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Supporters 09 juillet 2024, 15:20

Christopher, chercheur au cœur Rouge & Blanc

Christopher, chercheur au cœur Rouge & Blanc
Tombé amoureux des couleurs rouge et blanche durant son enfance, chercheur au Centre Scientifique de Monaco (CSM) depuis 2019, Christopher, 34 ans, a fait de sa passion pour l’AS Monaco la boussole de son parcours de vie. Portrait.

Rien ne le prédestinait à devenir supporter du club de la Principauté…et pourtant c’est aujourd’hui l’AS Monaco qui rythme son quotidien. « Je ne rate jamais un match, quel que soit l’événement » assure Christopher.

« Lorsque ma compagne veut organiser quelque chose, elle regarde la programmation des matchs et elle choisit la date en fonction. » avoue-t-il avec le sourire.

1998 – Coup de foudre devant le maillot à diagonale

Né à Grenoble en 1990, benjamin d’une fratrie de quatre frères et sœur, Christopher a un coup de foudre pour le club du Rocher un soir de février 1998.

Quelques jours après la Saint-Valentin, alors que le 1/8e de finale de Coupe de France entre Monaco et Marseille est retransmis sur la télévision familiale, il « tombe amoureux », comme beaucoup avant et après lui, « du maillot rouge et blanc, de sa diagonale et de l’écusson du Club. »

Les Rouge & Blanc filent en ¼ de finale grâce à un doublé de Victor Ikpeba et Christopher débute son histoire d’amour avec l’AS Monaco.

2002 – Première expérience au stade et… première victoire face à Lyon à Gerland !

Vient ensuite le premier maillot du Club – « celui de Marco Simone qu’on m’a offert à Noël en 1999 » – et les premières émotions en tribunes. Lyon n’étant qu’à une centaine de kilomètres de Grenoble, c’est à Gerland, le 21 septembre 2002, que Christopher vit sa première expérience au stade, aux côtés de son papa.

Et quel baptême ! Grâce à des réalisations de Shabani Nonda, Ludovic Giuly et Souleymane Camara, l’AS Monaco s’impose 3-1 face au futur champion de France, comptant dans ses rangs Juninho, Anderson, Dhorasoo, Edmilson ou bien encore Coupet.

2003 – Première rencontre avec les joueurs

La première rencontre avec les joueurs du Rocher a ensuite lieu quelques mois plus tard, en 2003. Descendu pour la première fois avec toute sa famille en Principauté, Christopher enchaîne les photos et les autographes à la sortie du centre d’entraînement avec les joueurs qu’ils n’avaient encore jamais vu d’aussi près. « Marco Simone, mon idole, bien sûr, mais aussi Pontus Farnerud, ou Tony Sylva. »

« Je n’oublierai jamais ce jour-là….j’étais au paradis, je n’avais plus envie de repartir. » partage-t-il avec émotion. « Ensuite c’est l’engrenage, plus tu vois joueurs, plus tu t’attaches à eux et à l’équipe et plus tu reviens… »

2008 – Première fois au Louis-II face à Caen

L’obtention du permis de conduire à ses 18 ans, en 2008, lui ouvre de nouvelles perspectives et la possibilité de se déplacer beaucoup plus librement vers sa terre promise.

Ainsi, le 23 août 2008, alors en vacances dans la région, il découvre le Stade Louis-II à l’occasion de la 3ème journée du championnat de France 2008-09. Si la rencontre n’est pas restée dans les annales (1-1, but de Frédéric Nimani), elle restera en revanche gravée à jamais dans la mémoire de Christopher.

Joli clin d’œil du destin, l’Isérois enchaine le week-end suivant à… Grenoble, sa ville natale où il vit toujours, dont le club, le GF 38, vient tout juste de remonter dans l’élite et reçoit les Rouge & Blanc au stade des Alpes lors de la 4ème journée de Ligue 1.

2014 – Aux premières loges le jour du chef d’œuvre de Berbatov face à Nice

Débutant dans la foulée ses études supérieures, Christopher doit néanmoins se résoudre à vivre sa passion à distance durant plusieurs années. Un crève-cœur pour lui, certes, mais à l’origine d’un objectif qui va devenir son moteur et le fil conducteur de sa vie : s’installer un jour à deux pas de la Principauté.

