Quand l'AS Monaco disputait son 200e match européen face au PSV
Un livre de plus de 200 pages ! Il y a 63 ans quasiment jour pour jour, l’AS Monaco entamait sa grande et belle histoire d’amour avec les coupes européennes. Le mardi 5 septembre 1961, les coéquipiers de Michel Hidalgo portaient pour la première fois les couleurs de la Principauté dans une compétition continentale : la Coupe des Clubs Champions, ancêtre de la Ligue des Champions.
Les prémices avec Lucien Leduc
Emmenés par le grand Lucien Leduc, les Rouge et Blanc ne portent le maillot à la Diagonale que pour la deuxième saison, lorsqu’ils défient les Glasgow Rangers en tour préliminaire de la C1.
Le champion d’Écosse en titre, finaliste de la Coupe des Coupes (C2) la saison précédente, inflige alors sa première défaite européenne à l’AS Monaco, qui s’incline 3-2 dans la première version du Stade Louis-II. Mais qu’importe, Yvon Douis, buteur ce jour-là sur penalty, et ses partenaires, viennent de marquer les premiers pas européens du Club.
Après deux décennies de découverte des joutes du Vieux Continent, l’institution désormais dirigée par Jean-Louis Campora, se veut de plus en plus régulièrement qualifiée pour l’Europe. Sans trop de réussite au début des années 80. Jusqu’à la nomination d’Arsène Wenger sur le banc monégasque. Arrivé en provenance de Nancy, le technicien tricolore réalise un mercato de luxe en 1987, qui verra Glenn Hoddle, Mark Hateley ou encore Patrick Battiston débarquer au pied du Rocher.
L’ère Campora-Wenger, ou l’ambition d’être parmi les grands
Un recrutement qui porte ses fruits très vite, puisque l’AS Monaco est sacré champion de France 1988, avec le fameux maillot Afflelou. La saison suivante, les Rouge et Blanc atteignent pour la première fois les quarts de finale de la plus prestigieuse des coupes d’Europe.
Opposés aux Turcs de Galatasaray, ils ne parviendront malheureusement pas à atteindre le dernier carré. Les partenaires du jeune prometteur George Weah partent alors à l’assaut de la Coupe des Coupes en 1989-1990. Une réussite, puisqu’ils se qualifient cette fois pour une demi-finale de gala contre la Sampdoria Gênes.
Là encore, la marche est un peu trop haute, même si l’AS Monaco enregistre au passage la plus grosse affluence de son histoire dans son antre de Fontvieille (2-2, 20.000 spectateurs). Mais Arsène Wenger et ses hommes n’abdiquent pas et repartent au front. Deux ans plus tard, ils se hissent ainsi en finale de la compétition, la première pour un club français en coupe d’Europe depuis Saint-Étienne en 1976 (C1). Mais le Werder Brême de Klaus Allofs, buteur au Stade de la Luz à Lisbonne, permet aux Allemands de s’emparer du Trophée (défaite 2-0).
L’Italie, le chat noir de l’AS Monaco
L’exercice 1993-1994, qui marquera la fin de l’ère Wenger, se clôture lui sur une demi-finale de Ligue des Champions, tout juste renommée ainsi, face au grand AC Milan de Franco Baresi, Marcel Desailly et un certain Marco Simone.
Avec une nouvelle défaite sans appel, face néanmoins au futur vainqueur de la compétition (3-0). C’est alors Jean Tigana qui reprend le flambeau de la conquête de l’Europe. L’AS Monaco est alors un club enfin installé et respecté au niveau européen. Et ce n’est pas la demi-finale de Coupe UEFA (C3) en 1997 qui va venir ternir cette renommée.
L’Inter, un goût encore amer
Alors qu’ils méritent de s’offrir une deuxième finale sur le Continent, Emmanuel Petit et les siens doivent céder face à un arbitrage orienté et l’expérience des joueurs de l’Inter Milan de Youri Djorkaeff (défaite 3-1 à l’aller, succès 1-0 au retour).
Une grande déception encore à ce jour, comme nous le confiait récemment Sonny Anderson. Même si les Rouge et Banc se consoleront avec le 6e titre de champion de France la même année. L’AS Monaco, plus déterminé que jamais à marquer de son empreinte la scène européenne, connaît une nouvelle idylle avec la Ligue des Champions.
