Dejan Kuzmanovic : "J’ai la victoire en moi, je n’aime que gagner"
Nemanja Vidic, Branislav Ivanovic, Neven Subotic… Ces 20 dernières années, la Serbie a vu éclore pléthore de joueurs talentueux. Et bien souvent des défenseurs centraux aux caractéristiques similaires. Rugueux, solides dans les duels, dotés d’un leadership naturel et d’un fort caractère, ils sont des rocs toujours difficiles à franchir pour les attaquants adverses. Arrivé au centre de formation de l’AS Monaco en juillet 2019, Dejan Kuzmanovic a un caractère bien trempé avec un goût prononcé pour les duels.
Un caractère tiré de ses origines
« On dit souvent que les Slaves ont le sang chaud. Je possède également ce tempérament depuis tout petit. J’ai la victoire en moi et je n’aime que gagner. Je ne me laisse pas faire et je donne toujours le meilleur de moi-même », martèle le jeune franco-serbe qui vient de fêter ses 17 ans le 18 février. Né d’une mère albanaise et d’un père serbe, le Monégasque puise sa force mentale de son éducation.
« Mes grands-parents étaient serbes et mon père est né en France, tout comme moi. J’ai grandi avec des parents issus d’une culture et de pays différents mais je me suis très bien acclimaté à mon pays d’accueil et à ses valeurs. Dans le sang je suis Serbe même si j’ai grandi comme un Français. Je suis fier de ces origines et ce serait un honneur de défendre les couleurs de la Serbie », explique celui qui a déjà été convoqué à deux reprises avec les U17 des Aigles Blancs mais qui n’a pas pu se rendre en sélection à cause de la crise sanitaire.
Nemanja Vidic et Sergio Ramos comme idoles
Le jeune défenseur des U17 Rouge et Blanc se sert aussi de l’exemple de deux références à son poste pour progresser sur le rectangle vert et façonner sa personnalité. Et là-encore, la Serbie n’est jamais bien loin : « Le joueur qui est un exemple pour moi aujourd’hui c’est Sergio Ramos, mais avant j’aurais cité Nemanja Vidic parce qu’il est serbe comme moi. Ce sont deux défenseurs très forts dans les duels et propres dans la relance. Ce sont aussi des leaders techniques à leur poste sur le terrain, mais aussi dans le vestiaire. »
Des premiers pas à Lyon et Dijon avant Monaco
Le goût du ballon rond, le jeune Dejan l’a aussi hérité de sa famille. « J’ai débuté à l’âge de 6 ans dans un petit club de la banlieue lyonnaise vers Villeurbanne, qui s’appelait l’AS Tonkin. Plus petit je n’aimais pas trop le foot, c’est d’ailleurs mon père qui m’y a inscrit. Mais la passion est venue au fil du temps. Maintenant je suis un vrai passionné et je suis très heureux de jouer au foot », dévoile-t-il. Ses premières frappes, au cœur de la banlieue lyonnaise, vont également forger son caractère.
« J’étais quelqu’un d’assez timide, je me renfermais sur moi-même. Parfois je me laissais faire quand je me faisais embêter par les autres. J’étais trop timide et gentil. Mais maintenant ma personnalité a changé, je suis un battant », se remémore le natif de Lyon. À 13 ans, ses performances sur le terrain lui permettent de rejoindre le Pôle Espoir de Dijon. « Je suis devenu autonome dans mon quotidien. Je suis parti de chez moi très tôt. Cela m’a fait grandir, j’ai pu rencontrer de nouvelles personnes, ce sont des étapes de la vie qui ont été formatrices ».
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ETRE DÉFENSEUR #31
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— Taccard Marc-Olivier (@motaccard) November 24, 2020
En duo avec Ritchy Valme
Repéré par la cellule de recrutement de l’AS Monaco, Dejan a posé ses sacs de sport en Principauté à l’été 2019. Après une première saison avec les U16 R1, il évolue désormais aux côtés de Ritchy Valme, avec qui il forme le tandem de centraux des U17 nationaux. « J’évolue positivement je pense, depuis mes premiers jours à Monaco. Malheureusement, en ce moment c’est un peu particulier car on n’a pas de matchs. Malgré tout on a quand même la chance de pouvoir s’entraîner, alors je m’investis tous les jours à l’entraînement en donnant mon maximum », confie avec sincérité Dejan Kuzmanovic. Ses attraits pour les duels et pour le combat en font l’un des piliers de la défense des U17 de Manu Dos Santos.
Un tempérament à canaliser
« C’est quelqu’un qui aime vraiment défendre. Sa qualité première c’est le duel. Il doit travailler sur ça justement car il aime tellement le duel qu’il doit apprendre à maîtriser ses interventions », tempère néanmoins son entraîneur. « Ce goût pour défendre est rare maintenant dans le foot. Il y a beaucoup de défenseurs qui sont uniquement dans l’anticipation, la relance et pas dans le rapport de force avec l’adversaire et dans les duels. C’est une de ses qualités. Après il y a d’autres secteurs où il a encore une marge de progression que ce soit sur le plan tactique, dans la lecture du jeu ou sur son placement. »
Dejan Kuzmanovic connaît donc les paliers qu’il lui reste à franchir afin de progresser et devenir un défenseur plus complet. Le jeune monégasque est en tout cas prêt à tout pour réussir : « Je n’ai qu’un plan et je mets tout ce que j’ai pour pouvoir devenir footballeur professionnel et j’espère que mon travail paiera car je me donne vraiment à fond. »
Thibault Falconnat.
