Boris : "Mon meilleur déplacement ? Le parcage à Arsenal en 2015 !"
Il est tombé dedans lorsqu’il n’était encore qu’un enfant découvrant le foot à Bar-le-Duc, près de Metz. Marqué par les couleurs rouge et blanche, symbole de son attachement viscéral pour l’AS Monaco, Boris Gamin, aujourd’hui âgé de 31 ans, a très rapidement monté une antenne du CSM dans sa région, les « Supp’ Lorraine ».
Un lorrain exporté sur le Rocher
Pour parcourir les routes de France, et supporter son club de cœur, partout, toujours ! Désormais employé dans un restaurant sur le Rocher à Monaco, histoire de « joindre l’utile (le travail), à l’agréable (la passion) », ce fan inconditionnel vit plus que jamais sa passion à 100%. Rencontre, avant le déplacement à Metz.
Bonjour Boris. Raconte-nous comment es-tu devenu supporter de l’AS Monaco ?
C’est vrai que dans ma région d’origine, la Lorraine, il y a beaucoup plus de supporters du FC Metz et éventuellement de Nancy que de Monaco. Mais étant né en 1991, j’ai commencé à suivre et à jouer au foot en 1997-1998, dans les très belles années de l’ASM. Une période où nous sommes champions en 1997 puis en 2000, et où l’Europe nous sourit, jusqu’à cette finale de Ligue des Champions en 2004 contre Porto. Il y avait des joueurs incroyables qui nous ont fait aimer l’équipe. Et puis il y a beaucoup de gens autour de chez moi qui me disent qu’il y a une culture de l’AS Monaco à Bar-le-Duc, et c’est un peu vrai !
Comment expliques-tu cela ?
Les couleurs de l’équipe où je jouais étaient le rouge et le blanc ! Il y avait deux clubs dans la ville à l’époque, et au comité d’administration du mien, quatre ou cinq personnes étaient fans de l’AS Monaco et ont voté pour que les couleurs soient les mêmes que celles du club du Rocher. A partir de là, on a commencé à jouer en rouge et blanc.
Tu parlais des joueurs qui t’ont fait aimer le Club, qui sont-ils ?
(Sans réfléchir) Ludovic Giuly a été mon idole ! D’ailleurs j’ai eu la chance de le rencontrer plusieurs fois depuis. C’est quelqu’un de très accessible, donc c’était super pour moi de pouvoir le côtoyer. Dans cette génération, des joueurs comme Fernando Morientes ont fait de cette épopée 2004 un moment incroyable. Ensuite j’étais super jeune quand ils jouaient, mais j’ai quand même quelques souvenirs de l’époque David Trezeguet et Thierry Henry. J’avais 8-9 ans, mais je m’en rappelle car mon père faisait pas mal de route pour m’emmener au stade quand Monaco jouait à Metz, Nancy, Reims ou encore Sochaux.
A quand remonte ton premier déplacement ?
C’était un déplacement à Metz 1997-1998. J’avais à peine plus de 7 ans. On y allait souvent, car mon club était justement partenaire du FCM, et ils nous offraient des places. Je partais en bus avec le club, c’était génial.
Quel déplacement t’a-t-il le plus marqué ?
Certainement le 7-0 à Metz justement en 2017 ! J’avais organisé un bus, comme je le fais souvent. Je l’ai fait pour la première fois à 18 ans, et c’est moi qui ai monté le groupe « Supp’ Lorraine’. Avant cela, j’organisais des déplacements de manière non officielle. Et après mon retour d’un voyage en Australie, à 20 ans, j’ai commencé à m’occuper de déplacements plus importants, à organiser des bus, à faire un système d’encartage avec le CSM. Mais pour y revenir, c’est vrai que le 7-0 était incroyable ! Cette saison-là on marchait sur l’eau, on mettait des trempes à tout le monde. Je me rappelle que cette semaine-là, on avait tapé Metz et Nancy en quelques jours, en mettant plus de dix buts en tout. Et je peux te dire que quand tu habites en Lorraine, que tu connais beaucoup de supporters de Metz et de Nancy et que tu leur en mets autant, tu peux chambrer le lundi matin.
As-tu également fait des parcages en coupe d’Europe ?
Oui j’en ai fait beaucoup (sourire) ! Encore récemment, j’étais à San Sebastian pour le match contre la Real Sociedad, à Eindhoven et à Braga pour le huitième de finale aller de Ligue Europa. J’ai été deux fois à Dortmund, à Leipzig, deux fois à Turin, à Arsenal, deux fois à Tottenham, à Manchester City, à Anderlecht, Berne, Porto, Lisbonne… Mais je dirais qu’au sommet de mon top 3 il y a le déplacement à Arsenal en 2015, où on gagne 3-1. Dans le cortège pour aller au stade on voit la compo, avec des jeunes comme Almamy Touré, et on se dit que ça va être très dur. Et au final on l’emporte ! Je me souviens que j’étais au premier rang du parcage, et quand je me retournais, je voyais cette foule incroyable. Tout le monde chantait, la ferveur était extraordinaire.
En plus j’avais récupéré le short de Yannick Ferreira Carrasco qui avait marqué à la fin avant de venir célébrer devant nous. C’était génial ! Il y a aussi City qui était énorme. Nous étions partis de Belgique avec mon groupe de Lorraine, nous étions 34, et on restait deux jours sur place, comme d’habitude. On prend 5-3 ce jour-là, mais ce qui est super c’est qu’on sait pertinemment qu’on va passer ! C’était fou. Quand Radamel Falcao rate le penalty et qu’il met ce magnifique piqué derrière. Ce sont des images qui nous donnent les frissons quand on les regarde encore maintenant. Comme quand Kylian Mbappé vient célébrer devant nous à Dortmund !
