Joan Tincres : "Je veux que ma première touche de balle soit parfaite"

Buteur lors du dernier succès contre l’Olympique de Valence (5-2), Joan Tincres, né à Mantes-la-Jolie en région parisienne, grandit et noue ses premiers contacts avec le ballon rond dans le club de sa ville à l’âge de ses six ans. Une fois en U15, il rejoint l’INF Clairefontaine pendant deux ans avant de s’engager avec l’Academy en juillet 2021 et de disputer la Coupe Gambardella cette saison. Rencontre.

Bonjour Joan, parle-nous de ton arrivée à La Diagonale ?

Au départ, tout s’est bien déroulé, je me suis bien acclimaté à l’environnement et lors de mon premier match ici, j’ai inscrit un triplé, donc forcément ça facilite les choses (rires). Mais en début d’année dernière, je me suis blessé au genou et je traînais une entorse du pied, c’était la galère. J’ai perdu confiance en moi mais avec le temps et à force de travail, j’ai réussi à remonter la pente. J’ai pu faire une bonne préparation en début de saison et moi ainsi que quatre autres joueurs, avons été surclassé en U19.

Avant de rejoindre l’Academy, tu es passée par Clairefontaine, quel souvenir en gardes-tu ?

J’étais au FC Mantois, j’ai déposé une candidature pour rejoindre Clairefontaine. Au total, il y avait 2 000 postulants pour seulement 23 places à la fin de la campagne de recrutement. Les tests consistaient à disputer plusieurs rencontres amicales entre les candidats et les superviseurs écrémaient petit à petit sur les profils qu’ils souhaitaient garder. Il fallait faire la meilleure impression sur huit matchs au total. Avoir réussi à intégrer le centre de Clairefontaine, c’est une fierté pour moi, un beau souvenir.

Surtout que d’autres légendes du Club comme David Trezeguet ou Thierry Henry sont passés là-bas.

Lorsque tu arrives, tu regardes les portraits photos et tu vois tous ces grands champions, ça te motive et te donne de la force. Ils ont joué pour l’AS Monaco, en passant comme moi à l’INF Clairefontaine donc forcément je m’identifie à eux. Savoir que j’ai pour l’instant le même parcours qu’eux, c’est inspirant et ça me pousse à travailler toujours plus pour devenir le meilleur et me dépasser à chaque séance.

Pourquoi avoir choisi l’AS Monaco et pas un autre club ?

Ici ce sont les infrastructures et l’encadrement qui sont vraiment appréciables. Ma famille et moi, nous avons fait le choix de venir s’installer ici car nous sommes bien accompagnées, on a un planning semaine après semaine et il y a l’école aussi c’est important. Le projet était séduisant et cela m’a convaincu de venir en Principauté. Les chambres, la salle commune, la propreté des lieux, ce n’est pas donné à tout le monde d’y avoir accès, c’est une chance.

Quel type de joueur es-tu ? Quels sont tes qualités et tes axes de progression ?

Je suis un attaquant qui s’appuie beaucoup sur ma vitesse, très mobile et qui est efficace dans la finition devant les buts. Je dois évidemment progresser dans tous les aspects du jeu, mais si je devais en choisir, je dirais ma qualité dos au jeu et sur ma première touche de balle. J’ai beaucoup progressé cette saison sur ces domaines mais je dois continuer de travailler. Je veux que ma première touche de balle soit parfaite, c’est un aspect super important dans le jeu.

Cette volonté d’avoir une combinaison entre vitesse et une bonne première touche de balle, ça ressemble à un certain Kylian Mbappé.

Oui, c’est un joueur qui m’inspire beaucoup également mais je ne pense pas être le seul dans ce cas (il sourit), tous les jeunes du monde veulent devenir comme lui. Son épopée lors de la campagne de Ligue des champions 2016-2017, c’était fou, un sacré souvenir. Cette équipe était vraiment forte, réussir à aller en demi-finale contre la Juventus, c’est une performance remarquable. Ils ont accompli un beau parcours.

🔥⚽️ @KMbappe a inscrit 16 buts lors de ses 16 derniers matchs !!! #Hallucinant #ASMBVB pic.twitter.com/T0iHnFTsaK

— AS Monaco 🇲🇨 (@AS_Monaco) April 20, 2017

Est-ce que tu as un autre modèle qui t’inspire dans ton jeu ?

