Aleksandr Golovin : "Comme si j’étais là depuis longtemps"
On a le sentiment qu’après quelques mois compliqués, tu es devenu un vrai joueur de l’AS Monaco.
C’est vrai, ça va beaucoup mieux, je joue mieux avec mes coéquipiers. L’adaptation a pris du temps mais maintenant je me sens comme si j’étais là depuis longtemps. Ca va plutôt très bien maintenant.
C’est compliqué pour les joueurs russes de réussir ailleurs qu’en Russie ?
Jouer en Russie et en Europe est différent, ce sont deux championnats différents, des niveaux différents. Bien sûr c’est un grand risque pour un joueur russe d’aller en Europe. Mais si tu as un rêve de jouer en Europe, je pense qu’il faut y aller. C’est vrai que c’est très difficile, ça nécessite beaucoup de temps pour s’adapter. Apprendre la langue, ce n’est pas si facile.
As-tu pensé à partir cet hiver ?
Non, je ne pense qu’à l’AS Monaco et à travailler ici.
Quelle est ta position préférée ?
Je me sens bien dans plusieurs positions, que ce soit à gauche, à droite ou en 10. Le poste m’importe peu, le plus important c’est ce que je peux apporter à l’équipe et d’être sur le terrain.
Est-ce que tu t’es fait des amis dans l’équipe ?
La plupart des joueurs dans l’équipe parlent anglais donc pour l’instant on communique en anglais. Mais j’apprends le français, je commence à comprendre. Bien sûr j’ai déjà des amis dans le groupe ; il nous arrive de sortir manger le soir ensemble. Tout se passe bien.
Qu’est-ce que ça fait d’être dans un club dont le Président est russe. Y a-t-il une pression supplémentaire ?
Non, au contraire, je pense que c’est un vrai plus. Le Président est vraiment derrière le club, cela se voit. Il lui a fallu prendre des décisions pas faciles, car nous étions dans une situation compliquée.
On était dans la zone rouge. Il apparaît que ces décisions étaient les bonnes. Et vous voyez le résultat. Le coach est revenu. Un très bon joueur, Gelson Martins, a été prêté ici. Donc pour moi personnellement, cela me fait plaisir que le Président soit russe.
Avez-vous eu l’occasion de le rencontrer ?
Oui, on s’est vu quelques fois, on a parlé de mon adaptation, de ma position sur le terrain etc.
Est-ce que c’est la dimension physique qui est le plus dur dans l’adaptation ?
En réalité, le niveau est supérieur dans tous les compartiments du jeu par rapport au championnat russe. Le physique aussi. Il y a moins de temps pour la prise de décision quand on a le ballon. Là tu comprends qu’il faut impérativement travailler et progresser.
Il y a eu des critiques en Russie sur ton rendement. Est-ce que cela t’a touché ?
Je ne prête pas attention aux critiques. Ni aux compliments d’ailleurs. Je continue à travailler comme je dois le faire.
Est-ce que tu prends des cours de français ?
J’ai déjà pris environ 25 leçons d’une heure et demi. J’essaye d’y consacrer beaucoup de temps. Petit à petit, je commence à comprendre. C’est encore difficile de le parler mais le plus important c’est de comprendre l’entraîneur et mes coéquipiers.
Peux-tu nous parler de ta blessure à Montpellier ?
J’ai reçu un gros coup. J’ai eu l’impression que c’était quelque chose de sérieux car la douleur était aussi forte que celle que j’ai ressentie en début de saison lorsque je me suis blessé. J’ai pensé que c’était la même chose mais j’ai eu de la chance car ce n’était pas si grave. Au bout de trois jours, j’ai pu recommencer normalement.
Comment t’entends-tu sur le terrain avec Fabregas ?
Comme avec tout le monde, j’ai de bonnes relations. C’est un joueur très fort, j’apprends beaucoup de lui. Il a une très belle carrière, il partage son expérience et c’est très agréable de pouvoir évoluer avec un tel joueur.
Est-ce que c’est la saison la plus compliquée de ta carrière ?
Oui on peut dire que c’était compliqué, ça ne m’était jamais arrivé. J’ai toujours joué dans la même équipe, avec le même entraîneur. Aujourd’hui ça va mieux, l’équipe est concentrée sur le jeu et on essaye de ne pas penser à ce qui s’est passé.
As-tu un objectif de buts ou passes décisives ?
Pas vraiment. Je pense plus à l’équipe qu’à mes statistiques. C’est vrai que j’aimerais bien être plus décisif mais le plus important, c’est que l’équipe gagne. Le reste vient après.
Pourrais-tu prendre davantage ta chance sur le terrain ?
C’est ma première saison. La première partie a été difficile mais j’espère pouvoir faire plus d’ici la fin de saison et encore mieux la saison prochaine.
Est-ce que tu t’es habitué à la vie ici ?
Ca va beaucoup mieux, je me suis habitué. Ce qui est bien, c’est qu’on est ici dans de très bonnes conditions pour s’entraîner en hiver contrairement à la Russie où il faut partir pour s’entraîner. Le temps et l’état du terrain permettent de rester ici pour s’entraîner toute l’année.