Jean-Claude : "Ma chambre est un musée à l'effigie de l'AS Monaco"
Cela fait à présent un demi-siècle qu’il supporte l’AS Monaco ! Tombé amoureux de ce club en 1973, alors qu’il avait 17 ans, Jean-Claude, aujourd’hui âgé de 67 ans, a quasiment tout connu. Habitant des Hauts-de-France, sa passion reste néanmoins toujours intacte et il sera présent au Stade Pierre-Mauroy de Lille pour encourager les Rouge et Blanc dimanche (15h). Pour l’occasion, il sera accompagné de ses enfants et petits-enfants, à qui il a transmis son amour pour le club de la Principauté. Rencontre. 🎙
Bonjour Jean-Claude. Depuis quand es-tu supporter du Club ?
Je suis tombé amoureux de l’AS Monaco en 1973, j’avais alors 17 ans. C’était l’époque où l’on parlait beaucoup de Paris, Marseille, Saint-Etienne et très peu du Club. Je m’y suis intéressé et j’ai vu que c’était un club atypique, à l’image du titre de 1978 que l’on gagne en étant promus. On peut dire que c’est un joyau dans un écrin unique, qu’est la Principauté. Je l’ai adoré et je l’aime toujours autant. Je me déplace dans la mesure du possible pour les soutenir.
Qu’est-ce qui t’a fait aimer particulièrement l’AS Monaco ?
C’est tout d’abord son jeu basé sur l’offensive, je me suis donc pris à regarder tous les matchs. Mais c’est surtout ce maillot, unique en son genre, souhaité et confectionné par la Princesse Grace, que je n’ai jamais retrouvé ailleurs. D’ailleurs, pour la petite anecdote, j’ai été footballeur amateur dans un village à côté de chez moi, pendant 15 années. Il y a une saison, je voulais partir et le président souhaitait me garder. Je lui ai posé une condition : « si tu veux que je reste, il faut que tu trouves un jeu de maillot avec la diagonale ». Il l’a trouvé et finalement je suis resté.
Quels étaient les joueurs dont tu étais fan à cette époque ?
A cette époque, il y avait de super joueurs. Je pense par exemple à Jean Petit, Christian Dalger et comment ne pas citer Delio Onnis. C’est d’ailleurs toujours lui qui a marqué le plus de buts sous les couleurs de l’AS Monaco avec 223, et plus globalement en Ligue 1 avec 299 réalisations. Il a également été meilleur joueur de Division 1. Quel buteur c’était !
Comment arrive-t-on à entretenir une passion débutée il y a 50 ans ?
C’est très simple, je suis tout simplement mon Club, dans les bons et les mauvais moments, ainsi que son actualité. On voit qu’il évolue beaucoup et qu’il est reconnu partout de par ses performances. On a gagné huit titres de champion de France, cinq Coupes de France, une Coupe de la Ligue, disputé deux finales européennes malheureusement perdues. Et lorsque l’on se déplace, on voit que les parcages sont systématiquement combles.
As-tu transmis ta passion à tes enfants et petits-enfants ?
Oui j’ai transmis le virus à mes enfants et à mes petits-enfants. Ils sont mordus de Monaco. Mais pour autant, je ne leur ai pas imposé. Ce sont eux qui m’ont vu accroc et qui se sont pris ensuite au jeu. Mon petit-fils de six ans fait du foot et son équipement est par exemple aux couleurs de l’AS Monaco. C’est merveilleux !
Ce dimanche à Lille, on sera 11 membres de ma famille à les soutenir. Mon fils revient de Paris avec sa femme, sa fille et son fils. J’ai mes filles qui habitent également dans le Nord qui viennent avec leurs enfants. On va tous se retrouver là-bas, en espérant un très bon résultat.
Tu seras donc présent à Lille dimanche mais as-tu déjà eu la chance de venir au Stade Louis-II ?
Je suis venu à Monaco en 1978 au mois d’août. C’était encore l’ancien stade au pied du Rocher. Je m’étais dit que j’y reviendrais et j’y suis retourné il y a sept ans, en 2016. Mes enfants m’ont en effet payé un voyage là-bas pour mon départ à la retraite. Nous sommes allés voir le dernier match de championnat face à Montpellier, j’étais comblé. On avait gagné et c’était super.
Mon seul regret a été de ne pas pouvoir visiter le centre d’entraînement car il était fermé. A présent, j’ai promis à mes petits-enfants de les emmener, j’espère que ce sera d’ici la fin de saison. Mon petit garçon a en tout cas hâte de voir un match de Monaco en Principauté.
D’autant que celui-ci est flambant neuf à présent !
Oui c’est un Centre de Performance hors pair maintenant. Il est magnifique et je le vois par le biais d’Internet. J’aimerais bien le visiter un jour, c’est quelque chose de phénoménal. Je ne comprendrais pas qu’un jeune ne puisse pas profiter de ces installations pour devenir pro, si c’est son souhait. Personnellement, si j’avais été pro, j’aurais signé à Monaco. Je crois que j’y aurais fait toute ma carrière et il aurait fallu me mettre dehors pour me faire partir (rires).
