Antony : "Le 7-0 à Saint-Symphorien en 2016, c’était un festival !"
Il est tombé dedans alors qu’il n’avait que 10 ans. En vacances en famille dans le Var, Antony visite pour la première fois la Principauté cet été-là… et c’est le coup de foudre ! Depuis le Rocher, il aperçoit le Stade Louis-II en contrebas, dont il tombe directement amoureux.
Tel père, tels fils… en parcage !
Aujourd’hui jardinier dans un cimetière militaire américain au Luxembourg, celui qui est désormais papa de trois enfants n’a pas manqué de transmettre la fièvre rouge et blanche à ses deux fils notamment. Ils étaient même tous les trois du voyage à Reims début octobre. Alors avant le coup d’envoi de Monaco-Metz au Stade Louis-II, flashback sur le fameux 7-0 à Saint-Symphorien, où Antony était évidemment présent dans le parcage monégasque avec ses amis des Legiun Munegu 57. Souvenir 🎞
Bonjour Antony. Avant de parler de ce match fou, quand es-tu devenu supporter de l’AS Monaco ?
Je suis tombé dedans en l’an 2000, lors de vacances en famille à Sainte-Maxime. A l’époque on avait regardé la finale de l’Euro avec la France. Je ne savais même pas que le Club était champion cette année-là. Mais on avait passé une journée à Monaco, et je suis tout de suite tombé amoureux du Stade Louis-II ! Je l’ai vu depuis l’esplanade du Palais Princier, et j’ai accroché directement avec l’architecture, le lieu. C’est comme ça que je suis devenu supporter des Rouge et Blanc, car avant je ne suivais pas encore le foot.
Pourtant ta famille a un lien particulier avec ce sport…
Oui, mon père m’a transmis la passion du foot avec mes frères. Ensuite le père de ma femme était footballeur à Constantine en Algérie, avant de venir travailler dans les mines en France et de jouer à Verdun. Et pour la petite anecdote, le cousin de ma grand-mère n’est autre que l’ancien sélectionneur de l’Argentine championne du Monde 1986, Carlos Bilardo. Plus récemment, en 2008, il était l’adjoint de Diego Maradona, toujours avec l’Abiceleste. C’est assez improbable j’avoue.
Pour revenir à ce Metz-Monaco de 2016, étais-tu confiant en arrivant dans le parcage ?
Oui plutôt, étant donné que le FC Metz était promu en Ligue 1. D’autant qu’avant cette rencontre de la 8e journée, on avait déjà mis 3-0 à Paris et battu Nice. Mais on ne s’attendait évidemment pas à un 7-0, quel que soit le statut de l’équipe en face ! L’ambiance dans le parcage, elle, était super, comme toujours car c’est tout le temps plein. Et puis c’est toujours un plaisir pour nous de voir Monaco jouer « à la maison », ou quand on va à Strasbourg. On aime y aller car on connaît les stades et le club en face.
Avais-tu une envie particulière pour ce match ?
En général j’aime bien voir les joueurs qui n’ont pas toujours leur chance ou qui ne sont pas titulaires en puissance. Je me rappelle par exemple que Guido Carrillo était titulaire en attaque aux côtés de Valère Germain. J’ai adoré le voir ! Il y avait malgré tout une grosse équipe puisque Fabinho, Bernardo Silva et Thomas Lemar étaient là. Le plus gros absent finalement c’était Radamel Falcao.
Lorsque Thomas Lemar ouvre le score, t’attends-tu à un festival offensif ?
Je m’attendais à voir des buts, mais pas autant, pas un 7-0 encore une fois ! Mais au final on démarre très bien le match, et chaque action se transforme en but quasiment. C’était incroyable, d’autant que même si Metz était promu, ils n’étaient qu’à trois points de nous au classement avant la rencontre.
Donc je savais qu’on allait gagner, mais pas à ce point-là. C’était vraiment une démonstration, un match qui marque, car un 7-0 on n’en voit pas toutes les saisons. Un festival ! Et après ce match-là, on se disait que ça sentait la grosse saison quand même. D’ailleurs on met également 6-1 à Nancy.
As-tu une préférence pour un but en particulier ?
J’ai aimé le doublé de Carrillo et le but de Gabriel Boschilia. Comme ils ne jouaient pas beaucoup, et qu’encore une fois j’aime voir jouer ce genre de jokers, c’était leur chance, il fallait qu’ils se montrent. Même si celui de Boschilia était facile à mettre, j’aime voir ces joueurs en action quand ils ont l’opportunité de prouver.
