Giulian Biancone : "Nous sommes soulagés d’avoir obtenu ce maintien"
Lundi soir, 22h40. Le groupe WhatsApp des joueurs du Cercle Bruges bouillonne, les notifications et les vidéos fusent dans tous les sens. Et pour cause, deux jours après la large victoire obtenue contre Louvain à dix contre onze (3-0), les Vert et Noir viennent de valider le maintien du club en Jupiler Pro League. Et ce, grâce à la défaite de Mouscron, 17e et barragiste, face à Antwerp. Une libération devant la télé, pour ce jeune groupe emmené par Yves Vanderhaeghe.
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Un beau cadeau d’anniversaire
Au milieu de cette effervescence, Giulian Biancone se rend compte qu’il a vécu une saison contrastée, avec des hauts et des bas. Mais il retient surtout qu’il a fini l’exercice en trombe, avec le meilleur finish que pouvait espérer le club. C’est donc avec le sentiment du devoir accompli, et l’impression d’avoir encore franchi une étape au niveau mental notamment, que le jeune latéral droit qui vient de fêter ses 21 ans (le 31 mars), s’est confié sur cette deuxième saison vécue dans la Venise du Nord. Avec sincérité et beaucoup d’humilité.
Bonjour Giulian. Pour commencer, on imagine que c’est le soulagement qui prédomine après l’officialisation du maintien du Cercle ce week-end ?
Oui, même si après le match contre Louvain, on savait qu’on avait passé un message fort. Gagner 3-0 comme ça à dix contre onze, c’était grandiose j’ai envie de dire, parce que l’équipe a été top. Je n’ai pas joué ce match car j’étais suspendu, mais rien qu’à les voir jouer c’était vraiment génial, j’étais confiant. Après c’était un peu étrange car on a fêté ça comme si le maintien était là, alors qu’il fallait attendre deux jours pour avoir le verdict. J’avoue que c’était un peu long pour nous (sourire), car Mouscron (17e) a joué deux jours plus tard contre Anvers, et on était tous devant notre télé pour voir le résultat qu’ils allaient faire. On s’envoyait des messages à chaque fois qu’il y avait un but et même des vidéos à la fin du match dans le groupe WhatsApp. On était vraiment soulagés, car ça n’a pas été une saison évidente, sans les supporters en plus, donc pas facile à vivre. Mais maintenant c’est fait, on va dire que la mission est accomplie. Même s’il reste un match bonus qu’on va prendre et qu’on va essayer d’aller gagner quand même pour finir sur une bonne note. Maintenant dans notre tête nous sommes apaisés.
Cercle heeft de Belgische en Europese licentie voor seizoen 2021-2022 beet! 🟢⚫️ #levecercle pic.twitter.com/QUsms0fhXY
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Surtout que c’est une saison où tu as connu des hauts et des bas. Comment l’as-tu vécu avec un peu de recul ?
Ma deuxième saison ici a été plus compliquée effectivement, d’abord parce que je suis arrivé tard, au dernier jour du mercato (le 5 octobre 2020, ndlr), après le match contre Brest avec Monaco. En plus j’arrive dans un groupe qui fonctionnait très bien, donc ce n’est jamais évident de débarquer dans ce contexte. D’autant que j’ai eu des petits pépins physiques, ce qui fait que je n’ai pas pu jouer le premier match contre Gand. Ensuite j’ai contracté la Covid-19, avec des symptômes assez forts pendant trois-quatre jours, j’étais complètement couché, donc ce n’était pas simple.
Donc je n’avais de nouveau pas l’opportunité de lancer vraiment ma saison. Et ensuite je suis revenu en décembre où je n’étais pas forcément à 100%, les premiers matchs étaient un peu compliqués. Je n’étais pas à mon niveau, je suis assez lucide sur ça. Mais ensuite quand je suis revenu à 100% de ma forme physique, je pense que c’était beaucoup mieux. Et je crois que ça a aidé aussi l’équipe, puisqu’on a vraiment bien marché en cette fin de saison, avec l’arrivée d’Yves Vanderhaeghe le nouveau coach. On va donc retenir les derniers mois voire les dernières semaines, parce qu’elles ont été très positives.
