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Les grands entretiens 02 octobre 2024, 11:46

La saison 2016-2017, son but, Falcao… Les souvenirs de Danijel Subašić 

La saison 2016-2017, son but, Falcao… Les souvenirs de Danijel Subašić 
Présent aux côtés de près de cinquante joueurs et entraîneurs au Centre de Performance avant le match du Centenaire contre Montpellier, l’ancien gardien aux 291 matchs a accepté de répondre à nos questions pour évoquer ses souvenirs.

Il a tout connu à l’AS Monaco. Arrivé alors que le Club était 19e de Ligue 2, Danijel Subašić a vécu la remontée, avant de participer à la folle saison 2016-2017 qui a vu les Rouge et Blanc être sacrés champions de France et demi-finalistes de Ligue des Champions. Invité pour le match du Centenaire avec près de cinquante joueurs et entraîneurs, l’actuel entraîneur des gardiens de la sélection croate a accepté de revenir sur son parcours en Principauté. Entretien avec « Suba ». 🎙️

J’ai passé 8 ans et demi ici, il n’y a pas beaucoup de joueurs capables de rester aussi longtemps. Ce sont des souvenirs qui restent, mon fils est né ici à Monaco par exemple. Tu as tout pour progresser et être au haut niveau, la vie est aussi plus calme en Principauté. Dans d’autres grands clubs, les supporters peuvent te mettre la pression alors qu’ici c’est toi qui dois te la mettre.
Danijel SubasicSur le fait de revenir pour le Centenaire

Bonjour Danijel. Quel lien gardez-vous avec l’AS Monaco ?

Je vis actuellement en Croatie. Je regarde un peu les matchs et j’ai notamment suivi la victoire face à Barcelone (2-1). Il y a de la qualité et du caractère dans l’effectif actuel car ce n’est pas facile de battre ce genre d’équipes. Ils se sont qualifiés en Ligue des Champions la saison dernière et restent toujours en haut du classement. J’ai encore plusieurs amis comme le kiné qui est encore au club.

Qu’est-ce que cela vous fait de revenir à Monaco pour les célébrations du Centenaire ?

J’ai passé 8 ans et demi ici, il n’y a pas beaucoup de joueurs capables de rester aussi longtemps. Ce sont des souvenirs qui restent, mon fils est né ici à Monaco par exemple. Tu as tout pour progresser et être au haut niveau, la vie est aussi plus calme en Principauté. Dans d’autres grands clubs, les supporters peuvent te mettre la pression alors qu’ici c’est toi qui dois te la mettre. Aujourd’hui, on voit le Centre de Performance qui est incroyable. C’est spécial quand tu regardes tous les terrains.

Racontez-nous vos débuts en Principauté.

Quand je suis arrivé ici, c’était un peu dur parce que le club était 19e de Ligue 2. J’ai commencé avec Marco Simone. Les débuts étaient un peu difficiles puis on a progressé comme club à tous les niveaux. On remonte en Ligue 1, avant de se qualifier la saison suivante en Ligue des Champions, tout ça en deux ans et demi. C’était énorme puis on a vécu la saison 2016-2017 où l’on termine champion et demi-finaliste de C1. Le football va vite.

A quel moment avez-vous compris que vous étiez capables de réaliser cette saison 2016-2017 ?

On a déjà commencé la saison plus tôt parce que l’on a participé aux qualifications à la Ligue des Champions. Après peut-être cinq ou six matchs de championnat et la victoire à Tottenham lors du premier match, on voyait que l’on pouvait faire quelque chose.

On a pris match par match, les jeunes comme Kylian Mbappé sont rentrés dans l’effectif et avec l’expérience des anciens, on a fait une année spectaculaire. Nous étions toujours ensemble. C’est énorme de finir champion de France et demi-finaliste de Ligue des Champions. C’est déjà un rêve de disputer un match de C1, alors faire demi-finale, c’est quelque chose qui reste.

