Anthony Musaba : "Enchaîner les matchs et prendre de l'expérience"
Il a été la première recrue estivale de l’AS Monaco en s’engageant pour cinq saisons à la fin du mois de juin. A bientôt 20 ans (il les aura le 6 décembre prochain), Anthony Musaba est arrivé en provenance de NEC Nimègue (deuxième division néerlandaise) et a participé à toute la pré-saison sous les ordres de Niko Kovac, marquant même le but de l’égalisation lors du match amical sur la pelouse de l’Eintracht Francfort. De véritables promesses ont été entrevues, et dans le but de poursuivre sa progression, Anthony Musaba a été prêté pour une saison au Cercle Bruges.
Deux buts et une passe décisive en Jupiler League
Dans le club belge, Anthony Musaba joue aujourd’hui en compagnie d’Harisson Marcelin et de Giulian Biancone, également partis s’aguerrir pendant une saison en prêt dans le club de la Venise du Nord. Avec deux buts et une passe décisive au compteur depuis le début de la saison, le Néerlandais fait partie des joueurs majeurs du dispositif de Paul Clement, qui lui fait confiance à chaque match depuis son arrivée. L’ailier né de parents congolais nous donne de ses nouvelles à travers cette interview.
Anthony, comment vas-tu et comment se passe ton début de saison avec le Cercle Bruges ?
Ça se passe bien. C’est ma première saison au haut niveau, car je viens d’une équipe qui jouait en deuxième division. Notre début de saison est bon. Je veux être important pour l’équipe en jouant de manière collective, en marquant des buts et en délivrant des passes décisives.
Justement, depuis le début du championnat, tu as marqué deux buts et délivré une passe décisive. Sur quels aspects de ton jeu fais-tu la différence ?
Ce sont mes statistiques à l’heure actuelle en effet, mais je continue de travailler aux entraînements afin qu’elles s’améliorent dans les semaines à venir. J’aime beaucoup dribbler, surtout en un contre un. Je suis droitier mais je sais utiliser les deux pieds. J’ai une préférence pour jouer sur le côté droit afin de donner de bons ballons au numéro neuf, même si je souhaite aussi marquer des buts.
Comment s’est passée ton intégration en Belgique ?
Elle s’est bien passée car les gens sont ouverts et que j’ai rapidement eu la confiance de l’entraîneur Paul Clement, de son assistant et de tout le staff. Ensuite, avec les joueurs, ça a été très facile pour moi. J’ai participé à tous les matchs, le premier en tant que remplaçant puis les autres en étant titulaire. Cela me donne beaucoup de confiance et je le ressens pendant les matchs, ça me fait plaisir.
Avant d’être prêté, tu as effectué la préparation estivale avec l’AS Monaco et même marqué un but face à l’Eintracht Francfort. Quels souvenirs en gardes-tu ?
C’était une belle expérience de faire une pré-saison avec un grand club comme l’AS Monaco. Pour un jeune joueur comme moi, c’est une très bonne chose. Je me répète, mais je venais d’un club de seconde division, alors m’entraîner et jouer au quotidien avec des joueurs comme Wissam Ben Yedder ou encore Cesc Fabregas, c’était excellent. Je crois que c’est bon pour mon développement d’avoir fait cette pré-saison avec l’AS Monaco.
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— AS Monaco 🇲🇨 (@AS_Monaco) August 1, 2020
Après ce bon début de saison, quels objectifs collectifs vous êtes-vous fixés ?
Nous souhaitons bien figurer. Nous avons beaucoup de qualité dans cette équipe et je suis persuadé que l’on peut faire de belles choses, que personne n’a prévu en début de saison. Nous avons joué et gagné des bons matchs même s’il y a eu de moins bonnes performances. Si l’on reste humble et que ça ne brûle pas dans nos têtes, alors on pourra faire une bonne saison.
Quelles sont les différences entre le championnat belge et le championnat hollandais ?
Ça va plus vite en Belgique. Physiquement, c’est aussi très fort dans les duels. Après les matchs, nous sommes vraiment fatigués. Il faut être costaud. Ce n’est pas comme en Hollande où c’était un peu plus calme.
Tu es le premier joueur de l’AS Monaco à avoir été prêté au Cercle Bruges, avant Harisson Marcelin et Giulian Biancone. Quel lien as-tu avec eux ?
