Damien Dellerba : "Je suis passionné par l'histoire de l'AS Monaco"
Le match aller avait été passionnant. Avec au terme des 90 minutes, une incroyable remontée de la part des hommes Niko Kovac, victorieux après avoir pourtant été menés de deux buts à la pause (succès 3-2). Ce dimanche, le club de la Principauté et le Paris Saint-Germain se retrouvent au Parc des Princes. Seuls cinq petits points séparent les deux formations avant le coup d’envoi, grâce notamment à la série d’invincibilité des Rouge et Blanc en 2021 (huit victoires et un match nul).
Supporter l’AS Monaco, un destin tout tracé
Damien sera forcément devant sa télé pour assister à ce choc de la 26e journée de Ligue 1. Originaire de Menton, ce chargé d’administration, de production et de communication dans le domaine musical, passe les 25 premières années de sa vie à vivre au rythme du club de la Principauté. A quelques encablures de Fontvieille.
Le Mondial 98 berce son enfance à travers les exploits des joueurs monégasques, et notamment de Fabien Barthez pour lequel il gardera toujours une affection particulière. Il déménage ensuite à Paris pour poursuivre ses études, et habite désormais à quelques pas seulement du Parc des Princes. À 29 ans, le football ne reste jamais bien loin de lui. Rencontre avec cet amoureux de l’histoire, à l’origine de l’aventure Radio Diagonale avec deux de ses amis Rouge et Blanc.
Bonjour Damien. Expliques-nous comment ta passion pour l’AS Monaco a-t-elle commencée ?
Je dirais que c’est un héritage dans le sens où toute ma famille supportait déjà l’AS Monaco. Comme je suis né à Menton, cela a été une évidence pour moi. J’allais régulièrement au Stade Louis-II, j’étais même abonné. C’était le club professionnel le plus proche de chez moi, et à vrai dire la question ne s’est jamais vraiment posée, cela a été assez logique.
Quels sont les joueurs qui t’ont marqué avec le maillot Rouge et Blanc ?
Un des premiers joueurs que j’ai adoré, c’était Fabien Barthez. C’était l’effet Coupe de Monde 98, et en plus il jouait à Monaco donc ça a tout de suite matché. C’était l’un des meilleurs gardiens du monde à l’époque. Ensuite, j’ai forcément apprécié des joueurs comme Ludovic Giuly, Fernando Morientes en 2004 et plus récemment Bernardo Silva.
Mon petit chouchou était Joao Moutinho, j’ai toujours été convaincu par le fait que c’était un joueur essentiel dans l’équipe de Leonardo Jardim. Je l’ai beaucoup aimé, un joueur de l’ombre, très technique et qui organisait le jeu. Il avait un rôle essentiel. Il était un peu trop décrié à mon goût, on ne lui rend pas assez justice aujourd’hui.
Tu t’intéresses également à des joueurs plus anciens grâce aux émissions « historiques » que tu réalises avec Radio Diagonale.
C’est vrai que je scrute particulièrement des joueurs qui ont marqué le Club même si je ne les ai pas forcément vu jouer. Je pense notamment à Jean-Luc Ettori pour lequel j’ai une admiration énorme. Je ne l’ai jamais vu sur le terrain mais c’est une chose que je n’explique pas. C’est frustrant d’entendre parler d’une légende de l’AS Monaco sans l’avoir vu sous la Diagonale. J’ai l’impression d’être passé à côté de quelque chose. Je suis très attaché à l’histoire du Club, j’adore quand il y a des gens qui mettent en commentaires leurs propres souvenirs par rapport à un joueur.
Patrice, lors du dernier épisode de Partout toujours, nous avait déjà parlé de l’aventure « Radio Diagonale ». Cela représente quoi pour toi ?
C’est quelque chose que j’ai toujours voulu faire, la radio m’a toujours attiré. J’avais commencé avec « asmfoot », qui à l’époque était le premier site de la communauté de supporters monégasques. J’ai fait un peu de radio grâce à cette expérience mais malheureusement cela s’est arrêté. J’ai voulu continuer et on s’est réunis à plusieurs, on a décidé ce créer « Radio Diagonale ». Ce que j’aime, c’est l’idée de partager notre passion dans un premier temps.