Il y a Karim Benzema, j’aime beaucoup son profil, un buteur très connecté au jeu et au collectif. Son attitude sans ballon, sa manière de se déplacer, sa capacité à jouer des deux pieds, son jeu de tête. C’est un ensemble de qualité très importante pour un attaquant que je souhaite acquérir ou développer.

Parle-nous de ta relation avec Manu Dos Santos. Il a été formé au Club en tant que joueur puis il a ensuite intégré le staff, qu’est ce qu’il vous apporte ?

Je m’entends super bien avec le Coach, il m’a donné l’occasion de porter le brassard cette saison et c’est un geste fort pour moi. Avec son vécu ici, il nous apporte au quotidien toute son expérience. Il est exigeant et attend de nous que l’on soit sérieux à chaque entraînement. Il veut que l’on soit persévérant, même si on loupe une passe ou un contrôle, il nous dit que ce n’est pas grave et qu’il ne faut pas se décourager.

L’objectif pour lui c’est de nous transmettre ce sérieux tout le temps, ça n’empêche pas d’avoir des moments plus détentes aussi mais voilà, il faut être sérieux et travailleur, il nous le répète. On progresse aussi tactiquement, dans la manière d’approcher un match, quelle décision prendre dans telle position, comment se placer en fonction des systèmes de jeux que l’on utilise. Il y a un travail là-dessus et c’est important pour nous.

Quels sont tes objectifs pour cette fin de saison ?

D’abord avec les U17, l’objectif est de jouer les play-offs, c’est ce que l’on vise depuis le début. Mais pour ça, on n’a plus le droit de laisser des points en route, il faut finir en beauté et tout remporter. Avec les U19, il y a ce parcours en Coupe Gambardella, le but c’est d’aller au bout pour jouer au Stade de France, c’est un rêve.

Parle-nous de ton ressenti sur cette aventure en Coupe Gambardella.

J’ai joué deux matchs dans la compétition, celui contre Rouen (buteur pour la victoire 1-3) et contre Nantes (victoire 0-1). Je suis satisfait de mon intégration, ça s’est bien passé. J’appréhendais les rencontres en arrivant comme je prenais à peine mes marques au sein de l’équipe, mais j’ai fini par m’adapter rapidement. Dans quelques semaines il faut que l’on batte Pau. Ça risque d’être compliqué, une équipe qui arrive à ce stade de la compétition en éliminant Lyon ce n’est pas du hasard, d’autant que l’on va encore une fois jouer à l’extérieur.

Il y a aussi l’Équipe de France, avec laquelle tu as déjà été appelé, je suppose que c’est aussi un objectif pour toi ?

Forcément j’y suis déjà allé une fois et honnêtement j’aimerais y retourner de nouveau. Mais la priorité, c’est de me concentrer sur moi-même et mes performances avec mon club. Je me donne à fond tous les jours, je ne lâche rien, je bosse aux entraînements. On verra quand ça reviendra.

Quel est ton meilleur souvenir à l’AS Monaco ?

Il n’y a pas un match en particulier, chaque rencontre que j’ai la chance de disputer est un énorme plaisir. Mais j’avoue que le quart de finale en Gambardella contre Nantes m’a marqué. Sur une pelouse compliquée, dans un match à haute intensité contre une bonne équipe c’était spécial.

J’étais complètement cuit, on a beaucoup couru mais on a livré une bonne performance, avec justesse technique et tactique. Malgré la domination adverse une bonne partie du match, on s’est tous regroupé derrière et on a réussi à tenir. Puis il y a eu cet éclair avec la passe de Maysam (Benama) pour Pape (Cabral), qui envoie une frappe lourde et marque ce but qui nous délivre. On était tous fier de notre performance.

Est-ce qu’il y a un geste technique ou un but que tu rêves de faire en match ?

Non pas de geste technique en particulier, j’en fais en cours de match mais ce n’est pas une finalité, ni un objectif. En revanche, réussir à mettre une frappe de loin, ça me plairait, comme l’avait fait Tiago Ribeiro en Coupe Gambardella au Stade Louis-II avec ce tir de 30 ou 35 mètres. Ouah franchement c’était dingue cette frappe.

C’est cadeau ! L’araignée n’est plus…🔥🚨@_tiago6ribeiro_ @AS_Monaco #Gambardella #ASMonaco pic.twitter.com/yNLU4unfh1

— Adrien Blettery (@AdBlettery) February 23, 2020