Nous parlons souvent, que ce soit avec Harisson ou Giulian, parce que nous avons fait la pré-saison ensemble avec l’AS Monaco. Même si je suis arrivé le premier, ils m’ont ensuite beaucoup aidé à m’intégrer et à parler. Avec Harisson, je dialogue en Français, et avec Giulian, nous parlons Anglais pour apprendre, car c’est la langue du coach Paul Clement aux entraînements. Bien évidemment, nous discutons aussi en Français.
Afin de te découvrir un peu plus, peux-tu nous parler de ton parcours de footballeur avant la signature de ton contrat avec l’AS Monaco ?
Le football est quelque chose que j’ai toujours aimé. Dès mes trois ans, il y avait un ballon dans ma maison. J’étais toujours avec, ça a commencé comme ça. J’ai ensuite démarré le football en club. Mes premières années ont eu lieu dans le club amateur de VV Ewijk Jugend puis à l’âge de neuf ans, je suis parti à NEC où j’ai joué quatre saisons. Ensuite, je suis allé à Vitesse Arnhem. Sur la fin de mon parcours, en U19, ils m’ont dit que je n’étais pas prêt et que je devais partir, alors j’ai pensé à ce qui était le mieux pour ma carrière. Je suis retourné à NEC. En 2019/2020, j’y ai fait une belle saison et c’est suite à cela que l’AS Monaco m’a contacté.
On imagine que pour toi, c’était un grand moment de signer en faveur de l’AS Monaco…
C’était une fierté, oui. J’avais fait une belle saison avec NEC. Même si j’étais en contact avec d’autres clubs, je n’ai pas hésité pour signer à l’AS Monaco. C’est le club qui va me permettre d’atteindre mes objectifs.
Quel lien as-tu avec ton frère, qui est également footballeur ?
C’est mon frère jumeau. Nous parlons chaque jour et après nos rencontres, on débriefe sur nos prestations en se disant en général ce que l’on a bien fait ou mal fait, les choix que l’on aurait pu faire parfois. Ces discussions nous permettent de nous améliorer.
Est-ce qu’un joueur en particulier t’inspire ?
Ousmane Dembélé du FC Barcelone. Je le regarde souvent jouer. Quand il était au Stade Rennais, j’observais déjà ses prestations. C’est vraiment mon joueur préféré car il dribble, est rapide et a les deux pieds. C’est mon style de jeu. Je ne suis pas à son niveau mais en termes de caractéristiques, c’est une bonne chose de m’inspirer de lui.
Continues-tu de suivre l’AS Monaco à distance ?
J’essaie de regarder un maximum de matchs. J’ai notamment visionné la rencontre contre Nice, ils ont bien joué et le résultat a suivi donc j’étais très content pour eux qu’ils gagnent ce derby. Je suis encore en contact avec certains joueurs sur Instagram.
Puisque l’on parle de match entre équipes rivales, tu as d’ailleurs participé il y a presque deux mois à ton premier derby brugeois…
C’était une belle expérience car c’était le premier derby de ma carrière. Je savais que ce match face au Club Bruges représentait quelque chose pour le Cercle. J’étais conscient que l’on se mesurait à une équipe de niveau Ligue des Champions et nous avions en plus la chance de jouer face à de nombreux spectateurs. Si l’on revient sur le match, nous n’étions pas vraiment dedans en première mi-temps mais en seconde période, jamais nous ne devons perdre. Après mon premier but, nous avions confiance et aurions dû obtenir un penalty. Une nouvelle fois, je pense que nous ne méritions pas de perdre.
Si l’on en revient à l’AS Monaco, voir que Niko Kovac fait beaucoup confiance aux jeunes doit te donner des motifs d’espoir pour la suite…
C’est vrai qu’il fait confiance aux jeunes joueurs. Je suis au Cercle Bruges pour faire de mon mieux et montrer aux dirigeants de l’AS Monaco que je peux jouer avec ce maillot. J’espère que ça va changer la saison prochaine et que j’aurais du temps de jeu à l’AS Monaco.
Comment décrirais-tu d’ailleurs le Coach de l’AS Monaco ?
Niko Kovac est un entraîneur qui veut tout le temps l’emporter. Il inculque cette culture de la gagne en permanence et veut gagner des trophées. Il aime également travailler avec des jeunes joueurs et des plus expérimentés. Niko Kovac est vraiment quelqu’un qui entraîne dans le but de gagner quelque chose dans la saison.
Enfin, pour terminer, tu as répondu à toute cette interview dans un excellent Français. Tu parles cette langue depuis ta naissance ?
Pas vraiment, mais lorsque j’étais petit, comme je suis originaire du Congo-Kinshasa, j’entendais beaucoup le Français. A force d’écouter, j’ai pu m’adapter et parler cette langue.