J’étais vraiment content pour Guido qui a mis son doublé, même s’il n’a pas fait une énorme saison au final. Mais en même temps il avait une grosse concurrence devant lui (Falcao, Germain, Mbappé), et même nos milieux (Lemar, Bernardo Silva) mettaient beaucoup de buts.
Raconte-nous l’ambiance dans le parcage pendant le match…
Franchement on était trop contents de voir un but à chaque fois, mais au bout d’un moment on s’est dit que ça allait jamais s’arrêter, c’était du tennis (rires) ! Vraiment sur chaque action il y avait but, et Metz en face n’y arrivait pas, c’était assez faible. Le parcage était positionné en haut à gauche du but en deuxième période, où Fabinho marque son penalty.
Nous étions positionnés assez loin au deuxième étage avec un filet de séparation et une baie vitrée. Malgré tout nous avons pu fêter les buts, ils sont même venus nous saluer à la fin du match et nous jeter quelques maillots. Je crois qu’un de mes potes avait réussi à repartir avec un gant de Danijel Subašić.
Avez-vous organisé d’autres déplacements avec ton groupe des Legiun Munegu 57 cette saison-là ?
Oui car en plus on fait un super parcours en Ligue des Champions jusqu’à la demi-finale face à la Juventus Turin. On avait fait notamment le match de poules contre le Bayer Leverkusen, vu qu’on est juste à côté de l’Allemagne.
Comment se passe l’avant et l’après-match entre vous ?
Avant d’avoir mes enfants, on se rejoignait très souvent chez Cédric, puisqu’on organisait un repas avant ou après le match selon l’horaire. Maintenant qu’on a tous une famille, on rentre plus tôt du coup, vu qu’ils sont encore petits. C’est donc plus difficile de se voir en marge du match.
Avec le recul, quel joueur de cette saison 2016-2017 as-tu préféré ?
(Sans hésiter) Bernardo Silva ! Leonardo Jardim est allé le chercher au Portugal quand personne ne le connaissait, comme pour Fabinho. Cela fait partie des jeunes qui sont venus chez nous en post-formation à Monaco et qui ont explosé. Quand tu vois leur parcours aujourd’hui, c’est la folie !
Ils ont tous les deux gagné la Ligue des Champions. Ce sont des joueurs exceptionnels, et parfois on a même tendance à oublier qu’ils étaient chez nous et qu’on les a lancés quand ils étaient inconnus.
Dimanche tu n’auras pas le cœur qui balance entre Monaco et Metz ?
Non, jamais ! Même si j’aime bien cette équipe et que je la suis. D’ailleurs le premier match auquel mon père m’a amené avec mes frères, c’était un Metz-Sedan en 2002. A l’époque, un joueur m’avait marqué même s’il n’avait pas inscrit de but… c’était Emmanuel Adebayor !
Il avait eu un but refusé et il était venu devant nous pour se plaindre. J’étais choqué de sa taille et de sa carrure ! Et ensuite il vient chez nous un ou deux ans après. Ce sont des moments qui marquent !
📋 La feuille de match :
Ligue 1 Uber Eats – 8e journée / Saison 2016-2017
FC Metz 0-7 AS Monaco
Mi-temps : 0-3
Buts : Lemar (7e), Germain (23e), Bernardo Silva (39e), Fabinho (68e, sp), Carrillo (72e, 83e) et Boschilia (89e) pour l’AS Monaco
Avertissements : Bisevac (4e) et Cohade (32e) pour Metz ; Sidibé (76e) pour l’AS Monaco
Expulsion : Doukouré (60e) pour Metz
FC Metz : Didillon – Balliu, Bisevac, Falette, Signorino (Assou-Ekotto, 46e) – Mandjeck, Doukouré © – Hein (Diallo, 66e), Cohade, I.Sarr – Erding (Mollet, 73e)
Entraîneur : Philippe Hinschberger
AS Monaco : Subašić – Touré, Glik, Jemerson, Sidibé – Fabinho, Moutinho (N’Doram, 46e) – Carrillo, Bernardo Silva (Boschilia, 73e), Lemar – Germain © (Mbappé, 82e)
Entraîneur : Leonardo Jardim