Bienvenue dans le nouveau 𝐂𝐞𝐧𝐭𝐫𝐞 𝐝𝐞 𝐏𝐞𝐫𝐟𝐨𝐫𝐦𝐚𝐧𝐜𝐞 de l'AS Monaco 🇲🇨 pic.twitter.com/hAzOK0p1Qo
— AS Monaco 🇲🇨 (@AS_Monaco) September 5, 2022
Et as-tu eu la possibilité de te rendre dans les parcages à l’extérieur ?
Oui l’an dernier, je suis allé à Lens par exemple. Malgré la défaite, on s’est baladés à côté du stade, on a traversé la foule de supporters lensois en toute convivialité, c’était super. Deux supporters lensois ont offert leur écharpe à mes petits-enfants. Si ça pouvait se passer comme ça partout, ce serait magnifique, car parfois on a peur d’amener nos enfants au stade.
Est-ce ton plus beau déplacement ?
Non je me souviens, qu’en 2016-2017, lors de la magnifique saison que le Club a fait, j’ai eu la chance d’aller les voir à Wembley contre Tottenham. Quelle ambiance de folie ! Lorsque nous sommes sortis du métro afin de rejoindre le stade, on était au milieu de milliers de supporters anglais. On s’était dit « est-ce que ça va bien se passer ».
Nous nous sommes ensuite retrouvés à la fin du match dans un pub, c’était super. On a passé une soirée mémorable avec une belle victoire à la clé grâce à de magnifiques buts de Bernardo Silva et Thomas Lemar, face au gardien de but de l’Equipe de France Hugo Lloris. J’ai passé un super moment !
Quel est ton plus beau souvenir ?
C’est d’abord tout simplement celui d’avoir connu et de m’être attaché à ce club. Il y a pleins de souvenirs sportivement et sentimentalement, que ce soit les titres de champion de France, les Coupes de France. A chaque fois que Monaco gagne, c’est un bonheur. De manière générale, je pense que c’est la fameuse épopée européenne et perdue face à Porto en 2003-2004.
Dans le club où je jouais, le siège était un café tenu par des amis. A chaque match de cette épopée, on les a suivis là-bas lors d’un petit repas. J’avais donné le virus à tous mes coéquipiers. Même ceux qui n’étaient pas pour l’AS Monaco avaient le maillot. Je leur disais « personne ne rentre si quelqu’un n’a pas le maillot monégasque » (rires). Tout le monde a joué le jeu. C’était super et rien que d’en parler aujourd’hui, j’ai encore les images qui me reviennent.
Quels sont les joueurs qui t’ont le plus marqué ?
Comme j’ai pu le dire, lorsque j’ai commencé à suivre le Club, c’était Jean Petit, Christian Dalger et Delio Onnis. Puis après j’ai aimé Jean-Luc Ettori, Rolland Courbis, Raoul Noguès. Dans les nouvelles générations, il y a eu ensuite Thierry Henry, David Trezeguet, Bruno Bellone. Et dernièrement Kylian Mbappé. Il vient de Bondy mais c’est à Monaco qu’il explose.
Tu m’as cité beaucoup de joueurs formés à l’Academy. Tu es particulièrement attaché au centre de formation ?
Bien sûr car c’est la relève. Ce que fait par exemple tout le staff de l’Academy, c’est formidable. Je suis les résultats des jeunes en U17, U19 et Groupe Elite. Je vois qu’il y a de l’avenir. Ils ont aussi gagné la Gambardella l’an dernier sous les ordres de Frédéric Barilaro et Manu Dos Santos. Mais ce qui est bien avec l’AS Monaco, c’est que de temps en temps, le club n’hésite pas à relancer des joueurs et qui, ma foi, réussissent, tels que Enzo Scifo ou Fernando Morientes. Et cela peut amener à une belle saison.
Est-ce que tu possèdes des collections ?
Oh la la oui ! J’ai une chambre, c’est un musée. J’ai par exemple un fauteuil d’une époque où on a été champion de France. Il est vieux, ce sont mes enfants qui me l’ont offert à mes 50 ans, c’était donc il y a 17 ans. Mais on peut aussi trouver des fanions, des ballons à l’effigie de l’AS Monaco, des casquettes, des maillots…
Certains datent des années 1980 ou 90 avec le sponsor RMC dessus. J’ai aussi des survêtements. Quand on est allés à Monaco il y a sept ans, j’ai dû dépenser 200 euros. J’étais fou, je voulais tout acheter. C’était la fin de collection, il n’y avait plus grand-chose mais j’ai trouvé quand même mon bonheur.
Pour terminer, quel est ton pronostic pour le match de ce week-end ?
Tout d’abord, mes voisins sont des Lillois. De temps en temps, on se chambre gentiment. On s’est dit à dimanche. Pour revenir à la question, j’ai toujours peur des débuts et des fins de match. J’ai l’impression qu’ils ne rentrent pas de suite dans le vif du sujet. On en a encore eu la preuve le week-end dernier contre Metz, même si à la fin, on parvient à s’imposer. Lille a joué jeudi en Ligue Europa Conference. Espérons qu’ils soient un peu fatigués de leur rencontre disputée. Je vais dire un 3-1 en notre faveur.