Une épopée 2004 à jamais dans les mémoires
En 1998, l’équipe emmenée par l’étoile montante David Trezeguet en attaque, réalise l’un des plus grands exploits de son histoire continentale à Old Trafford. En quart de finale retour de C1, le futur champion du Monde qualifie ainsi les Rouge et Blanc pour le dernier carré, grâce à une frappe sublime sous la barre transversale des Red Devils (1-1). Grâce à la règle du but à l’extérieur, aujourd’hui disparue. Un brin de réussite qui fuira pourtant les Monégasques face à la Juventus Turin, aux portes de la finale (défaites 4-1 et 3-2).
Il faudra ensuite attendre le millésime 2003-2004 et la plus grande épopée européenne de l’histoire du Club, pour à nouveau frissonner jusqu’au bout au son de la musique d’entrée des joueurs. Cette année-là, Didier Deschamps tire le maximum d’un groupe dont le capitaine emblématique, Ludovic Giuly, marquera l’un des plus beaux buts de la formation princière, face au grand Real Madrid des « Galacticos ». Une victoire 3-1 en quart de finale retour au Stade Louis-II après avoir cédé 4-2 à Bernabeu.
Le nouveau souffle des années 2010 !
La finale tend ainsi les bras à la bande de Fernando Morientes, après une demi-finale maîtrisée face à Chelsea (succès 3-1 à l’aller, 2-2 au retour). Malheureusement elle ne se passe pas comme prévu, avec la blessure du numéro 8 avant la demi-heure de jeu, qui précédera un revers sans appel face aux protégés d’un autre jeune entraîneur, José Mourinho (3-0). Telle est déjà la devise de l’AS Monaco, qui après un court intermède en Ligue 2, retrouve l’élite grâce à l’arrivée du Président Dmitry Rybolovlev en décembre 2011.
Puis l’Europe ! Quatre ans plus tard, les « Munegu babies » de Leonardo Jardim s’offrent un quart de finale de Ligue des Champions face à la Juve, après avoir écarté Arsenal au tour précédent. Avec une victoire épique au passage à l’aller à l’Emirates Stadium (3-1), avec Almamy Touré, néo-pro formé à l’Academy titulaire, ainsi que Layvin Kurzawa et Yannick Ferreira-Carrasco, eux aussi façonnés au centre de formation, sur la feuille de match. Une jeunesse qui ne pourra pas déjouer la roublardise de Giorgio Chiellini lors de la double confrontation en quart.
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Pas plus que les coéquipiers de Radamel Falcao deux ans plus tard, pourtant héroïques en huitièmes de finale face au Manchester City de Pep Guardiola (défaite 5-3 à l’aller, succès 3-1 au retour) et face au Borussia Dortmund ensuite.
Troisième confrontation européenne en match à élimination directe face aux Turinois en onze ans, et troisième désillusion à l’arrivée (2-0, 2-1). Une défaite oui, mais c’est davantage la fierté d’avoir hissé le club de la Principauté pour la septième fois en demi-finale d’une compétition européenne, la quatrième fois en C1, qui domine.
Aucun club français n’a fait mieux, encore à ce jour. Une fierté donc, d’autant que l’AS Monaco célèbre la même année son 8e titre de champion de France, porté par une génération dorée qui verra l’éclosion au plus haut niveau des Mbappé, Fabinho, Bernardo Silva, Lemar, Mendy ou encore Bakayoko.
Face à l’Étoile Rouge de Belgrade ce mardi (18h45), les Rouge et Blanc vont ainsi donner le coup d’envoi du 215e match européen de l’histoire du Club (84 victoires, 325 buts marqués, deux finales, sept demi-finales).
𝟮𝟬𝟬𝗲̀𝗺𝗲. ✨
Des épopées fantastiques.
Des matchs de légende.
Des buts à jamais gravés dans nos mémoires.@MorientesNo9 ⌁ @FALCAO 😍𝑇𝑜 𝑏𝑒 𝑐𝑜𝑛𝑡𝑖𝑛𝑢𝑒𝑑… pic.twitter.com/eCY8zbGxFl
— AS Monaco 🇲🇨 (@AS_Monaco) October 21, 2021
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