Tu as pu découvrir aussi de nouveaux postes…
Oui exactement, il y a eu l’apprentissage d’un nouveau poste, car j’ai joué aussi à gauche de la défense cette saison, puis à droite du trio dans l’axe pour les derniers matchs. Franchement c’est un poste où je me sens à l’aise, et puis de toute façon c’est ce que je disais au coach, tant que je suis sur le terrain je suis content. C’est le plus important. C’est vrai qu’en plus ça s’est super bien passé puisque le dernier match que j’ai joué, contre Beerschot, il y a ce but que je marque, avec la victoire au bout, donc c’était top.
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Avec les épreuves que tu as traversées cette saison, dirais-tu que tu as développé certaines ressources mentales ?
C’est sûr que ça n’a pas été tout beau, tout rose, comme lors de ma première saison ici (il termine meilleur passeur du Cercle Bruges, ndlr). Parce que l’année dernière j’ai progressé de façon linéaire, je suis monté en puissance. Cette saison c’était différent, avec beaucoup plus de difficultés. Mais d’un autre côté cela m’a fait progresser dans la tête, avec la blessure, chose que je n’avais jamais connu jusqu’à maintenant. Avec la Covid-19, qui touche toute la planète actuellement et qui est totalement nouveau, donc pour un sportif de haut niveau ce n’est vraiment pas facile à gérer.
Mais j’ai réussi à passer outre, à travailler dans le bon sens, et je pense que ça a marché, pour retrouver un niveau correct puis mon vrai niveau. C’est ce qu’il s’est passé, donc je suis satisfait de cela. Ça n’a pas été aussi beau que l’année dernière encore une fois, mais je suis content d’avoir vécu une saison comme celle-ci, parce que ça va vraiment me servir pour les prochaines années. J’ai pris du plomb dans la tête et j’ai gagné en maturité je pense. Ça m’a fait grandir, je pense qu’il faut toujours voir le côté bénéfique. En plus ça se termine très bien, dans la bonne humeur, avec des bonnes notes et des bonnes ondes donc c’est le plus important.
L’arrivée de Strahinja Pavlović est une des raisons qui expliquent la fin de saison canon du Cercle. Quel est ton regard là-dessus ?
D’abord, je pense que le championnat belge correspond vraiment bien à Pavlo’, et ça se voit dans ses performances, car il est à l’aise, grâce à sa puissance et à sa combativité. Il est de partout, dans tous les duels, et ça, ça nous a fait beaucoup de bien. Ensuite c’est vrai qu’il connaissait déjà une partie des joueurs du Cercle, puisqu’on s’était côtoyé pendant la préparation d’avant-saison à Monaco. Donc il a été mis à l’aise d’entrée avec ça. Et puis Pavlo’ je sais que c’est un joueur de matchs.
Il avait vraiment faim en arrivant ici, car il n’avait pas eu l’occasion d’avoir beaucoup de temps de jeu en première partie de saison. Il avait faim et il l’a démontré. Il a fait beaucoup de bien à l’équipe et je pense que lui aussi s’est fait du bien à lui, car ses performances ont vraiment été très bonnes. Donc je suis content pour lui, et en plus de cela, ça a vraiment été un coup de pouce.
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En plus de cela il a marqué. Il fait partie de ces défenseurs centraux qui osent pousser leurs actions vers l’avant…
Le coach demande toujours aux défenseurs qui sont sur les côtés de ce trio axial, quand moi je jouais à droite ou lui à gauche par exemple, d’aller challenger, de porter le ballon et d’essayer de gagner des mètres en repartant de derrière. Et c’est vrai que lui fait plus que gagner des mètres, parfois il traverse même tout le terrain jusqu’au but (rire). Donc c’est très bien parce que ça fait souffler l’équipe parce qu’il arrive à remonter le ballon dans le camp adverse, et puis ça aide car ça crée des opportunités pour nous. C’est forcément bénéfique, et encore une fois il a été très bon depuis qu’il est arrivé, donc je suis vraiment content pour lui.
Harisson, Strahinja, Anthony, toi… Cette expérience au Cercle Bruges vous a finalement tous permis d’avoir du temps de jeu et de continuer à progresser. C’est aussi ton avis ?
C’est aussi pour ça que l’AS Monaco a noué ce partenariat, pour faire grandir et progresser certains joueurs. C’était encore le cas cette année pour tous les quatre. Chacun a eu son histoire, et chacun a eu son évolution, mais dans tous les cas c’est bénéfique, c’est certain. Ce n’est pas quelque chose de mauvais. C’est pour ça que Monaco l’a fait et c’est pour ça qu’il faut continuer à faire prospérer le Cercle, parce que ça aide vraiment les jeunes à s’émanciper, à grandir, à progresser et même à devenir des hommes. Parce qu’ici nous sommes indépendants, et c’est une aventure qui est bonne à vivre et bonne à prendre. Il y a une bonne expérience à en tirer, d’autant que Bruges est vraiment une belle ville.
