Arnaud Le Crom : "La célébration du titre à Rennes était spéciale"
C’est l’un des déplacements les plus longs de l’année pour les Rouge et Blanc. Mais même à l’autre bout de l’Hexagone, le peuple monégasque résonne. Près de 950 kilomètres à vol d’oiseau séparent ainsi Monaco et Lorient. Pourtant, Arnaud Le Crom, homonyme de l’ancien gardien de but, a vécu depuis tout jeune les exploits de son équipe fétiche depuis sa région natale.
Il est tombé dedans dans les années 90′
Originaire du Morbihan, ce jeune agriculteur de 33 ans habite et exerce son métier à Hennebont. Comme Hervé Obrecht, il s’est attaché au club de la Principauté dans les année 90′, alors qu’il était encore tout jeune. Rencontre avec ce mordu de l’AS Monaco, qui garde précieusement le maillot dédicacé de Bernardo Silva dans son armoire.
Bonjour Arnaud. Comment cette passion pour l’AS Monaco est-elle apparue chez toi ?
Elle est apparue il y a longtemps, dès mes premiers souvenirs de football. Quand mon père regardait le foot sur Canal +, j’ai voulu faire pareil que lui. J’ai donc commencé à partir de la saison 1994-1995. Lui est supporter de l’AS Saint-Etienne, car c’était l’équipe phare durant sa jeunesse. Ici, en Bretagne, il n’y avait pas spécialement de grandes équipes. Lorient était encore une petite équipe, même si cela jouait plutôt bien, mais ce n’était pas exceptionnel. J’ai tout de suite accroché avec l’AS Monaco, car j’adorais le jeu proposé et ce maillot avec la Diagonale. Il n’y a pas d’explication logique on va dire, cela s’est fait au feeling. J’ai commencé à m’intéresser de près à l’équipe, aux joueurs et notamment à Fabien Barthez. C’était un gardien qui me plaisait beaucoup. Thierry Henry commençait à se faire un nom également. J’ai vu son premier but en 1995, ce sont des choses comme ça qui m’ont marqué et qui m’ont permis d’entretenir cette passion.
Ce sont les deux joueurs qui t’ont le le plus marqué ?
Fabien Barthez, j’ai vraiment adoré. Ce n’est pas forcément explicable, c’est une « bouille », un mec qui n’avait jamais de pression et qui plaisantait beaucoup. C’est le type de joueur qui est essentiel dans un groupe, et il l’était aussi bien avec l’AS Monaco qu’avec l’équipe de France. Il a vécu le titre de champion de France en 1997, il a été important durant cette période-là. Il composait une belle équipe avec Thiery Henry, Emmanuel Petit ou encore Sonny Anderson. Ils sortaient du lot. En plus, ils deviennent champions du Monde quelques temps après, donc cela amplifie cette passion. Cinq joueurs sont formés à l’AS Monaco lors de cette Coupe du Monde en 1998. C’est une fierté, on a l’impression d’avoir contribué à ce titre qui est quelques chose d’historique pour notre pays. C’est la même chose en 2018 lors du deuxième sacre, où certains joueurs monégasques ont un rôle clé dans l’équipe.
D’autres joueurs t’ont-ils marqué ?
J’ai bien aimé des joueurs comme Rafa Marquez et Marcelo Gallardo. Tout supporter monégasque rêve de voir l’Argentin un jour sur le banc de l’AS Monaco. C’est un super entraîneur en plus d’avoir été un joueur classe. Encore après, je pense forcément à l’épopée de 2004 avec Jérôme Rothen et Ludovic Giuly. Dernièrement, je retiens surtout Fabinho. C’était un joueur de l’ombre qui amenait une certaine sérénité devant la défense. S’il est aujourd’hui joueur de Liverpool, ce n’est pas pour rien.
As-tu déjà été au Stade Louis-II ?
Oui, c’est loin mais j’ai eu l’opportunité de venir en septembre 2018 face à Marseille. C’était lors de la présentation de la Coupe du Monde au Stade Louis-II. La défaite 3 buts à 2 a un peu gâchée la soirée. Je me rappelle que Kostas Mitroglou était en feu ce jour-là, il sortait des gestes de nulle part, on se demandait ce qu’il se passait. C’est la seule fois où je me suis rendu au Stade Louis-II, car malheureusement la distance ne facilite pas le déplacement. On aurait voulu retourner au stade ces derniers temps mais c’est compliqué avec la situation sanitaire. Malgré tout, c’était un bon souvenir. Après le match, on se retrouve à aller boire un verre et on croise Nabil Dirar, c’est toujours sympa de croiser un joueur de son équipe de coeur.
Quel match de l’AS Monaco est resté gravé dans ta mémoire ?
Il y en a plusieurs. En 2004, la victoire contre le Real Madrid a marqué tous les supporters Rouge et Blanc. Je garde en mémoire un autre match, où j’étais en parcage. C’était pour le match du titre, Rennes – AS Monaco en 2017, où l’on n’avait plus rien à jouer. Je fais le déplacement avec un ami, on était déjà champions avant le match. Au coup de sifflet final, les joueurs font la fête sur le terrain. On se permet même de gagner 3 buts à 2 alors qu’il n’y avait aucun enjeu. On rentre à la maison et nous aussi on célèbre ça avec mes potes toute la nuit. La célébration de ce titre titre à Rennes était vraiment spéciale, c’était tout près de chez moi et pourtant on fêtait ce titre comme si c’était à domicile. Il y a d’autres souvenirs moins joyeux, comme cette défaite face à Lyon en 2011 qui nous envoie en Ligue 2. Ce sont des matchs marquants, dans le bon comme dans le mauvais sens.
Tu as déjà fait des déplacements ?
Oui, j’ai fait quasiment tous les stades à proximité lorsque l’AS Monaco se déplaçait en Bretagne ou aux alentours. Je suis allé à Nantes, à Rennes, à Lorient, à Guingamp également, toujours en parcage sauf une fois où j’ai été en loge au Stade du Moustoir. J’ai d’ailleurs été assez étonné par l’ambiance au Stade du Roudourou. C’était convivial, tout le monde vivait le match. Un match m’a marqué là-bas. C’était une rencontre de Coupe de France en 2014. On perd 3-1 malgré l’égalisation de Dimitar Berbatov à la demi-heure de jeu. Mustapha Yatabaré avait scellé l’issue du match en prolongations si je me souviens bien. C’est bête, car on avait fait une belle saison en 2013-2014. Vivre une finale de Coupe de France aurait pu être quelque chose de bien pour le club. C’est une compétition qu’on n’a pas gagné depuis 1991, l’histoire aurait pu être belle.
Pour terminer, comment appréhendes-tu cette rencontre face à Lorient ?
Lorient est dans une situation compliquée. Chritophe Pelissier est un entraîneur qui aime proposer un jeu léché, mais cela ne leur permet pas d’accrocher des points pour le moment. Il y a toujours eu cette volonté de faire du beau jeu dans ce club. À priori, il devrait donc mettre de côté cette philosophie pour gagner plus de matchs. Il faut espérer que cela ne tombe pas sur nous car on en a autant besoin qu’eux, pour d’autres raisons. On doit absolument gagner pour s’accrocher au wagon de tête.
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