Je combine cette passion de la radio avec celle de l’AS Monaco. On ne compte pas les heures que l’on passe à travailler pour ce projet. On crée des visuels, on prend le temps de répondre aux gens sur les réseaux sociaux, à préparer des émissions, c’est très long d’éplucher des vieilles revues de presse à propos du sujet que l’on souhaite aborder. Ce n’est jamais simple de retrouver des comptes rendus de matchs dans les années 1970 !
Tu essayes de retracer l’histoire du club dans les moindres détails.
Au départ, j’ai une formation d’historien. J’ai toujours aimé la recherche historique. J’ai un peu de mal à expliquer cette passion, l’appétit vient en mangeant comme on dit. Plus j’en vois, plus j’ai envie d’en savoir davantage. On a fait une émission sur Manu Amoros il y a quelques temps, c’est un joueur qui a énormément apporté au Club. Et pourtant, c’est quelqu’un qui est très rattaché à l’Olympique de Marseille alors qu’il a fait la majorité de sa carrière à l’AS Monaco.
Je vais donc me pencher sur la question, trouver ses points forts, son profil de joueur etc… On a envie de répondre à beaucoup de questions, et combler des choses que l’on ne connaît pas. Le hasard fait bien les choses car l’émission est sortie le jour de son anniversaire. Quand on cherche, on a besoin d’aller fouiller sur plusieurs sites, puis on essaye d’amener une plus-value à nos recherches.
As-tu l’occasion de venir régulièrement au Stade Louis-II ?
Oui, j’y allais souvent lorsque j’étais dans le sud. C’est plus compliqué maintenant. Le premier match auquel j’ai assisté était un Monaco – Montpellier en 1999, au mois de novembre. Les Rouge et Blanc avaient gagné 1-0 grâce à un but de Marco Simone, c’est encore frais dans ma mémoire. C’était un événement, j’avais huit ans et j’en garde un bon souvenir.
Quel match de l’AS Monaco est resté gravé dans ta mémoire ?
Très clairement, la rencontre retour face à Manchester City en huitième de Ligue des Champions durant la saison 2016-2017. J’ai assisté à qu’un seul match en 2004 contre le PSV Eindhoven, je n’avais pas connu les grosses ambiances face à Chelsea ou face au Real Madrid. J’ai découvert un Stade Louis-II en furie face aux Citizens, c’était absolument incroyable. C’est une période absolument exceptionnelle pour le Club. On termine la saison précédente par une déroute à Lyon, rien n’indique que l’AS Monaco va réaliser une saison grandiose quelques mois après. C’était une surprise, je sus monté tellement en haut en émotions cette année-là, que la suite a été compliqué à digérer.
Tu habites à seulement quelques pas du Parc des Princes désormais…
Le fait de quitter le sud, ça change un peu le rapport de supporter. Le fait de ne pas pouvoir aller au stade, c’est une souffrance. En ce moment, c’est une chose partagée par tout le monde à cause de la situation sanitaire. En tant que local, être loin de ses terres n’est jamais facile. Le Parc des Princes est devenu mon rendez-vous obligatoire annuel au final. C’est le moment que je ne dois pas rater. J’ai également fait un déplacement à Guingamp, qui suivait une défaite à Paris. On perd aussi au stade du Roudourou, c’est à la fin de la saison 2018. Je me suis senti comme le chat noir…
En plus d’être fan de football, tu regardes de près la Formule 1.
Oui, c’est vrai. Le Grand Prix de Monaco est toujours un moment particulier quand il a lieu. Comme pour le Stade Louis-II en 1999, j’ai également assisté à la course pour la première fois cette année là. Je suis de nationalité française, mais si je dois dire que j’ai un Grand Prix national, je m’identifie plus à celui de Monaco qu’à celui de France. Mon père a travaillé pendant 45 ans en Principauté, on a une histoire affective avec Monaco. Le Grand Prix était un évènement incontournable chaque année.
Pour terminer, comment appréhendes-tu cette rencontre face au PSG dimanche ?
Plutôt avec la boule au ventre, mais ce qui est plutôt bon signe. C’est vrai que sur les dernières années, on partait un peu défaitistes. Cette année, il y a un véritable enjeu, on a quelque chose à jouer. J’ai envie de pronostiquer une victoire 3-2 pour l’AS Monaco, comme lors du match aller. Soyons optimistes, on a réussi à renverser la vapeur en novembre dernier à domicile face à eux. Paris a joué un match important en Ligue des Champions en début de semaine, c’est peut être le bon moment pour les affronter.
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