Academy : des évaluations biomécaniques sur les terrains et le chaussage
Sur le stade municipal de La Turbie, les U17 de l’AS Monaco s’activent en ce mardi après-midi. Courses, sprints, changements de rythmes : sous le soleil automnal, les Rouge et Blanc multiplient les efforts. Une fois ces derniers terminés, ils se dirigent alors au bord du terrain. Changement de crampons. Et les mêmes exercices redémarrent : courses, sprints, changements de rythmes.
A la fin de la séance, les jeunes footballeurs remplissent un questionnaire pour y consigner leurs sensations sur les paires utilisées. En parallèle, un capteur placé sur leurs chevilles compile des données permettant au staff médical d’étudier les chocs et les traumatismes pouvant être entraînés par les terrains ou les crampons. En plastique ou en cuir, avec des « moulés » ou en lamelles, les chaussures ont une réelle importance dans la santé des athlètes.
Une classification des crampons et des captations vidéo
Voici le protocole mis en place par le docteur Sylvain Blanchard, Directeur Médical de l’AS Monaco en collaboration avec Philippe Rouch, directeur de la Recherche de l’EPF, école d’ingénieurs. « Nous avons voulu nous pencher sur l’impact des terrains dans les blessures des jeunes du centre de formation, explique Sylvain Blanchard. Il y a plusieurs facteurs à étudier car les jeunes évoluent sur des terrains très différents d’une semaine à l’autre. La réflexion s’est étendue sur le choix des chaussures ainsi que des crampons. Tout ceci fait partie de la connaissance que doivent avoir les joueurs car c’est leur outil de travail. Notre but est qu’ils soient conscients de ce qu’ils doivent porter aux pieds selon le type de terrain sur lequel ils vont jouer. »
Grâce à l’aide de l’EPF, plusieurs outils sont disposés autour des terrains afin de superviser les exercices. Un bras robotisé équipé d’un ordinateur se charge par exemple de reproduire les mouvements (réception après un duel, reprise d’appuis…) afin d’avoir une vision plus globale. « On a pu établir une cartographie des chaussures et des crampons afin de les classer selon leurs caractéristiques en fonction des différents types et technologies de terrains rencontrés, précise Philippe Rouch. Tous les joueurs ont des morphologies différentes et ont donc besoin de chaussures différentes. Toutes les données collectées nous permettent d’avoir une meilleure vue d’ensemble. Le but, c’est d’éviter les blessures et d’améliorer le confort et les performances. On aime quand les équipes sont au complet et disposent de tous leurs éléments, en pleine possession de leurs moyens ! »
La technologie au service de la performance
L’étude ne s’arrête pas là et les technologies utilisées non plus puisque les kinés captent également en vidéo certains ateliers. « On regarde les mouvements de face et de profil et on corrige selon ce qu’on voit, explique Sylvain Blanchard, ancien responsable médical et scientifique du Racing 92 (Top 14). Aujourd’hui, des organismes comme la FIFA ou World Rugby se penchent de plus en plus sur la question du revêtement des terrains, ce qui prouve que c’est un sujet important. Les footballeurs d’aujourd’hui courent plus vite, plus longtemps et à une intensité plus importante. Pour éviter les blessures, il faut donc que les équipements, comme les terrains et les chaussures, suivent. »
Déjà pratiquées sur les U17, ces séances-tests sont également prévues pour pour les U19 et le groupe de N2. Avec toujours pour objectif de formuler des recommandations pour un chaussage à la fois performant et sécure en fonction des revêtements. Par ailleurs, ce protocole a été mis en place par l’AS Monaco au bénéfice du Monaco Rugby 7, en signe de soutien à l’équipe monégasque, qui disputera le 13 novembre la finale de la deuxième édition du Supersevens à Paris La Défense Arena.
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J-14… 8 équipes… 1 seul champion 🏆La finale à ne surtout pas manquer : https://t.co/GS2tQQ0fal pic.twitter.com/6RLIi2f5rp
— IN EXTENSO SUPERSEVENS Rugby (@supersevens) October 30, 2021