1959-1960 : La magie de la Coupe
Aussi curieux que cela puisse paraître, c’est loin du Stade Louis-II que s’est dessiné le premier succès majeur de l’AS Monaco en cette saison 1959/1960. En effet, aucun des six matchs qui composent cette épopée en Coupe de France ne fut disputé en Principauté…
L’aventure débute au Stade Gerland de Lyon le 24 janvier 1960. Opposés à l’un des meilleurs clubs amateurs du moment, Annecy, les hommes de Lucien Leduc font la différence dans la dernière demi-heure grâce à des buts d’Henri Biancheri, Georges Casolari et Serge Roy. Un petit mois plus tard, le 14 février, c’est au Stade Vélodrome de Marseille que l’AS Monaco dispose de l’Olympique… Lyonnais en 16e de finale. Au terme d’un match nul vierge, André Hess réalise un doublé victorieux durant la première période de la prolongation.
Nouvelle programmation étonnante en 8e de finale, c’est au Parc Lescure de Bordeaux que Raymond Kaelbel et les siens affrontent les Lorrains de Forbach, pensionnaires de Division 2. Menés 0-2 à la pause, ils s’en remettent à Henri Biancheri, auteur d’un doublé salvateur en seconde période, avant que Serge Roy ne fasse la différence durant la prolongation. Après cette victoire aux forceps, les choses sérieuses commencent vraiment en quart de finale pour l’AS Monaco.
Nice et Reims au tapis
En effet, le 3 avril c’est l’OGC Nice, champion de France sortant et tombeur du Real Madrid deux mois plus tôt, qui se dresse face aux Rouge et Blanc sur la pelouse du Parc des Princes. Une nouvelle fois menés au score à la pause, ces derniers renversent la vapeur dans la dernière demi-heure. Michel Hidalgo réduit la marque à la 65e, Lucien Cossou égalise dans la minute suivante, puis Serge Roy entérine la victoire monégasque à la 82e.
Deux ans après sa première incursion à ce niveau de compétition, l’AS Monaco retrouve le dernier carré en tant qu’outsider face au Stade de Reims, futur champion de France, le 24 avril à Colombes. On ne joue pas depuis un quart d’heure que Lucien Cossou ouvre la marque. Mais Reims égalise à la 69e et l’on se dirige vers une nouvelle prolongation pour les Rouge et Blanc. André Hess l’entend autrement et marque de la tête sur l’un des derniers corners du match ! L’AS Monaco s’impose à la surprise générale et une première grande finale se profile, toujours à Colombes, le 15 mai face aux Verts de l’AS Saint-Etienne.
Le jour J : intenable suspense à Colombes
Émotions fortes garanties à Colombes ce 15 mai 1960 pour cette finale de Coupe de France inédite, entre deux formations qui n’avaient jamais atteint ce niveau auparavant. Mieux entrés dans le match, les Rouge et Blanc ouvrent le score dès la 5e minute par Serge Roy, mais les Verts égalisent juste avant la pause.
On pense le match renversé quand René Domingo marque le deuxième but stéphanois sur coup-franc à la 86e, mais c’est sans compter sur la détermination d’Henri Biancheri, qui égalise, également sur coup-franc, à peine deux minutes plus tard. Revenus de nulle part, les hommes de Lucien Leduc font la différence durant la prolongation. François Ludo donne l’avantage aux siens à la 103e et Serge Roy, bien que blessé à une cheville, trouve à nouveau le chemin des filets stéphanois d’une tête magistrale. Pour la toute première fois de son histoire l’AS Monaco remporte la Coupe de France !
La feuille de match :
Coupe de France 1959-1960 – Finale
AS Monaco 4-2 St-Étienne (ap)
Buts : Roy (5e et 114e), Biancheri (88e), Ludo (103e) pour Monaco – Liron (43e), Domingo (86e)
AS Monaco : Alberto, Kaelbel (cap), Nowak, Thomas, Ludo, Biancheri, Hess, Hidalgo, Cossou, Roy, Carlier
Entraîneur : Lucien Leduc
AS Saint-Étienne : Abbes, Tylinski, Wicart, Herbin, Domingo, Ferrier, Oleksiak, Peyroche, Liron, Balboa, Glovacki
Entraîneur : André Batteux
L’épopée
32e : AS Monaco 3-1 Annecy
16e : AS Monaco 2-1 OL (ap)
8e : AS Monaco 3-2 Forbach (ap)
Quart : AS Monaco 3-1 OGC Nice
Demi : AS Monaco 2-1 Stade de Reims