, en 1975, où je joue deux ans avec la réserve en division d’honneur. (...) Ensuite en 1977, suite à la blessure d’Yves Chauveau, qui était le titulaire à l’époque, j’ai joué et je n’ai plus jamais quitté l’équipe ! Et derrière on est champions de France en 1978.
Jean-Luc EttoriSes débuts au Club

Racontez-nous un peu le début de votre aventure au pied du Rocher…

Alors j’arrive à Monaco tout jeune au centre de formation, en 1975, où je joue deux ans avec la réserve en division d’honneur, dirigée à l’époque par M. Forcherio, Pierre Mosca puis Gérard Banide. Ensuite en 1977, suite à la blessure d’Yves Chauveau, qui était le titulaire à l’époque, j’ai joué et je n’ai plus jamais quitté l’équipe ! Et derrière on est champions de France en 1978.

Justement, l’AS Monaco est sacré un an à peine après sa remontée dans l’élite. Comment l’expliquez-vous ?

Si vous prenez l’équipe de l’époque, même si ces noms ne parlent pas forcément aux plus jeunes, il y avait des Courbis, Gardon, Vitalis, Moizan, Chaussin, Jean Petit, Nogues, Dalger, Onnis… il y avait du lourd ! Et puis nous étions unis comme les doigts de la main, donc c’était génial.

Est-ce ce lien presque familial qui a fait la réussite de ce groupe ?

Ça et le fait de défendre les couleurs de Monaco ! Si vous parlez à n’importe qui de cette génération, tout le monde avait une affection particulière pour ce club ! Nous étions un peu seuls contre le reste du monde (sourire).

La grande force de Jean-Louis Campora, est d’avoir toujours su s’entourer, et ça c’est une vraie compétence ! Il faut lui tirer un grand coup de chapeau.
Jean-Luc EttoriA propos de l'ancien président de l'AS Monaco

Est-ce une fierté d’être le joueur le plus titré, en plus d’être le plus capé ?

Évidemment, même si je n’étais pas tout seul. Mais nous étions là pour ça ! Quand vous commencez à jouer au foot, vous voulez évoluer en Division 1 à l’époque, puis dans une équipe compétitive. C’était le cas à l’AS Monaco, donc c’était primordial, même si les résultats à mes débuts n’étaient pas aussi importants. Mais ensuite avec l’arrivée d’Arsène Wenger notamment, nous étions là pour gagner !

Justement, vous avez connu des coachs extraordinaires durant ces 20 années au Club !

Effectivement, ça a commencé avec Lucien Leduc, puis ensuite avec Gérard Banide et Lucien Muller avec qui on a gagné la Coupe de France en 1985. Puis il y a eu Arsène, qui est resté 7 ans au Club, et avec qui Monaco a pris une dimension européenne. La grande force de Jean-Louis Campora, est d’avoir toujours su s’entourer, et ça c’est une vraie compétence ! Il faut lui tirer un grand coup de chapeau.

Qu’avait-il de si spécial en tant que Président ?

Tout d’abord il était respecté, et puis son amour du Club était contagieux ! C’était top pour nous. Il y avait une vraie responsabilité de représenter la Principauté, c’était inculqué dans notre esprit. Il n’y avait qu’à voir quand il arrivait dans le vestiaire, tout le monde était debout !

Vous avez connu la montée en puissance en Europe, avec cette finale de Coupe des Coupes 1992, qui laissera éternellement des regrets au vu du contexte…

On ne va pas se cacher derrière le drame de Furiani (qui avait eu lieu la veille, ndlr), et pourtant je suis Corse, donc ça me touche directement. Mais je dirais que nous sommes passés à côté de notre match, après avoir pourtant fait une super campagne. On avait rencontré le Feyenoord Rotterdam, l’AS Roma… c’était une super compétition !

Je dirais le but à la 90e minute de Gérald Passi sur une passe de Ramon Diaz en finale de Coupe de France contre l’Olympique de Marseille en 1991 ! Une belle frappe du droit à la dernière minute contre l’OM, magnifique non (sourire) ?
Jean-Luc EttoriSon meilleur souvenir à l'AS Monaco

C’est dommage car on rate le dernier match. Le regret que j’ai aujourd’hui, c’est d’avoir joué dans une enceinte immense, le stade de la Luz qui faisait 120.000 places, avec seulement 35.000 places. Il n’y avait donc pas vraiment le parfum d’une finale, au-delà du contexte. C’est dommage.

Malgré tout, vous avez montré la voie aux générations futures !

Je ne sais pas si nous avons tracé la route pour ceux d’après, car c’était l’essence même du Club de performer et de progresser chaque année. Et c’est encore le but aujourd’hui, donc c’est top !

Si vous aviez un moment à retenir de cette riche histoire avec l’AS Monaco ?

Je dirais le but à la 90e minute de Gérald Passi sur une passe de Ramon Diaz en finale de Coupe de France contre l’Olympique de Marseille en 1991 ! Une belle frappe du droit à la dernière minute contre l’OM, magnifique non (sourire) ?

Un dernier mot pour les supporters du Club qui vous gardent dans leur cœur…

Ils n’ont pas le choix (rires) ! Ce n’est pas toujours évident d’être supporter de l’AS Monaco, d’autant qu’ils sont un peu partout. J’ai été en contact notamment avec ceux qui sont à Chartres, donc c’est bien, qu’ils continuent ! J’ai connu les premiers déplacements, où il n’y avait pas grand monde. Aujourd’hui ils sont nombreux et beaucoup plus jeunes, donc c’est bien. DAGHE MUNEGU !!! 🇲🇨

1 / 6