Irvin Cardona : "Un moment spécial de retrouver mon club formateur"
Il est resté très attaché à l’AS Monaco. Arrivé à Brest en début de saison dernière, après avoir fait ses gammes à l’Academy puis découvert le monde professionnel lors de la grande saison 2016-2017 des Rouge et Blanc, Irvin Cardona a bien grandi depuis. Mûri aussi, depuis son passage au Cercle Bruges durant deux saisons, qui lui a fait découvrir l’exigence du haut niveau.
Vainqueur de la Gambardella 2016 avec Ibrahima Diallo
Titulaire au fil du temps la saison dernière dans l’équipe d’Olivier Dall’oglio (21 matchs, 6 buts et 1 passe décisive), celui qui a remporté la Coupe Gambardella en 2016 avec Kylian Mbappé et Ibrahima Diallo, s’épanouit depuis en Bretagne aux côtés du cadet des frères Diallo et de Romain Faivre, lui aussi passé par l’Academy. Avant de retrouver son club formateur dimanche, pour le compte de la 6e journée de Ligue 1, Irvin a pris le temps de retracer son parcours avec nous. Avec la simplicité qui le caractérise.
Irvin, que penses-tu de ton début de saison avec Brest ?
Dans l’ensemble c’est un bon début de saison après je pense que je dois faire mieux pour avoir plus de temps de jeu parce qu’aujourd’hui ce n’est pas forcément le cas. Mais je fais ce qu’il faut aujourd’hui aux entraînements pour avoir à nouveau ma place de titulaire et aider l’équipe comme je sais le faire. Je pense que le coach essaye aussi des tactiques donc ça permet de voir tous les joueurs. Mais moi je travaille pour avoir ma place de titulaire toute la saison.
Comment juges-tu ta progression depuis que tu es arrivé en Bretagne ?
Je pense que ma saison dernière était très satisfaisante pour une première année pleine, même si elle a été coupée par la situation sanitaire (21 matchs, 6 buts et 1 passe décisive en Ligue 1). J’ai marqué sept buts et délivré trois passes décisives (toutes compétitions confondues), donc c’est une très bonne saison me concernant. Après Brest est une équipe qui aime jouer au football, qui aime aller de l’avant, ce n’est pas une équipe qui balance les ballons devant et c’est ce que j’aime. J’aime combiner avec les autres joueurs et marquer des buts et ce qu’on a réussi à faire l’année dernière.
Racontes-nous ton but exceptionnel cette saison face à Dijon…
Je reçois un très bon ballon de la gauche de la part de Romain (Perraud), mais que je ne peux pas jouer de la tête, parce qu’il est un peu trop long. Au dernier moment je décide de la reprendre de volée, c’est des choses que je travaille souvent à l’entraînement quand on fait des spécifiques donc ça m’a réussi contre Dijon et j’en suis très content. Après c’est vrai qu’il a fait un peu le tour du monde sur les réseaux sociaux et j’ai été le premier surpris, parce que personnellement quand tu vis l’action, tu ne le vois pas comme les gens le regardent. Mais avec le recul c’est vrai que je me suis dit que c’était un très très beau but.
Fam. This volley from Irvin Cardona. It makes NO SENSE!!!!! pic.twitter.com/cV6uvTnSqR
— Aaron West (@oeste) September 13, 2020
Comment as-tu vécu ton expérience de deux saisons au Cercle Bruges ?
Au début c’était un petit peu difficile car c’était un championnat que je ne connaissais pas. Et puis au fur et à mesure en marquant des buts et en réalisant de bonnes performances j’ai pris confiance en moi. J’ai donc pas mal marqué là-bas (38 matchs, 15 buts, ndlr) et j’ai réussi à m’installer en tant que titulaire indiscutable, même si je n’aime pas utiliser ce mot-là. Ensuite je suis venu à Brest et j’ai réussi à m’imposer aussi la saison dernière alors que je n’étais pas vraiment titulaire en début de saison. Le Cercle Bruges m’a en fait permis de grandir, de prendre en maturité et qui m’a fait évoluer dans mon jeu, donc ça reste une très bonne expérience.
Que t’évoque l’AS Monaco, quand tu repenses à tes années de formation ici ?
L’AS Monaco ne m’a laissé de très bons souvenirs qui resteront toujours gravés dans ma tête. Le club m’a formé depuis tout jeune (il est arrivé à 15 ans, ndlr), m’a appris beaucoup et aujourd’hui si j’en suis là c’est grâce à l’AS Monaco et à tous les entraîneurs que j’ai pu avoir durant ma formation.
D’autant que tu as pu côtoyer des grands joueurs notamment lors de la saison 2016-2017…
Oui c’était magique, c’est une des plus belles saisons que j’ai pu vivre, même si je n’ai pas beaucoup participé (3 apparitions en Ligue 1, ndlr). Mais le fait de côtoyer des grands joueurs, au début ce n’était pas évident parce que ce sont des joueurs que tu admires. Mais au fil du temps j’ai réussi à m’adapter, eux aussi m’ont bien accueilli dans le groupe, il y avait une bonne entente entre tous les joueurs. Et franchement quand j’y repense j’ai passé de très très bons moments à cette période avec l’AS Monaco.
Cette période t’as-t-elle fait grandir en tant que joueur ?
Bien sûr, ça m’a montré ce que c’était le haut niveau, je parle notamment de la Ligue des Champions. Même si je n’ai fait que des bancs, c’est une autre dynamique, c’est totalement différent de ce que je peux vivre à Brest aujourd’hui. Les préparations sont différentes. On jouait tous les trois jours, donc on vivait souvent à l’hôtel, il y a beaucoup de choses différentes qui te font grandir et prendre en maturité. C’était une chance pour un jeune de mon âge de pouvoir découvrir le monde professionnel avec un tel groupe pour pouvoir comprendre ce que c’est le haut niveau.
As-tu gardé des contacts avec des joueurs qui ont été formés avec toi à l’AS Monaco ?
Oui bien sûr on garde des contacts, même si forcément on prend des chemins différents, donc ce n’est pas toujours régulier. On fait chacun notre saison. Mais quand on se revoit sur le terrain, avant ou après un match, on est contents de se voir. Et puis ici je suis avec Ibrahima Diallo avec qui j’ai gagné la Gambardella en 2016 et Romain Faivre, tous deux formés avec moi à l’AS Monaco.
Qu’est-ce que ça fait de jouer son club formateur ?
C’est un moment très spécial, ça me fait plaisir de rencontrer l’AS Monaco, et de retrouver des joueurs avec qui j’ai joué dans le passé. Je pense que ce sera un beau match.
Que peut-on te souhaiter personnellement et à Brest cette saison ?
Moi je me fixe toujours des objectifs en début de saison et surtout au niveau des statistiques, car je suis un attaquant et mon rôle c’est de marquer des buts. Donc je me fixe l’objectif d’atteindre la barre des 10 buts cette saison. La saison dernière, si le championnat n’avait pas été arrêté, je pense que j’aurai pu l’atteindre, sans prétention. Du coup je me dois de faire mieux cette année. Et collectivement je dirais qu’il faut d’abord penser à se maintenir mais ne pas s’interdire d’aller chercher plus haut, au-dessus de la 10e place par exemple. On ne sait jamais il faut rêver un peu. En tout cas si on travaille bien tous ensemble et qu’on continue à faire des prestations comme depuis le début de saison, je pense que c’est possible.