On a connu l’AS Monaco qui était proche de descendre en National. Le Club était alors tout en bas. Nous ne sommes pas amis mais frères mais c’est normal parce que nous sommes restés longtemps au club ensemble, nous avons fait beaucoup de matchs. On se parle souvent par téléphone.
Danijel SubasicSa complicité avec Raggi, Dirar et Germain

Demi-finaliste en faisant des matchs de fou comme à City et Dortmund. Quel est le match qui vous a le plus marqué ?

Le match retour face à City parce qu’on avait perdu 5-3 là-bas. A la maison, on savait qu’on avait des chances de marquer et de passer. On a fait un match extraordinaire, et quand tu vois juste à côté de toi comment Pep Guardiola s’énervait, ce sont des images qui restent.

Une équipe où l’on retrouvait Andrea Raggi, Valère Germain et Nabil Dirar avec qui vous avez tout connu.

Oui en effet, on a connu l’AS Monaco qui était proche de descendre en National. Le Club était alors tout en bas. Nous ne sommes pas amis mais plutôt des frères ! Mais c’est normal parce que nous sommes restés longtemps au club ensemble, nous avons fait beaucoup de matchs. On se parle souvent par téléphone.

Qu’est-ce que cela fait de recevoir les frappes de Radamel Falcao ou Kylian Mbappé à l’entraînement ?

Les débuts étaient difficiles face à Falcao. Lorsqu’il est arrivé au mercato d’été 2013, il marquait presque à chaque fois lors des face-à-face. Tu t’adaptes ensuite et même si cela prend un peu de temps, ça va, ça passe (rires).

Pouvez-vous me parler de votre but inscrit face à Boulogne-sur-Mer ?

C’est une question pour « Mister » Marco Simone. Je frappais parfois les coup-francs à l’entraînement et il m’a demandé quand est-ce que j’allais les tirer en match. Et juste avant la rencontre à Boulogne-sur-Mer, lors de la réunion, il a mis mon nom à côté de « coup-franc à 20 mètres ». Tout ça est historique, un coup franc frappé pour un but marqué. C’est énorme pour un gardien parce qu’aujourd’hui, jamais tu n’en verras un tirer.

Je les remercie. Ils étaient toujours là derrière moi à chanter "Suba, Suba" durant toutes ces années, et ce quand j’étais au top ou moyen. Je veux donc les remercier 1000 fois.
Danijel SubasicSur les supporters

Quel est le joueur qui vous a le plus impressionné dans votre carrière à l’AS Monaco ?

Il y a beaucoup de joueurs mais je dirais Kylian Mbappé parce qu’il vient de l’Academy. Il était jeune et tu voyais comment il était rapide et ses capacités en dribble, c’était impressionnant. Mais je peux aussi citer Radamel Falcao, James Rodriguez qui était énorme, Eric Abidal, Ricardo Carvalho

Aujourd’hui, tu vois de nombreux anciens joueurs présents à Monaco qui sont dans le top 5 des clubs de Ligue des Champions. Quand je regarde ces matchs chez moi, je vois Bernardo Silva, Kylian Mbappé, Thomas Lemar ou Fabinho avant.

L’AS Monaco affronte le Dinamo Zagreb ce mercredi. Qu’est-ce que vous pouvez dire de cette équipe ?

C’est un match de Ligue des Champions, le stade sera plein. L’ambiance promet d’être belle même s’ils ont mal commencé avec la défaite concédée contre le Bayern. Ce n’est pas facile de rencontrer une équipe comme Monaco lorsque tu perds ton premier match de cette façon. La confiance n’est pas la même, on verra comment cela va se passer.

Un dernier mot pour les supporters qui vous ont toujours encouragé ?

Je les remercie. (Il s’interrompt quelques instants pour aller saluer Jean-Luc Ettori et André Amitrano, son ancien entraîneur). Ils étaient toujours là derrière moi à chanter « Suba, Suba » durant toutes ces années, et ce quand j’étais au top ou moyen. Je veux donc les remercier 1000 fois !