Fermer
Interview 22 janvier 2022, 11:00

Grégory Lacombe : "L’AS Monaco est le club qui m’a construit"

Grégory Lacombe : "L’AS Monaco est le club qui m’a construit"
Avant la confrontation entre son club formateur et celui avec qui il a été sacré champion de France en 2012, l’ancien milieu de terrain issu de l’Academy s’est confié sur son parcours. Entretien.

Un enfant de l’Academy ! Arrivé à l’adolescence à l’AS Monaco pour grandir, jusqu’à vivre ses débuts dans le monde professionnel, Grégory Lacombe a accepté de revenir sur son parcours, à quelques heures d’un Montpellier-Monaco (dimanche, 17h05) qui lui parle. Aujourd’hui reconverti en tant que négociant automobile dans sa région natale, à Albi, celui qui a été champion de France en 2012 avec le MHSC, ne cache pas l’importance que les deux clubs ont eu dans sa vie. Entretien 100% sincère avec l’ancien milieu de terrain offensif.

Bonjour Grégory. Pour démarrer, que t’évoque l’AS Monaco, quand tu repenses à ton passage ?

Je suis arrivé à l’âge de 15 ans au centre de formation. L’AS Monaco est pour moi le club qui m’a construit au niveau footballistique, et qui m’a permis d’être l’homme que je suis aujourd’hui. J’ai fait mes études là-bas et je suis quand même resté neuf ans en tout. Donc ça m’évoque plein de choses : mon mariage, la naissance de ma fille, mon premier match en pro, mes années de formation. C’est tout ça à la fois !

As-tu gardé des contacts avec des gens du Club, des anciens partenaires ?

Forcément tout a beaucoup évolué depuis mon passage. Malgré tout, je garde un contact permanent avec Frédéric Barilaro qui m’a formé, et qui est toujours là. Pierre-Jo (Gadeau), que j’essaye de voir sur Toulouse de temps en temps. Ensuite des anciens comme Ludovic Giuly, avec qui je suis resté en relation, et même Bachir, qui n’est plus au Club. Je me rappelle des dernières fois où l’AS Monaco est venu jouer au Stadium, on avait mangé ensemble. C’était sympa de se retrouver.

Ludovic Giuly a-t-il été important pour toi, dans ton apprentissage du haut niveau ?

Il y a forcément cette ressemblance et le fait que nous avions un peu le même gabarit, qui a fait que nous nous sommes rapprochés. Quand j’étais à l’Academy, il venait d’arriver de Lyon, et j’ai eu rapidement l’occasion de m’entraîner avec les pros. Il m’a pris tout de suite sous son aile et a été un joueur et une personne importante pour moi effectivement.

Il y a une personne avec qui j’ai eu une relation particulière, c’est Marco Simone ! Un gentleman, un super mec, qui a été de très bon conseil pour moi. J’avais peut-être moins d’affinités avec lui, parce qu’il était plus âgé, mais il avait toujours les mots qu’il fallait.
Grégory LacombeAncien milieu de terrain de l'AS Monaco

Avec quels autres joueurs as-tu tissé des liens au centre de formation ou avec les pros ?

Je suis très proche de Souleymane Camara, que j’ai connu en jeunes à l’AS Monaco, mais aussi à Montpellier par la suite. Ensuite la vie fait qu’on s’éloigne un peu. Mais quand je me remémore ces années, je pense à Gaël Givet, Jaroslav Plasil aussi. Ensuite il y a une personne avec qui j’ai eu une relation particulière, c’est Marco Simone ! Un gentleman, un super mec, qui a été de très bon conseil pour moi. J’avais peut-être moins d’affinités avec lui, parce qu’il était plus âgé, mais il avait toujours les mots qu’il fallait. C’était un exemple à suivre pour les jeunes. Comme Marcelo Gallardo ! Je m’inspirais beaucoup de lui, du fait de mon jeu et de mon gabarit. Lui aussi a été influent. Et puis dans leur registre, Toto (Sébastien) Squillaci et Gaël Givet, c’était quelque chose. Tu n’avais pas envie de t’y frotter, je peux te l’assurer !

Tu as côtoyé la génération 2004, même si tu étais en prêt à Ajaccio à l’époque. Que gardes-tu en tête de cette équipe ?

Cette saison 2003-2004, j’ai effectué la préparation avec le groupe, avant de partir. C’était une génération exceptionnelle de l’AS Monaco. Il y a un truc qui animait cette équipe. Je pense que le coach Didier Deschamps y était pour beaucoup. La culture de la gagne, la culture tactique qu’il avait déjà à l’époque, et qui se traduit encore aujourd’hui avec l’équipe de France. Il a porté cette génération, c’est certain.