En attendant, il ne rate pas un match du Club. « Pour le match de la remonté à Nîmes en 2013, j’étais resté chez moi pour le voir la télé, alors que mes collègues jouaient au foot, comme tous les samedis après-midi » raconte-il. « Ils se moquaient de moi, mais ce match était trop important, hors de question de le louper ! »

Quelques jours après que l’AS Monaco ait assuré sa remontée en Ligue 1, Christopher, lui, obtient sa licence en biologie et intègre un master en « biologie cellulaire et du cancer » qui lui laissera davantage de flexibilité pour suivre son équipe.

Pour son retour au Louis-II en 2014, il s’offre un derby face à Nice au cours duquel Dimitar Berbatov régale le public en inscrivant un petit bijou grâce auquel les Rouge & Blanc l’emportent. « C’était le week-end de Pâques, ma mère m’avait engueulé car j’avais préféré descendre à Monaco plutôt que de passer la journée avec toute la famille » se souvient Christopher.

2017 – Un souvenir ému de la remontada face à Manchester City

Son admission en doctorat entre 2015 et 2018 – trois années au cours desquelles il continue de se spécialiser dans la recherche contre le cancer – n’entrave pas ses déplacements entre l’Isère et la Principauté. Bien au contraire.

De plus en plus fidèle à l’enceinte de Fontvieille, il garde un souvenir ému du match retour de 1/8e de finale de Ligue des Champions face à Manchester City. « Quel match incroyable ! Les vingt dernières minutes étaient interminables après le but de Bakayoko… » se remémore-t-il. « On marchait sur l’eau cette saison-là. La question n’était pas de savoir si on allait gagner mais plutôt avec combien de buts inscrits. »

2019 – Installation aux pieds du Rocher

Alors que sa détermination à se rapprocher de la Principauté ne l’a jamais quittée, il touche au but, en 2019, lorsqu’après une intense période de prospection, il obtient un poste de post doctorant au Centre Scientifique de Monaco (CSM).

Il s’installe avec sa compagne à Beausoleil, à seulement dix minutes du Stade Louis-II. « Un pur bonheur » et une joie non éphémère pour celui qui se dit « tous les jours » qu’il a « de la chance d’être ici » et assure avoir « toujours la même satisfaction » quand il contemple le port Hercule par la fenêtre de son laboratoire. Cerise sur le gâteau : quelques semaines après son arrivée, sa fille vient au monde au Centre Hospitalier Princesse Grace.

Son lien avec l’AS Monaco ne va alors cesser de se renforcer.

2020 – Engagement aux côtés de la Fondation Flavien contre les cancers pédiatriques

Tout d’abord via Fondation Flavien, organisation monégasque engagée dans la lutte contre les cancers pédiatriques et soutenue de longue date par l’AS Monaco, à la suite d’une rencontre décisive avec son Président, Denis Maccario.

« Denis avait à cœur que le CSM travaille sur les cancers pédiatriques » explique Christopher. « Il m’a encouragé à utiliser ce que j’avais développé durant ma thèse, la médecine nucléaire, pour mettre au point des traitements plus efficaces et moins nocifs contre les cancers du cerveau de l’enfant. »

En plus de son soutien moral, la Fondation Flavien finance une partie des recherches du CSM et de Christopher. Une aide précieuse qui a notamment débouché récemment sur la réalisation d’un essai clinique inédit. « Denis a été un moteur et une source de motivation » témoigne-t-il avec reconnaissance. « Il a une énergie incroyable. Je ne le remercierais jamais assez pour toute la confiance qu’il m’a accordée. »

Cette collaboration entre le CSM et la Fondation Flavien permet à Christopher de se rapprocher encore un peu plus de son club de Cœur à l’occasion d’un match dédié à ces deux entités par l’AS Monaco, en février 2022.