𝟭𝟬 𝗮𝗻𝘀 de Présidence : 𝟭𝟬 𝗱𝗮𝘁𝗲𝘀 clés 🔑
5️⃣ Quand l’AS Monaco foudroyait les Gunners en Ligue des Champions.#10yearsAnniversary pic.twitter.com/d6SWvqsYmM
— AS Monaco 🇲🇨 (@AS_Monaco) December 30, 2021
Tu fais partie de ceux qui étaient restés sur place ?
Oui nous étions restés car on était encore une trentaine sur place, et j’avais déjà réservé les hôtels, donc ça ne changeait rien à nos plans. Nous sommes repartis après le match, c’était génial encore une fois.
Gardes-tu de l’admiration pour certains joueurs de cette époque ?
Même si on regrette qu’il soit parti à Paris, je dirais Kylian Mbappé, qui est amené à être le meilleur du Monde et à gagner le Ballon d’Or. Ensuite on avait une belle relation de proximité avec Danijel Subasic. C’était un super mec ! Et vu que je faisais aussi les déplacements en Ligue 2, j’étais presque là à lui cirer les godasses dans l’aéroport quand il a marqué sur coup franc à Boulogne ! Et puis Bernardo Silva : tellement simple et efficace. Il fait partie des joueurs qui n’étaient jamais dans la lumière, mais qui étaient toujours là. Jamais un match moyen. un vrai bon footballeur, mais aussi un super gars ! Je suis content qu’il ait poursuivi sa progression, comme Fabinho. Des joueurs humbles et qui font aujourd’hui une très belle carrière.
Est-ce une fierté pour toi de te dire que ton club a lancé autant de champions ?
C’est clair ! Quand on voit toutes les pépites qu’on a pu sortir… C’est une fierté de réussir à faire éclore autant de talents à chaque génération. C’est signe qu’il y a une grande qualité au sein de notre de centre de formation, qui s’est doté d’un super bâtiment récemment avec La Diagonale. C’est ce qui nous permet de rester toujours à un bon niveau, quand on voit le nombre de joueurs qui sortent et qui font plus que dépanner en équipe première. On a vu par exemple dernièrement l’éclosion de Maghnes Akliouche, que j’ai vu rentrer à Quevilly en Coupe de France où j’avais fait le déplacement. Il a un très grand talent et a fait de très bonnes rentrées. Après je pense qu’il n’ose pas encore assez. Quand il aura passé ce petit cap, il pourra faire de très grandes différences. En tout je pense qu’il a vraiment un très gros potentiel. Il a un truc !
Pour revenir au fait que de nombreux supporters, comme toi, suivent l’AS Monaco à l’extérieur, comment l’expliques-tu ?
Nous sommes beaucoup, malgré la situation géographique du club, qui fait qu’il est juste à côté d’une grande ville comme Nice. Historiquement, l’AS Monaco pèse ! En France, il y a énormément de groupes de supporters un peu partout, et on remplit systématiquement le secteur visiteur. Pourtant Monaco, c’est le bout du monde pour tout le monde, que tu habites dans le Nord, en Bretagne, dans le Sud-Ouest ou en Lorraine. Aller à Monaco est une épopée. On aimerait y aller tous les week-ends, mais ce n’est malheureusement pas possible. Il faut poser des jours, et par rapport au travail, c’est compliqué. Alors on vient supporter notre club à l’extérieur. Il y a pleins de stades qu’on peut faire à 4-5 heures de route de chez nous finalement. C’est beau de voir cette ferveur !
Est-ce une fierté pour toi de te dire que tu arrives à rassembler autour de toi ?
Carrément ! Ce dimanche on sera environ 35 à Metz, nous étions une vingtaine à Strasbourg le mois dernier… Les gens viennent de partout pour venir voir jouer Monaco, donc ça c’est super !
Ta passion t’a-t-elle amené à collectionner les maillots des Rouge et Blanc ?
On peut dire que je suis un bon client, car j’achète systématiquement les trois maillots à la boutique du Club pour ma collection personnelle. Entre les maillots récupérés et les maillots achetés, je dois en avoir entre 120 et 130 ! Le dernier en date que j’ai récupéré, c’est celui de Chrislain Matsima en Coupe de France face au Red Star. Ensuite j’en ai un de Ludovic Giuly en 2001, et un de Cesc Fàbregas notamment.
Pour finir, que dirais-tu aux joueurs dans l’optique du sprint final, si tu pouvais t’adresser directement à eux ?
Objectif Europe ! Il reste neuf finales pour espérer rejouer la coupe d’Europe la saison prochaine. Soyez concentrés sur ces neuf matchs et gagnez-en le maximum pour terminer le plus haut possible. Mais je pense qu’ils en sont conscients.
(Boris souhaite ajouter un dernier mot, à l’adresse de son groupe Supp’ Lorraine)
Si je peux passer un petit message pour mon groupe. Je souhaiterais les remercier, car nous sommes toujours plus nombreux chaque année. Même pendant le Covid, nous étions une cinquantaine encartés cette saison. En 2018 nous étions plus de 60. Au début nous étions juste une bande de potes, et au fur et à mesure le groupe s’est agrandi. Donc je voudrais les remercier d’être toujours là, malgré des périodes plus difficiles. Ils n’ont rien lâché et sont encore nombreux à Metz, donc j’en suis très fier, parce qu’ils ne lâchent rien !