Fouad El Maach : "On doit tous se serrer les coudes"
Le 18 février dernier, la Fédération Française de Football annonçait le retour du championnat de National 2 pour le samedi 13 mars. Une sublime éclaircie pour le football amateur en plein cœur d’une pandémie qui met à genoux le sport français depuis un an. Mais l’espoir d’une reprise ne fut que de courte durée.
De retour de la CAN U20 avec le Maroc
Il y a plus d’une semaine, le Ministère des sports a annulé le retour à la compétition. Alors qu’il vient de rentrer de Mauritanie, où il participait à la CAN U20 avec la sélection du Maroc*, le capitaine de la réserve monégasque Fouad El Maach cherche à positiver malgré tout. Entretien.
Quelle a été ta première réaction quand tu as appris que la saison ne reprendrait finalement pas ?
C’est dur. Un espoir déchu. On a cru qu’on allait enfin reprendre les matchs, on était heureux de renouer avec la compétition, et au final on nous retire notre plaisir. On nous coupe notre espoir.
Comment le groupe a-t-il digéré cette nouvelle ?
Tout le monde a eu la même réaction. Tout le monde était déçu. Un coup on nous dit oui, un autre c’est non. C’est compliqué de comprendre. Mais bon, la situation sanitaire perturbe le quotidien de tout le monde, il faut accepter. Les dirigeants ne peuvent pas tout contrôler. On ne peut en vouloir à personne. C’est le contexte actuel, on ne peut rien y faire.
On doit tous se serrer les coudes et s’il ne faut pas jouer on ne jouera pas. On a déjà été dans cette situation l’an passé. Tout ce que je peux dire c’est que c’est très frustrant deux années de suite comme ça. La saison dernière on faisait une grosse saison avec les U19. On était premiers invaincus, encore qualifiés en Gambardella et finalement on a été confinés. Cette saison on a été arrêtés encore plus tôt. Ce n’est pas simple…
Est-ce tu gardes encore l’espoir que la saison redémarre dans les prochaines semaines ?
Je n’avais plus beaucoup d’espoir au début d’année, et puis en février ils nous l’ont redonné en annonçant la reprise. Et finalement l’espoir ne fut que de courte durée. Honnêtement aujourd’hui je ne me fais guère d’illusions.
Comment le staff de David Bechkoura tente de vous garder en éveil ?
On travaille chaque jour à l’entraînement et c’est déjà un privilège de pouvoir le faire. Le staff a programmé des matchs amicaux contre des centres de formation. On va évoluer contre des équipes plus tactiques et techniques qu’en National 2. Il y aura moins de défi physique qu’en championnat, ça va être très intéressant de jouer contre ces formations-là. C’est vraiment sympa de pouvoir jouer à nouveau des matchs. Même s’ils ne sont qu’amicaux.
En tant que capitaine, comment gères-tu le quotidien avec le groupe ?
Je leur ai dit de ne rien lâcher car à tout moment le championnat peut reprendre. De toute façon on prend toujours autant de plaisir à l’entraînement, il y a toujours autant d’intensité. Nous on aime le football, il nous manque que la compétition. On a un très bon état d’esprit. On garde la joie de vivre, on est des privilégiés encore une fois.
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Pour conclure, tu es arrivé club depuis 2016. Qu’est-ce que cela te procure de porter le maillot de l’AS Monaco chaque jour ?
C’est un véritable honneur ! Surtout que désormais je suis capitaine. J’étais capitaine des U19 l’année dernière et c’est encore le cas avec la N2. J’essaye de montrer que tout le monde peut compter sur moi et pas seulement l’entraîneur, mes partenaires également. On essaye d’avoir un groupe très soudé, on est une vraie bande de potes.
Si je n’avais pas été capitaine j’aurais eu le même rôle dans la vie de tous les jours comme sur le terrain. Je reste moi-même en étant toujours sérieux et travailleur. L’AS Monaco est le club que j’ai choisi lorsque j’étais tout petit. Je continue mon chemin ici en espérant un jour pouvoir évoluer avec le groupe professionnel. Je ne me vois pas ailleurs.
*Il n’a pas disputé la moindre minute après avoir contracté la Covid-19.