Coupe de France 1960 : Une finale avant l’heure
Lors du tour précédent, l’AS Monaco se heurtait déjà au “onze” de gloire de l’OGC Nice. Au terme de 90 minutes épuisantes, les Aiglons succombaient au talent des asémistes (3-1).
Désormais, c’est le mythique Stade de Reims qui s’oppose au club de la Principauté. Celui-ci a fière allure… Raymond Kopa, Michel Leblond, Lucien Muller (dit “le petit Kopa”, ndlr), pour ne citer qu’eux. Reims est alors réputé pour son “football champagne”, tourné vers l’offensive et constitué de passes courtes, rapides et précises. Les Rémois vivent là leurs plus belles années : 2 fois finalistes de la Ligue des Champions face au Réal Madrid (56,59), 3 fois champions de Ligue 1 (53,55,58) et 2 titres de Coupe de France (50,58).
Les deux effectifs se rencontrent alors à Colombes, devant plus de 30 000 spectateurs. La Princesse Grace et le Prince Rainier ont fait le déplacement pour supporter les Rouge et Blanc.
Une solidité à toute épreuve
22 acteurs entrent sur le terrain, parmi eux, 14 sont nés dans les Hauts-de-France (6) ou dans le Grand Est (8). Il ne faudra attendre que 14 minutes pour que Lucien Cossou, ouvre le score de la tête, sur un centre du côté gauche.
Le duel d’entraineur, Albert Batteux – Lucien Leduc est phénoménal. Tous deux écriront les plus belles pages de l’histoire de l’AS Monaco et du Stade de Reims. Pour faire respecter leur plan de jeu, ce sont deux défenseurs charismatiques qui s’affrontent. Raymond Kaelbel (l’un des meilleurs défenseurs de la décennie 50-60, Rémois de 62 à 64) face à Robert Jonquet (Rémois le plus capé qui participe activement à tous les succès du club).
Une véritable lutte psychologique se met alors en place entre les deux effectifs. Peu à peu, les asémistes doivent subir de très nombreuses offensives de l’adversaire. Tout en essayant de garder l’avantage, les Rouge et Blanc tentent d’agrandir la marque. Mais les Rémois contrôlent le ballon et sont de plus en plus dangereux. Pourtant, aucun but ne sera inscrit en première période.
La consécration d’une partie
Au retour des vestiaires, les supporters profitent d’un combat acharné, pourtant peu prolifique. Après l’heure de jeu, le tableau des scores affiche toujours 1-0 pour les Rouge et Blanc.
Pourtant, Robert Siatka, surnommé le “cheval” pour sa vitesse et son endurance, égalise de la tête sur un coup franc de Kopa à la 69e minute. C’est une véritable coup dur pour l’AS Monaco qui résistait d’une fort belle manière aux Rémois. Tout est alors encore possible ! Les milieux de terrain asémistes ne se découragent pas et offrent diverses opportunités aux attaquants. Au coeur du stade Yves-du-Manoir, habitué des grands évènements, la tension est palpable. À l’approche de la fin du match, l’AS Monaco obtient un corner. Albertus Carlier place la balle dans le rond central, Hess n’a plus qu’à l’a pousser au fond des filets (88e). Le Messin jouera une saison sous les couloirs rémoises en 1963.
Mr Bois siffle la fin de la rencontre. L’AS Monaco est qualifié pour la première fois de son histoire en finale de Coupe de France.