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Portrait 28 juillet 2020, 20:32

A la découverte d'Enzo Millot (1/3)

A la découverte d'Enzo Millot (1/3)
En cette semaine de préparation, lumière sur trois jeunes issus de l'Academy convoqués par Niko Kovac pour le stage en Pologne. Focus aujourd'hui sur le milieu de terrain Enzo Millot, tout juste âgé de 18 ans.

Il y a des années dont on se rappelle plus que d’autres. Des années qui marquent une vie grâce à un ou plusieurs éléments qui vous font basculer dans une nouvelle dimension. Celle de 2019 en fait sans doute partie pour Enzo Millot. D’origine martiniquaise, le milieu de terrain de l’AS Monaco atteint cette année-là les demi-finales de l’Euro U17 avec l’Équipe de France, signe son premier contrat professionnel avec le Club, et termine troisième du mondial U17 avec les Bleus. A l’aube de ses 18 ans, Enzo Millot montre déjà son potentiel.

Balle au pied, c'est un joueur qui a des grosses qualités techniques, une grosse personnalité. Il n'a pas peur d’avoir le ballon, même avec un adversaire dans le dos, et pas peur d’aller vers l’avant. Il fait partie de ceux qui sont capables d’éliminer à n’importe quel moment. Il doit progresser sur la simplicité de son jeu mais garder cette aisance technique.
Manu Dos SantosEntraîneur des U17 de l'AS Monaco

La majorité, le joueur du Rocher l’a atteinte il y a quelques jours, le 17 juillet. Une date anniversaire située chaque année en début de préparation. L’an dernier, alors qu’il est néo-pro, le gaucher se retrouve alors aux côtés de l’un de ses modèles, Cesc Fabregas : « Cesc est un exemple pour moi sur le terrain et en dehors. C’est un joueur expérimenté qui a disputé et gagné les plus grandes compétitions. J’ai la chance de pouvoir m’entraîner avec lui, avoue Enzo Millot. Nous jouons au même poste, il m’inspire énormément. Son professionnalisme me pousse à faire toujours mieux. »

Bis repetita cette année. Un an après avoir participé à sa première pré-saison avec les professionnels, le milieu relayeur au jeu toujours tourné vers l’offensive est retenu par Niko Kovac qui l’emmène avec lui en Pologne. Le fruit d’un travail amorcé il y a quelques années par la cellule de recrutement du Club puis par ses différents formateurs. « Nous avons tout de suite vu le potentiel technique d’Enzo sur le terrain. C’est un joueur instinctif, mais il a fallu le guider pour qu’il réponde aux attentes, se souvient Manu Dos Santos, l’entraîneur des U17. Il a mis un peu de temps, deux mois, avant de comprendre ce qu’on lui demandait et pour s’installer dans l’équipe. Balle au pied, c’est un joueur qui a des grosses qualités techniques, une grosse personnalité. Il n’a pas peur d’avoir le ballon, même avec un adversaire dans le dos, et pas peur d’aller vers l’avant. Il fait partie de ceux qui sont capables d’éliminer à n’importe quel moment. Il doit progresser sur la simplicité de son jeu mais garder cette aisance technique. »

Cesc est un exemple pour moi sur le terrain et en dehors. Nous jouons au même poste, il m’inspire énormément. Son professionnalisme me pousse à faire toujours mieux.
Enzo Millot

Milieu de terrain gaucher, Enzo Millot rejoint l’AS Monaco en 2017 en provenance du FC Drouais, après avoir joué dans deux autres clubs de son département natal : le FC Chartres (2010-2015) et l’Etoile de Brou (2008-2010). Né à Lucé, une petite ville de l’Eure-et-Loire, Enzo Millot était suivi de longue date par le Club, qui l’a attiré dans son Academy malgré la concurrence la même année qu’un certain Chrislain Matsima, avec qui il a noué une vraie complicité au fil des années. « Il a une très bonne technique même si des fois il est un peu fâcheux. Défensivement il est très bon, dans la dernière passe sa prise d’info fait qu’il a un temps d’avance sur l’adversaire, raconte le défenseur de l’AS Monaco sur Enzo Millot.

Nommé dans les 10 plus beaux buts UEFA de la saison 2018-2019

C’est à l’âge de 15 ans qu’Enzo Millot commence à se révéler au grand public. Avec quatre titularisations et deux buts inscrits avec l’Équipe de France lors du Mondial de Montaigu 2018, le talent d’Enzo Millot ne passe pas inaperçu et confirme les performances déjà entrevues les mois précédents avec les U17 de l’AS Monaco. Au fil du temps, celui qui peut jouer milieu relayeur, offensif ou deuxième attaquant a continué sa progression. Jusqu’à cette fameuse année 2019, décisive.

Lors de l’Euro U17 en 2019, Enzo Millot inscrit deux buts, dont un somptueux en quart de finale face à la République Tchèque, qui fait partie des 10 plus beaux buts UEFA de la saison. Sans contrôle, à l’instinct, il lobe le portier adverse, un peu trop avancé. Du Enzo Millot tout craché tant le joueur est réputé pour être créatif et fin techniquement. « Si j’ai l’opportunité, c’est sûr que je vais ré-essayer. J’étais dans l’axe, juste avant que la balle arrive j’ai levé la tête, vu que le gardien était avancé et instinctivement j’ai piqué mon ballon et c’est rentré », se souvient le gaucher. Cerise sur le gâteau, le joueur de l’AS Monaco est même dans l’équipe type de la compétition.

Créateur de jeu… Mais aussi très habile de la tête. En 2018/2019, Enzo Millot démontre malgré sa petite taille (1,75m), qu’il est à l’aise dans les airs, en marquant le premier but de l’AS Monaco face à Dortmund lors d’une rencontre de Youth League. Sa régularité et ses performances en U19 le conduisent à son premier contrat pro à l’été 2019. Une preuve de confiance de la part du Club qui le voit performer une nouvelle fois au Mondial U17 en octobre, l’Équipe de France terminant troisième de la compétition.

Enzo Millot retrouve le groupe Nationale 2 au retour de son épopée internationale, mais tout ne se passe pas comme prévu. « Enzo s’est blessé assez vite (la saison dernière), puis il est revenu. Il n’a peut-être pas compris tout de suite les spécificités du football senior, analyse David Bechkoura, l’entraîneur de la N2. C’est dans un second temps qu’il a pris conscience de ce qu’il fallait faire. » En difficulté au départ, Enzo Millot a pris son temps. Sa devise préférée ? « Un lion ne meurt jamais ». Blessé, il s’est relevé, puis s’est adapté. « Il a compris ce qu’on attendait de lui en seconde partie de saison, en montrant une belle technicité », ajoute son coach. Il doit désormais prouver sa valeur à un autre entraîneur, celui des pros, Niko Kovac.

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