As-tu l’impression d’avoir fait le bon choix d’enchaîner cette deuxième saison avec le Cercle ?
Ces deux années ont vraiment été bénéfiques. Un joueur de mon âge qui ressort avec autant de matchs dans les jambes, c’est top parce que j’ai appris. J’ai fait des bonnes choses, d’autres moins bonnes. J’ai fait des erreurs qui vont me servir pour plus tard, j’ai emmagasiné beaucoup d’expérience, donc je pense que c’est très positif. Après je ne vais pas mentir, quand je vois l’AS Monaco cette année, c’est vrai que de temps en temps je suis un peu jaloux (sourire), parce que ça tourne vraiment bien et l’équipe est très belle à voir jouer.
C’est vraiment top ce que propose Niko Kovac. Et j’espère qu’ils finiront très bien, mais j’en suis sûr parce que le groupe est top, et l’équipe qu’il y a autour est géniale aussi, donc j’en suis persuadé. Mais moi j’ai mon histoire, et j’ai décidé de l’écrire avec le Cercle pour le moment, et j’en suis très content, je pense que j’ai fait le bon choix.
Que faut-il justement pour lui montrer que tu as les capacités pour faire partie de ce groupe la saison prochaine ?
C’est à moi de prouver au quotidien quand je vais revenir avec le groupe, et à moi de gagner ma place. Il faut repartir de l’avant et essayer de lui prouver les choses pour faire en sorte que je joue. Mais voilà je suis persuadé qu’avec son idée du football et ses principes de jeu, j’aurai de bonnes choses à faire avec lui. J’en suis certain, je l’espère en tout cas.
D’autant qu’à Monaco, vous avez la chance, pour les jeunes comme toi, d’évoluer aux côtés de joueurs de très haut niveau…
C’est génial. Comme je le dis souvent, je pense que Monaco a réussi le mix parfait cette saison. Parce qu’il y a des jeunes de grande qualité, qui sont encadrés par des joueurs plus anciens avec de l’expérience. C’est grâce à cette mixité que l’équipe tourne aussi bien. D’autant que les jeunes respectent vraiment les plus grands, ils les écoutent quand ils nous donnent des conseils, même si on savait avoir du caractère pour rentrer dans le lard quand il le fallait. Et encore une fois j’espère que ça va continuer jusqu’à la fin de la saison et qu’ils vont réussir par atteindre leur objectif.
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– 𝑲𝒆𝒗𝒊𝒏, 𝒘𝒉𝒂𝒕 𝒅𝒊𝒅 𝒚𝒐𝒖 𝒕𝒉𝒊𝒏𝒌 𝒂𝒃𝒐𝒖𝒕 𝒕𝒉𝒆 𝒂𝒔𝒔𝒊𝒔𝒕?
– 𝑰𝒕 𝒘𝒂𝒔 𝒐𝒌. 𝑱𝒖𝒔𝒕 𝒐𝒌… 😂🎦 Eliot Matazo se fait un peu chambrer après son très bon match face à Metz. 🔥
Ce groupe ❤️🤍 pic.twitter.com/OwDHNITkMr
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En tout cas, tu as l’impression d’être au bon endroit quand tu vois Eliot Matazo, Chrislain Matsima et Enzo Millot avoir leur place dans ce groupe ?
Je pense que quand je vois ça depuis Bruges, je n’ai qu’une seule envie c’est de revenir et d’essayer moi maintenant de prendre une place dans ce groupe, c’est sur et certain. D’autant que de nouvelles infrastructures arrivent, avec le nouveau Centre de Performance. Et c’est sur que travailler (il se reprend), enfin jouer au football dans ces conditions-là, c’est vraiment top. Avoir cet outil de travail ce n’est pas négligeable, et c’est vraiment important si le Club veut encore passer un step supplémentaire. J’ai reçu quelques photos et vidéos du Centre de Performance, et ça a l’air magnifique. Je n’ai qu’une seule hâte, c’est d’arriver dans ces locaux et travailler dans ces nouvelles infrastructures. Ça donne envie de faire son métier tout simplement.