En parlant d’entraîneur, quel rôle a joué Rolland Courbis dans ta carrière ?

Il a été une personne influente dans ma vie de footballeur et ma vie d’homme, c’est évident. Au même titre qu’un Loulou Nicollin, ce sont des personnes qui m’ont permis d’être celui que je suis aujourd’hui. J’ai un lien affectif particulier avec eux. J’ai connu Rolland à Ajaccio pendant deux saisons (2001-2003), et ensuite c’est lui qui m’a fait venir à Montpellier (en 2007). Avec lui, j’avais dépassé le cadre entraîneur-joueur !

Qu’as-tu trouvé de si spécial à Montpellier, pour y rester cinq ans ?

Le côté familial à Montpellier est très fort et très puissant. C’est Louis Nicollin qui avait voulu ça, et qui souhaitait en faire une force. L’année de la montée en Ligue 1 (2009), nous étions une famille. Comme l’année où nous terminons champions de France en 2012. A l’âge où j’ai été à Monaco, j’étais très jeune, avec l’insouciance qui va avec, là où à Montpellier j’avais la maturité. Ces deux clubs sont incomparables dans leur contexte.

Parle-nous de ce titre de 2012 justement…

On avait une génération exceptionnelle, entre les « vieux » et les jeunes qui éclatent à ce moment-là. Je pense à des Rémy Cabella, Mapou Yanga-Mbiwa, Younès Belhanda, sans oublier Olivier Giroud qui arrive de Tours et qui fait une saison monstrueuse (21 buts, 9 passes décisives). On avait un groupe fantastique, et nous nous sommes laissés guider, sans se mettre de pression. Au contraire, c’était incroyable car on ne se rendait pas compte de ce qui était en train de se passer. On pouvait aller à la guerre les uns pour les autres. Et puis tout nous réussissait ! On marchait sur l’eau. Il y a des saisons comme ça, où tu transformes un 0-0 en 1-0 tout fripé. Un match que tu dois perdre, tu arrives à accrocher quelque chose. Et on est allés jusqu’au bout, face à ce Paris Saint-Germain. Ce qui nous animait ne peut même pas s’expliquer.

Il est revenu vivre dans ma région, puisqu’il est originaire de Lavelanet. On a des connaissances en commun, et donc je l’ai eu au téléphone. Fabien c’est Fabien, il n’y en aura qu’un !
Grégory LacombeA propos de Fabien Barthez

As-tu gardé là aussi des liens avec les joueurs du titre ?

Ce qu’on a vécu, c’est hors de tout, c’est gravé à vie. Nous sommes liés. J’ai régulièrement Olivier Giroud au téléphone. Même un Younès Belhanda. C’est des gamins qui avaient presque dix ans de moins que moi quand ils ont démarré, mais avec qui je suis resté lié. C’est pour tout ça, que cette période reste inoubliable. Cela fait partie des gros moments dans une carrière. Même si dans un autre registre, mon premier match en pro, le maintien avec Rolland Courbis à Ajaccio, l’année où j’arrive à Montpellier alors que le club n’arrive plus à remonter depuis huit ans… en font partie aussi.

Des anecdotes de te reviennent-elles en mémoire de toutes ces années au haut niveau ?

Les causeries de Rolland Courbis et Michel Mézy (Directeur Sportif de l’époque) à Montpellier, les dérapages de Loulou, c’était quelque chose ! Ce sont des choses qui me rappellent ce club magnifique qui m’a marqué. Ensuite, mes premières en pro à l’AS Monaco avec une équipe de champions, les Martin Djetou, Fabien Barthez, Philippe Christanval… Je peux te donner une liste longue comme le bras. Jérôme Rothen, Patrice Evra, ce sont des joueurs qui ont connu le très haut niveau.

Fabien Barthez était un personnage à part non ?

Je ne l’ai connu que six mois quand j’ai débuté, car après il part à Manchester United. Mais il est revenu vivre dans ma région, puisqu’il est originaire de Lavelanet. On a des connaissances en commun, et donc je l’ai eu au téléphone. Fabien c’est Fabien, il n’y en aura qu’un !

Pour terminer, qu’est ce qui te reste de ta formation à Monaco ?

L’insouciance que j’avais à l’époque, que tu n’as plus à 30 ou 40 ans ! Ces années folles que j’ai pu connaître avec tout ce que ça implique. Mon premier but en pro, tout me revient en mémoire. La naissance de ma fille. Ça reste forcément une saveur particulière pour moi.