2021 – Soutien scolaire à l’Academy aux côtés de Ben Seghir, Magassa, Diop…

Entre temps, en septembre 2021, Christopher commence à assurer des cours de soutien scolaire aux jeunes joueurs de La Diagonale après avoir contacté Virginie Gollino, Responsable de la Scolarité, sur LinkedIn. « Je faisais beaucoup d’enseignements pendant ma thèse et ça me manquait de ne plus en faire. C’était également une occasion de me rapprocher du Club » en sourit-il.

Jusqu’en février 2023, Christopher côtoie ainsi les Eliesse Ben Seghir, Soungoutou Magassa, Mamadou Coulibaly ou bien encore Edan Diop. « Ils étaient tous hyper sympas, j’ai crée un très bon lien avec eux. »

« Une expérience enrichissante » dont il conserve un excellent souvenir et de nombreuses anecdotes, notamment avec le numéro 7 des Rouge & Blanc. « Quand Eliesse inscrit son doublé à Auxerre en décembre 2022, je l’aide une semaine plus tard à remplir son dossier d’admission post bac durant un temps de soutien scolaire. »

En mai 2022, c’est naturellement lui qui accueille plusieurs U17 du Club lors d’une visite organisée au CSM, dans la continuité du match dédié au centre scientifique et à la Fondation Flavien quelques mois plus tôt.

2023 – Le début de la plus belle saison sportive vécue depuis son arrivée

Installé définitivement dans la région après l’obtention d’un poste de chercheur au sein du CSM en 2022, Christopher ne loupe « pas un seul match » de l’équipe qu’il soutient « depuis les Premières ou les Pesages. »

Il savoure la saison 2023-2024 – « la meilleure depuis que je suis installé ici avec la patte Hütter et une maitrise dans le jeu retrouvée » – et apprécie particulièrement le dernier match de la saison contre Nantes, vécu en Pesages, avec « une ambiance exceptionnelle qu’on aimerait avoir à tous les matchs. »

Désormais tatoué des arches du Stade Louis-II et du l’écusson du Club sur le bras, il attend avec impatience les premiers matchs de cette saison du Centenaire et le retour de la Ligue des Champions dans l’enceinte de Fontvieille.

2024 – Soutenance au Centre de Performance

Le 17 juin dernier, Christopher entremêle encore un peu plus sa passion pour l’AS Monaco et sa vie personnelle en soutenant son HDR (« Habilitation à diriger des recherches », la plus haute qualification universitaire) au Centre de Performance. « Quand j’ai dû réfléchir à un lieu pour la soutenance, j’ai tout de suite penser à ici… ça change des endroits habituels et pour un supporter du Club c’est forcément très fort. »

Devant une cinquantaine de personnes, parmi lesquelles les membres du jury, ses collègues du CSM et ses proches, Christopher passe brillamment son examen, non sans émotions. « J’étais tellement stressé que je ne me suis pas rendu compte sur le moment que j’étais à l’AS Monaco » se plonge-t-il dans ses souvenirs. « C’est à la fin que j’ai réalisé. Je me suis revu au même endroit il y a vingt ans, lorsque j’étais ado et que j’attendais les joueurs à la fin de leur entrainement.. J’ai ressenti beaucoup d’émotions. »

Histoire de parfaitement boucler la boucle, un collègue du CSM lui réserve une sacrée surprise. « Il m’a dit que quelqu’un qui n’avait pas pu venir avait tenu à me laisser un message. Et en fait c’était Marco Simone, le joueur dont je me suis fait floquer le nom sur mon premier maillot du Club, qui m’avait laissé un message très émouvant pour me souhaiter bonne chance » raconte-t-il avec émotions.

« Un grand merci à l’AS Monaco pour son soutien et pour avoir rendu cela possible. Je trouve génial l’engagement du Club aux côtés de la Fondation Flavien et du CSM. »

Le mot de la fin pour cette attachant supporter ? « Un ancien chercheur à Grenoble me disait « tu verras, avec ta vie de famille et tes occupations diverses, le foot passera au second plan car la passion s’estompe… » mais c’est tout l’inverse me concernant : il n’y a pas un endroit où je suis le plus heureux qu’au Stade Louis-II. »